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Peut-être que le sujet central de ce billet n’est pas le sujet central, mais vous allez comprendre très vite !

Je parle peu de Tristan ici, j’en parle peu dans la vie.

Enfin si, au début j’en parlais. Et pas toujours en choisissant bien mon interlocuteur. C’est à dire qu’il m’arrivait d’en parler à de vagues connaissances, à des copains, bref à des personnes qui s’en moquaient peut-être et qui n’étaient pas spécialement à l’écoute ou de bon conseil, si tant est que j’en ai demandé.

Mais le temps a passé, je devrais dire les années. Je n’en parle plus, c’est mon jardin secret.

Je suis secrète finalement, même si j’adore parler, j’adore surtout faire rire avec mes histoires rocambolesques que je n’invente même pas ! Du coup si on me demande
” quoi de neuf ” c’est souvent parce qu’on espère des rebondissements, c’est peut-être mon tort !

Bref disais-je, il y a toujours la question qui tue : exemple quand on est seule on a pas envie qu’on nous demande cékanketutrouvékelkun ou komenvontézamour, quand on est en couple on aime pas qu’on nous demande cékankevouvoumarié ou cékankeuvoufètedézenfan…

Et quand on est Louisianne on aime pas qu’on nous demande cékankilquiteusafame ou éhalorilvalakité ?

C’est la question qui tue et dans cette question il y a deux sujets :

La frustration et le cliché !

Je parle, je me raconte. Et voilà qu’arrive la question qui tue ! Et mon envie de dire :

- Mais tu t’en fous de ce que je te raconte ? Et pourquoi tu me demandes ça ? Tu te crois dans un soap ? Tu veux de l’action, des retournements de situation, tu t’en cognes de mes états d’âmes ?

Donc là c’est clair c’est la frustration !

Et puis il y a le cliché !

Un jour je discutais au téléphone avec Laurent, qui pourtant me connait depuis les couches culottes, et alors qu’il me posait la question j’ai répondu, tout en me surprenant moi-même de cette répartie :

- Je ne sais pas ! Nous n’en avons jamais parlé.

Ce qui est vrai ! Alors aussitôt il a dit : oui toi tu t’en fous !

Mais dans un cas comme dans l’autre, nous sommes dans le cliché !

Le cliché numéro un : une pauvre back street qui attend en se morfondant au coin du feu que Monsieur quitte ses pantoufles.
Si elle ne se morfond pas, c’est une mégère qui lui met la pression et c’est leur principal sujet de discussion !

What ? Vous n’en parlez pas ? Cliché numéro 2 : c’est une coquine, et tout ce qui l’intéresse ce sont les cabrioles. Normal qu’ils ne parlent pas, ils sont trop occupés pour parler ! 

Sauf que voilà je ne suis pas un cliché, et je ne suis aucun de ces clichés. Parfois il y a une question un peu plus sympa que les autres : ékesketuveutoi ?

Sauf que je ne l’aime pas trop non plus, parce que le plus souvent ce n’est pas la première fois que je parle de ce sujet, et si je réponds pas aux premières questions, je ne répondrai pas à celle là non plus !

Je pense effectivement qu’il y a un manque d’écoute flagrant et aussi une attente d’action. Si l’action ne vient pas les conseils arrivent : tu devrais faire ci, tu devrais faire ça, tu sais que JAMAIS ça n’arrive ! Ah bon ? Et mon beau-frère alors ? Il est parti lui !

Bien entendu je suis consciente de mon erreur : l’erreur c’est d’en parler.

Car la question qui tue arrive très vite, et là je ne parle pas de mon cas personnel.

Une femme fait une galipette avec un homme pas libre, le revoie et se roule dans la paille avec lui, et toc ! Elle a droit à la question qui tue !

Mais que sait-on du parcours des autres ? Que sait-on de leur cheminement intérieur, de leur histoire, de leur blessures ? Devons nous tous rentrer dans des cases ?

Il faut savoir que le temps n’est pas le même pour chacun.

Pour ma part je suis très lente. Lente à m’attacher, lente à me détacher.
Je ne renierai pas mes amis, ma patrie, ni ne me ferait teindre en blonde sur un coup de foudre, un coup de tête ou un coup de rein !

Le temps est lent aussi quand on a des chaînes quelle qu’elles soient. Combien de fois avez vous entendu la phrase : si je n’avais pas eu d’enfants, j’aurais divorcé beaucoup plus tôt !

Et puis les chaînes peuvent être invisibles, immatérielles : blessures non cicatrisées, frustration, manque de confiance en soi, déni.

Toutes ces choses font qu’on ne roule pas tous à la même vitesse.

Et c’est peut-être l’époque du fast, du à consommer et à jeter rapidement, mais ça ne convient pas à tout le monde.

Il faut du temps pour connaître les gens, du temps pour accorder sa confiance. Et ce n’est pas  parce qu’on est pas libre que l’on doit être un cliché.

Et puis la liberté parlons-en ! On peut très bien être célibataire et pas libre du tout dans sa tête ! Que dire de ceux ou celles qui se sont consacrés à leurs enfants ou à une mère possessive ? J’ai entendu une histoire comme celle là récemment.

Voilà pourquoi je disais qu’il y avait deux sujets en un ! La question qui tue mais aussi l’amitié.

Il y a peu j’ai eu une grande discussion philosophique avec Athéna : mais ce sera un autre billet !