200419980-001

Ce soir là, nous sommes toutes les trois épuisées. Il était question d’aller au cinéma, ou de faire un tour place des bars la nuit, mais finalement nous nous contentons d’un resto américain.

Tandis que nous mangeons, mon téléphone sonne, c’est Edelweiss :

- Tu ne devais pas aller à Grande Ville du Sud, ce soir ?
- Mais j’y suis déjà ! Vous n’avez pas voulu venir avec moi !
- Ah tant pis ! On s’ennuie, on va aller à PetitevilleduSud !

Et nous rentrons toutes les trois à l’auberge regarder la télé. Le sol est noir de crasse, il faut éviter de marcher pied nus. Des cartons de pizzas et des capsules de bière trainent partout. Il faut laver les verres avant de s’en servir, le frigo est plein de bières, mais il n’y a rien à manger, on ne peut même pas s’asseoir dans la cuisine ! Il n’y a jamais de papier toilette, heureusement Athéna m’a demandé d’en amener ! Pour se doucher dans la baignoire, il faut être très motivé ! Même moi qui ne peut pas vivre sans douche quotidienne, j’y renonce !

Ce n’est pas la première fois que je viens à l’auberge. Les copains rentrent et sortent quand ils veulent, les fêtes durent toute la nuit, d’ailleurs on ne ferme jamais à clé. Mais c’est la première fois que j’y dors.

Les filles dorment dans la même chambre, moi je squatte celle d’un colloc, les draps n’ont jamais du être lavés, Beurk ! Je mets du parfum sur l’oreiller !

J’ai fermé la porte à clé, je n’ai aucune envie de voir débarquer en pleine nuit des copains de copains que je ne connais pas !

Vers deux heures du matin j’entends sonner à la porte. J’y vais sur la pointe des pieds, je regarde par le judas, mais il fait nuit dans le couloir :

- c’est qui ?
C’est l’un des habitants qui me décline nom et prénom comme si j’étais de la police. Je le fais entrer.

Il me dit qu’il est venu en stop avec Gaël, Edelweiss et un autre copain. Qu’il est venu se changer et qu’il repart rejoindre les autres. Je retourne au lit, et j’envoie un SMS à Gaël m’appelle me qu’il va dormir à l’auberge, je lui dis que les chambres sont occupées, il me dit qu’il dormira dans le salon.

À 5 h 30, nouvelle sonnerie. Pas la même cette fois. Je finis par comprendre que c’est l’interphone, ah bon il y en a un !
C’est Gaël, qui croit que j’ai refermé à clé et préfère sonner d’en bas, parce que la sonnerie est plus forte ! Il arrive et nous discutons un peu.

Puis il s’endort sur le canapé, tandis que je retourne au lit, mais je ne peux plus dormir après tous ces réveils nocturnes !

À 7 h 30, je me lève avec Athéna. Pendant qu’elle prend sa douche, je pars acheter des croissants, du jus d’orange. Nous déjeunons debout dans la cuisine. Puis Athéna s’en va.

Vers neuf heures je réveille Gaël et Artémis. Pendant qu’ils déjeunent, je reçois un SMS d’Athéna : partez pas, je reviens.

Je m’affole, je l’appelle, je finis par l’avoir : elle s’est fait virer, je ne pensais pas que c’était possible au bout de 3 jours !

Ensuite ce sont de longs palabres. Je veux rentrer à la Sauvageonne, Gaël aussi. Athéna voudrait que sa sœur et moi restions faire du shopping. Artémis ne veut pas rester car elle ne saura pas comment rentrer, Athéna voudra surement sortir le soir.

Puis finalement Athéna reste un jour de plus. Artémis, Gaël et moi nous rentrons.

C’était un faux départ, Athéna reste avec nous à la Sauvageonne jusqu’à la fin août !

Et finalement c’était bien pour moi : je n’ai pas pleuré le jour J, c’était déjà fait. Athéna a eu plus de mal à nous quitter !