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Ils ont l’âge d’être les copains de mes filles. Mais je les croisais déjà avant que mes filles soient ados. Peu importe les circonstances, ils peuvent être étudiants, stagiaires, fils d’un voisin.

Ils viennent vers moi et se mettent à me parler. J’écoute, j’ai du être psy dans une autre vie. Je me dis que peut-être ils ne trouvent pas d’oreille attentive autour d’eux (parents, amis). Certains me laissent froides, d’autres me donnent envie de les materner. Le désir, non pas souvent, même si c’est un drôle d’animal. J’écoute sans juger, (ce que je ne ferais peut-être pas avec tout le monde), je ne suis pas leur mère, mais en donnant mon opinion tout de même.
Mais parfois leur envie de se faire bien voir, leurs pieux mensonges m’amusent, me croient-ils si naïve ?

Mais ça devient vite lassant. Leur contradiction, leur révolte. Tout ça c’est loin pour moi.

Et puis un jour, au détour d’un mot, d’un détail, je m’écris intérieurement : bon sang mais c’est bien sûr !
Faut-il que je relise Le blé en herbe ou les Chéri de Colette pour ouvrir mes yeux d’aveugle ?

Voilà que je m’interroge sur le fameux fantasme de la maman et de la p… ! Réunirais-je sans le savoir ces deux fantasmes ?  Flûte me voilà presque coupable, moi qui n’ai jamais été sur un mode séduction comme disent les djeuns !

L’un deux plus direct que les autres me dit qu’il me voyait bien en professeur de… devinez quoi ! Que voilà une situation confortable, femme d’expérience ! Comme si l’âge était un gage de compétence !

Mais grande rêveuse que je suis, je préfère rêver qu’ils n’ont pas tous cette motivation ! Qu’ils cherchent de la tendresse, à se sentir rassurés et écoutés, avec bien sûr un petit plus !

Je n’ai jamais rien fait d’autre que de tomber des nues ! Et pourtant je n’en ai jamais parlé ! Un jour pourtant ma fille aînée Athéna a remarqué le manège d’un jeune stagiaire qui avait travaillé avec moi.
Elle m’a alors fait des reproches à peine déguisés ! J’étais coupable ! Ah ! L’aveuglement des ados !