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Quand nous étions enfants, il n’y avait pas autant de pub dans les boîtes aux lettres, et à part là vitrine du magasin de jouets, nous ne pouvions pas voir tous les jours, les jouets que nous aimerions commander au père Noël.

Aussi l’arrivée des catalogue JeRedoute et des TroisPetitsSuisses était un événement, nos yeux brillaient de joie, nous nous l’arrachions presque et nous faisions des croix à toutes les pages. Si une poupée qui sait tout faire me plaisait, je connaissais pas cœur sa description que j’avais relu trois fois.[1] 

Pendant de nombreuses années, seules les pages jouets nous intéressaient ! Un jour, il n’y a pas si longtemps j’ai réalisé avec surprise qu’elles avaient disparu ! Tout comme les rayons jouets de grandes enseignes, sans doute la faute à un grand magasin avec un R au milieu du nom…

Les années passent, mes sœurs, ma mère et moi nous précipitons sur JeRedoute ou d’autres, parce qu’il y en avait d’autres…

Des allemands, des moins gros, des spécialisés dans le linge de maison, des spécial profs devenus spécial tout le monde…

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Ces catalogues de VPC sont restés notre première vitrine, le baromètre de la mode. À l’époque où je faisais partie du panel d’un mag féminins, j’expliquais en long, en large et en travers que je zappais les pages modes des magazines, que jamais elles ne m’inspiraient et que ce n’était pas là que je puisais mes idées !

L’été à la Sauvageonne, quand Eugène avait fini ses vacances, qu’il retournait travailler pour revenir nous rejoindre en train le week-end, mes sœurs et moi en vacances depuis un mois et demi avions l’impression d’être coupées du monde et lui demandions : surtout n’oublie pas de rapporter les catalogues !

Car à cette époque, le catalogue hiver paraissait l’été ! En voyant la mode automne hiver, nous aurions presque prié pour que la rentrée des classes arrive vite ! 

Ensuite les catalogues ont paru beaucoup trop tôt, ce qui a contribué au dérèglement des saisons !

Camomille et moi regardions aussi les pages déco, rêvions de nos futures maisons, quand à moi j’ai toujours aimé le linge de maison.

Nous étions des spécialiste des commandes. Parfois on nous disait : mais comment vous faîtes pour acheter sur les catalogues VPC ? Vous ne pouvez pas essayer ! Même les chaussures ? Ben oui !

Et pourquoi on ne pourrait pas essayer ! On essaye bien sûr, et on peut renvoyer, et alors ce n’est pas la fin du monde de renvoyer ! Avec les années, les relais colis, les retour sont devenus encore plus faciles, pas de colis à faire, pas de frais de port. Mais soyons honnêtes, les retour étaient très rares ! Tout nous plaisait !

Il arrivait parfois que la jolie robe rose, nous l’achetions toute les deux et que nous la voyions dans la rue aussi ! Tiens je sais où elle l’a achetée sa robe  ! 

Je me souviens aussi de ces jolis tailleurs robes, j’en avais acheté un jaune et Camomille le même en rouge. Martine a remplacé les boutons gros ronds classiques par des boutons dorés. À un mariage une tante s’est exclamé : super vos tailleurs, vous les avez acheté chez XYZ ?

Non pas du tout ! Chez JeRedoute ! Toujours chez JeRedoute pour nous ! 

Moi qui déteste les boutiques, c’était ça que j’aimais chez les TroisPetitsSuisses (ben oui pas toujours les mêmes) : plusieurs couleurs, plusieurs tailles, du choix quoi ! 

Idem quand mes filles étaient bébés, j’achetais par lots les body, les sous-vêtements, toutes couleurs, toutes tailles. Je connaissais par cœur les marques propres aux catalogues.

Plus tard mes filles, mes nièces ont tout naturellement attrapé le virus. Martine offrait à mes filles un trousseau d’été et un d’hiver (et nous devons être les seules à parler encore de trousseau, j’aime bien ce mot).

Mes filles mettaient des post-it partout, ou remplissaient avec application les bons de commande pour les donner à leur grand-mère.

J’y ai aussi acheté beaucoup de meubles, plusieurs clic-clac et BZ, car les prix défient souvent toute concurrence.

L’été, à la Sauvageonne, Camomille et moi apportons toujours nos “pavés” avec nos prénoms écrits en gros au marqueur, parce qu’à l’intérieur il y a des croix, des post-it, et qu’il ne faudrait pas que je commande les vêtements choisis par mes nièces.

À l’Ère d’Internet, nous avons tout naturellement tout fait en ligne, sans pour autant abandonner le pavé. Quand d’autres ont fini par se mettre aux commandes en ligne, à cause d’Internet, nous nous étions rodées depuis longtemps. Bien sûr nous avons ajouté bien d’autres sites aux géants historiques.

Le facteur des colis me connaît très bien, enfin nous connaît Artémis et moi. D’ailleurs c’était le facteur qui distribuait les pavés catalogues, comme les pages jaunes, dans les boîtes sans enveloppe et sans “bon” de retrait.

Les TroisPetitsSuisses ont arrêté le catalogue papier; Cela ne m’a pas trop affectée. Je commandais moins, seulement quand je ne trouvais pas ce que je voulais sur JeRedoute, donc je ne recevais plus le pavé. 

Mais quand j’ai appris que JeRedoute allait arrêter aussi, quelle tristesse !

Les pavés ont été longtemps sur l’étagè sous la table basse, où mes filles savaient où le trouver. Martine avait la pile dans sa table de nuit. Même chez ma sœur il m’arrivait en attendant les autres invités de sortir un pavé de sous la table. Depuis quelques années je suis envahie de catalogues, moins gros que les pavés, à cause des commandes d’Artémis et moi (chacune un compte, donc chacune des catalogues et des courriers de pub). Du coup j’ai réservé un tiroir de la commode du salon aux pavés et autres petits catalogues. Toujours les pavés au dessus.

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L’annonce aux infos m’a attristée ! Mon pavé ! Il m’arrivait de le sortir encore, parce que parfois c’est plus facile de feuilleter que de regarder sur le site, même si je commande en ligne. 

Je reçois encore les minis de mi-saison, les aubaines, le blanc, la déco de Noël, mais ce n’est pas pareil ! Et il m’arrive parfois d’ouvrir mon tiroir et de le trouver désespérément léger !

C’est la fin d’une époque !

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Notes:

[1] Je précise que je n’ai pas trop  changé pour ce qui est de la lecture attentive des descriptifs ! Je suis capable de télécharger le manuel d’un PC avant de l’acheter !