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Je vous l’ai déjà dit (sûrement), j’ai la bonne tête de celle à qui on demande :

- Ce train va bien à Gé-un-accroc-trouve-une-aiguille ?

- Vous connaissez la rue Perdue ?

- Vous êtes du coin ?

- Dans quelle direction est l’Église du Père Pervers ?

- Le resto “la Fripouille”, c’est par là ? Et alors c’est bon ?

- Vous avez l’heure ?

- Vous avez du feu ?

Je me suis toujours demandée pourquoi on me demande à moi, vu que je suis une grande rêveuse, et que ça doit se voir à ma tête que je suis dans les nuages ! Mais bon, c’est comme ça !

Sauf que maintenant j’ai les écouteurs de mon Aïe-Fone dans les oreilles ! Certes ils sont un peu cachés par mes cheveux, mais pas tant que ça ! Et je suis persuadée que 9 fois sur 10, les gens voient très bien que j’ai des écouteurs, à commencer par ce jeune homme, assis en face de moi dans le train, qui avait lui même des écouteurs, et voulait savoir si le train était bien terminus Gé-un-accroc-trouve-une-aiguille!

Alors les gens attendent patiemment que je trouve la touche “pause” de mon Aïe-Fone, alors qu’ils auraient plus vite fait de demander à quelqu’un d’autre. Souvent j’écoute en sourdine, donc la touche pause n’est pas utile, d’autre fois, je mets le son plus fort.

Et le pire c’est qu’une fois que j’ai répondu, je remets la gomme, et hop la personne vient me redemander quelque chose !

Ce n’est pas que ça me dérange, c’est simplement que moi perso, je n’oserai pas déranger quelqu’un qui a un casque, sauf si ses chaussures prennent feu, ne riez pas, ça peut arriver !

Avant-hier, j’étais dans un parc le midi. Je mange un sandwich sur un banc, puis je fais une balade en écoutant la musique, c’est ma pause détente loin du bruit et du bureau…

Un jeune homme souriant m’approche et me demande du feu. Je mets pause et lui réponds que je ne fume pas, merci au revoir.

Deux minutes après, il me reparle, me demande si je suis du coin. Je réponds que je travaille dans le coin. Alors il me dit qu’il travaille depuis aujourd’hui là bas, et me demande où est le Macque Dalle le plus proche. Il est loin le Macque Dalle !

Puis il me demande où je travaille, je lui réponds… Il me demande si c’est dur, je ris : non !

Puis souhaitant abréger, je dis bon après midi, et je sors du parc.

Je suis toujours surprise d’être abordée par des jeunes ! Si il s’était limité à la première question, passe encore, mais…
Mes filles diraient sûrement que ce n’est pas de la drague  ! Les garces !

En repartant je passe devant une vitrine et je croise mon reflet : pourquoi moi ? Qu’est ce que j’ai ?

Mais bon c’est comme ça !

Bel été à tous !