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Il y a des gens, qui a un certain moment de leur vie ont appuyé sur la touche pause. Ils s’arrêtent dans leur évolution, dans leur vie personnelle, dans leur connaissance d’eux même. Cette femme qui découvre que l’homme qu’elle a épousé ne comble pas tous ses rêves, mais elle a des enfants et se réfugie dans la maternité. Cet homme qui se sent incompris, invisible pour sa compagne et ses enfants, et qui passe plus de temps au bureau que chez lui.

ça n’arrive pas aux gens heureux… ou alors ça leur arrive quand même mais ils ne s’en rendent pas compte parce qu’ils se croient heureux justement…

Ils ne rendent pas vraiment compte qu’ils sont sur “pause” mais un jour les événements font qu’ils appuient de nouveau inconsciemment sur “play” ou plutôt qu’ils “lâchent la pause”

Les années passent, comme sur des rails. Je cite l’exemple de la famille, de la maternité, des enfants, parce que c’est le plus facile à comprendre : c’est là que les années passent le plus vite sans qu’on s’en rende compte, entre une dent qui perce et un gâteau d’anniversaire, le temps de se retourner et les garçonnets devenus barbus, et les fillettes devenues des femmes ont quitté le nid… Mais bien sûr on peut être sur pause pour des tas d’autres raisons, une amie m’avait parlé des années où elle a vécu à l’étranger sur “pause” et du retour en France, surprenant.

Certains renaissent parce qu’ils déménagent, parce qu’ils changent de travail, parce qu’une rencontre vient les réveiller d’un long sommeil. Ou encore un deuil, la mort d’un être cher, d’un parent, de quelqu’un de trop jeune qui fait réaliser que la vie est courte, et qu’il est temps de vivre. Le départ des enfants est aussi un déclencheur.

Pour ma part, contrairement à ceux qui se sont mis sur pause pendant leurs années de mariage, c’est au moment du divorce que j’ai mis inconsciemment la “pause”. A l’heure où on peut se dire, je vis, je revis, je repars de zéro, j’ai dit stop ! Et je ne me suis consacrée qu’à mes filles, et les années ont passé.

Pourquoi stop ? Stop à la chasse au prince charmant qui n’existe pas, stop aux rêves qui ne réaliseront pas, d’ailleurs était ce bien mes rêves ? N’était ce pas plutôt ceux qu’on m’avait enfoncé dans le crâne ? Tu seras une femme, ma fille ! C’est-à-dire une épouse et une mère parfaite !

Qu’est ce qui a fait qu’un jour j’ai lâché la touche pause ? Et oui à mon époque, celle des premier magnétophone, on la lâchait, la touche, on n’appuyait pas sur play ou autre, on la lachait, et la bande qui n’était pas libérée des têtes de lecture, repartait !

Il peut y avoir un déclic mais pas forcément. J’ai entendu souvent ce genre de phrase, cet homme licencié, mais pas seulement par son patron, par son épouse qui l’a assez vu : j’ai 40 ans et je n’ai rien construit à part mes enfants. Cette femme qui tombe amoureuse de son voisin et se rend compte qu’elle n’a jamais vraiment aimé son mari épousé trop jeune, cet autre homme à qui on propose le métier de ses rêves, un métier qui rapporte peu auquel il avait renoncé pour plaire à ses parents…

Parfois il n’y a pas vraiment de déclic, mais les choses se font progressivement. En mûrissant (oui c’est plus joli que vieillir) on se rend compte qu’on a perdu sa timidité.. Ou on a enfin les moyens de s’offrir des cours de théâtre ou un voyage qu’on a toujours rêvé de faire…

Alors quand j’entends les gens parler d’âge, dire c’est trop tard ou vous menacer d’andropause, de ménopause ou d’ennuis de santé. Ça me fait bien rire ! La vie n’est jamais finie ! Je préfère ceux qui me disent : j’ai commencé à vivre à 40 ans… ou à 50, ou à 60 ans ! Il n’est jamais trop tard !