voiture1Ça fait un moment que j’y pense déjà… Une nuit où j’ai du aller chercher Athéna au fin fond d’une banlieue, où elle avait choisi d’aller en boîte. On se parlait par téléphone : il y a une route, un carrefour, route de machin. Moi aussi je voyais des routes, des carrefours et la route de machin. Et encore heureux que les portables existent !

Finalement de guère lasse, à 4 h du mat, je lui ai dit : “je suis à tel rond point de tel ville, prends un taxi pour me rejoindre”. Le taxi, d’ailleurs en passant avait un GPS, mais était incapable de trouver le rond point (que j’avais pourtant nommé). Il a fallu que je fasse le tour du rond point pour lui dire le nom des rues.

Athéna me promit de m’acheter un GPS… Ben oui plutôt que d’admettre que c’était sa faute, qu’elle n’aurait jamais du partir sans savoir comment revenir, (et même pas pour aller dans sa discothèque habituelle), il fallait bien calmer la colère de sa mère ! Alors c’était la faute de ma voiture qui n’a pas de GPS !

Les 20 ans d’Athéna

Ou pourquoi le GPS revient dans les conversations…

Pour ses 20 ans, Athéna ne veut rien faire comme tout le monde, rien de ce que je lui propose. Un repas de famille avec quelques amis ? Une soirée ? Un repas avec ses copains du Sud et un goûter en famille en rentrant de vacances ?
Non rien de tout ça !

Après beaucoup de discussions et surtout du harcèlement de ma part, parce que si elle n’envoie pas d’invitations rapidement, personne ne sera dispo, elle se décide… Le jour même de ses 20 ans, le samedi, un pique nique au bord de l’eau, avec tous ses potes du Sud, dans Grande ville du Sud, ensuite ceux qui veulent iront en boîte. Je suis invitée… à faire les sandwiches et le chauffeur ?
Non j’exagère, ma fille veut que je sois là, et puis ses potes je les ai connus tout petits (ou presque).
Pour la suite de l’organisation (qui n’a rien à voir avec le GPS), un repas avec les copains à la maison de vacances, et au retour une soirée resto avec la famille !

Je trouve ça un peu compliqué tout ça : faire venir les copains de Petite ville du Sud à Grande ville du Sud, même si ils y vont souvent, tous ne veulent pas aller en boîte. L’un d’entre eux a un studio en ville et l’autre une chambre d’étudiant. Pour dormir à 10 c’est peu. Mais bon Athéna a 20 ans on ne va pas la contrarier !

Quand à moi, pas folle, j’ai réservé une chambre à l’hôtel. Mes filles me jurent qu’elles ne dormiront pas de la nuit, et que même je peux squatter chez Anthony… Euh comment dire… Non merci ! Je veux bien boire une bière avec eux, mais pour le reste j’ai une certaine idée du confort !!!

Nous voilà donc parties de la maison de vacances. Nous emmenons une copine des filles. Depuis la veille j’ai reçu 10 000 textos des potes de mes filles : tu peux m’emmener ? tu as combien de places dans ta voiture ? Au retour on peut ramener machin ?

Le coffre est plein de victuailles, et avant toute chose je veux passer à l’hôtel déposer mes affaires. Athéna connaît certains quartiers de la ville, (c’était la ville de Martin), mais pas tous. Quand j’ai cherché l’hôtel sur Internet, j’ai évité les zones industrielles, elle m’a dit quels quartiers éviter (tu vas trop flipper la nuit à pied par là). J’ai choisi le Nibis centre le moins cher des deux. Sur le plan c’est à deux pas d’une place facile à retrouver, place sainte Jeanne.
L’heure tourne, nous avons droit aux embouteillages. Nous avons un plan, mais c’est compter sans les sens interdit. Solène aussi connaît un peu Grande ville du Sud. À elles deux elles m’embrouillent. À droite, non à gauche. On est où là ? C’est la gare ça ?
Athéna n’a jamais différencié la droite de la gauche :
- à gauche, mais à gauche, tourne !
- mais il n’y a pas de rue à gauche !
- mais je voulais dire à droite ! C’est malin c’est trop tard !
Le record du bétisier de ma blonde : “passe sous le pont”
Moi, docile je passe sous le pont !
- Non je voulais dire PAS SOUS LE PONT !

Bref l’ambiance se dégrade dans la voiture. Et aucun panneau pour indiquer la place Sainte Jeanne, ou la place Saint Jules ou les rues que nous repérons sous le plan. Finalement une dame nous indique une rue. Et dans cette rue l’hôtel Nibis centre est fléché. Après deux flèches et 3 rues nous le trouvons (impossible à trouver sans les flèches, complètement paumé dans des rues d’immeubles sans aucun repère). Heureusement il reste une place au parking. Ben oui on ne me l’a pas dit ça : le parking est petit, si il est plein on me propose un ticket pour la place Sainte Jeanne (génial je la trouve comment) et en plus il est payant.
Tout bien pesé avec les suppléments non annoncés, j’aurais pu prendre l’hôtel plus cher et plus facile à trouver !

sud

Peu après nous nous retrouvons sous les ponts avec les amis de ma fille. J’aurais préféré qu’on s’assoit dans l’herbe, mais Athéna a 20 ans on ne va pas la contrarier. Le pique nique se passe bien, plusieurs copains de Grande ville du Sud passent dire bonjour. Martin, venu en avion de Paris exprès pour l’occasion, nous rejoint.

Au bout d’un moment, je commence à fatiguer. Je dis à Athéna que si elle n’a pas besoin de moi pour l’emmener en boîte je vais me coucher. Athéna n’a plus envie d’aller en boîte (j’en étais sûre) vu que tout le monde est là et à part les filles, personne n’est tenté par la discothèque.
Anthony, qui a un studio me propose gentiment de m’héberger, je décline, il me dit qu’il hébergera mes filles. Mes filles décident de rester Place des bars, où il y a de l’animation. Je leur précise bien que je ne ressortirais pas de l’hôtel pour aller les chercher : il est trop dur à trouver, et je risque de perdre ma place de parking.

Je prends ma voiture. À l’hôtel j’ai pris un plan du centre, petit et coloré plus facile que le classique plan de ville. À priori ça a l’air facile, avec les feux rouges, j’arrive à lire en conduisant. Et le calvaire commence. Place des bars, Église Saint Cyprien, sens interdit, parking du centre, bar de la pétanque. Traversée de la rivière, erreur, retour au point de départ  : place des bars.

Bon je recommence, j’ai du me tromper là, j’essaye une autre rue. Église Saint Cyprien, c’est là que ça cloche. Rue Jean Moulin, parking du centre, bar de la pétanque, merde la rivière encore ! Retour place des bars… Je le refais avec quelques variantes. Direction autoroute, non je sors de la ville, c’est pas bon. J’appelle Athéna ça coupe.
Je n’en peux plus. Je me dis que je vais garer la voiture dans un parking payant et me débrouiller à pied (je n’aurais pas les sens interdis) ou alors prendre un taxi. Beaucoup de frais en plus, mais là je n’en peux plus !

Je m’arrête devant le bar de la pétanque, que je connais pour y être allée avec mes filles. J’appelle Athéna : “je suis devant le bar de la pétanque, tu ne peux pas me guider”. J’entends à peine ma fille dans le fond sonore : “mais nous on est pas au bar de la pétanque ! Viens nous rejoindre au bar Maxime”. Énervée je raccroche. Solène la copine me rappelle, je te passe Martin. Martin essaye de m’expliquer : “revenez vers la place des Bars, et ensuite retournez vers l’église saint Cyprien et prenez à droite”
- c’est ce que je fais depuis une heure !
- si vous ne trouvez pas, revenez place des bars, et je vous emmènerais !
Je refais un tour gratuit. Ça va faire une heure que je suis en voiture. Je roule dans des rues où il y a beaucoup de monde, des piétons sur la route, des petites rues, génial ! Je suis passée 15 fois place de bars, mais maintenant que je veux y retourner j’ai du mal !

Enfin j’y arrive ! De peur de me perdre encore, je me gare n’importe où (au feu rouge avec les warning) et j’appelle Martin. Il me rejoint. Je lui demande comment il fera après : “vous me ramènerez ici !”

- alors tu as intérêt à me montrer l’aller et le retour !

Martin me guide, mais lui aussi est surpris, les rues ont changé de sens depuis qu’il est parti. C’est simple, mais impossible à trouver. Il ne connaît pas l’hôtel mais nous retrouvons les flèches que j’avais vu la première fois. Je le ramène, et là aussi c’est tout simple. Je lui fais répéter dix fois les points de repére pour mon retour. Quand je l’ai re-déposé place des bars, et enfin rejoint l’hôtel, (ouf il reste une place au parking), je suis épuisée. Heureusement qu’Athéna n’a pas 20 ans tous les ans !

Vers 4 h du matin, Athéna m’appelle. “On est chez Anthony, Artémis veut rentrer, je la ramène à l’hôtel”.
- tu vas retrouver ? Et toi tu fais quoi ?
- peut-être rejoindre Martin place des bars…
- je n’ai pas trop envie que tu sois dans les rues seule. Passe me voir quand tu ramènes ta soeur.

Athéna (qui ne sait pas la différence entre la droite et la gauche) et Artémis (qui suit sa soeur épuisée mais serait incapable de se repérer) demandent à un charmant jeune homme où se trouve le Nibis centre (centre tu parles !) Et le charmant jeune homme (guide touristique de son métier) accompagne les deux parisiennes jusqu’à l’hôtel (qu’elles n’auraient jamais retrouvé).

Artémis se couche aussitôt. Athéna essaye d’appeler des copains puis se couche aussi. Ça aussi j’en étais sûre (on ne va pas dormir tu parles !)
Gros avantage du Nibis centre : le lit est si grand que nous dormons sans problème…

Prochain achat : un GPS… Prochain hôtel… euh on verra, mais je me méfierais de l’appellation “Centre”