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Souvenez-vous (en fait vous ne vous en souvenez pas du tout) j’avais écrit un billet à propos d’une chanson de Joe Dassin dont les paroles m’interpellaient, espérant avoir une réponse. Un blogueur sans H m’avait dit que je me posais des questions que personne ne se pose.

Hé oui c’est comme ça, j’ai trop lu Agatha Christie, je me pose des questions, je fouille, j’enquête, je cherche.

Bref, j’étais dans les cartons, oui oui je vais parler de mon déménagement, et Cédric était venu me donner un coup de main. Je rangeais les CD et Cédric en voyant ma collection de chansons françaises me disait : je peux prendre celui là ? Et celui là ?

Je disais ou à chaque fois car je n’écoute plus que Dix-heures, et puis certains m’ont trop lassée pour j’ai envie de les ré-écouter un jour, et au pire je les téléchargerai. Mon frère, encore plus ringard que moi a eu un mal fou à dire adieu aux cassettes audio, écoute des CD et des vinyls et quand on lui parle de clé USB il prend peur, c’est d’ailleurs sa fille qui lui prépare les clés USB pour sa voiture !
Moi je suis ringarde pour les chansons mais pas pour les technologies, Hihi !

Puis nous tombons sur une pleine valise de CD appartenant à Artémis. Cédric trouve le double CD des meilleures de Joe Dassin et demande à Artémis : je peux le prendre. Artémis dit oui en riant : on est plus à l’ère des CD, elle jette la moitié des CD à la poubelle et je laisse faire sans regrets. Ce sont des groupes improbables, des jacquettes avec des dessins bizarres couleur kaki ou photos choc de chanteurs disparus depuis longtemps. Mais il y a aussi des trésors que je garde comme Nirvana, le nom de mon chat, oui je garde aussi le chat ! 

En passant, j’ai appris que Luigi ne connaît même pas Joe Dassin ! Ce n’est pas leur génération dit Cédric ! Et Jôôôny au moins tu connais ? Oui il connaît !

L’été dernier, Cédric s’était étonné qu’Athéna et Artémis connaissent par cœur les chansons de Sardou et de Joe Dassin. Ben oui, finalement toute ringarde que je suis mes filles ont eu une éducation musicale éclectique !

Revenons-en à Joe Dassin. Cédric ayant embarqué le double CD, j’ai eu envie moi aussi d’écouter de nouveau Joe Dassin. En voiture ou sur mon Aïe-Fone (qui n’en est plus un, z’avez qu’à suivre). Et vu mes aller et retour, hôpital, déménagement, j’avais le temps d’écouter.

La fameuse chanson aux paroles obscures, je l’avais bien entendu cherchée sur Internet. Mais je n’ai jamais trouvé la moindre explication.

Et voilà qu’en regardant le titre sur Dix-heures, je tombe sur une parenthèse après le titre qui m’étonne, car je ne l’avais jamais vue avant. Comme quoi les mises à jour de Dix-heures peuvent être utiles ! Cela commence par Ode, je me dis que cette chanson doit être un hommage à quelqu’un, il faut que je trouve !

Hé non ! Je tombe sur le fondement en apprenant que cette chanson est une chanson traduite !

Je ne l’ai jamais soupçonné, et pourtant les chansons traduites sont légions, surtout à cette époque, (demandez à Jôôônny), et elles sont souvent repérables à cause des textes affligeants ! 

Tiens en passant la chanson de Sylvie Vartan, “Tous mes copains” soit disant un hommage aux soldats de la guerre d’Algérie, on se demande pourquoi, jamais entendu de paroles aussi insipides ! L’explication : elle l’aurait chanté assise sur un char, et il y juste une petite phrase à peine audible : l’armée me les emmène : Pfft ! N’importe quoi !

Bref, je ne l’avais jamais soupçonné, car les paroles ne sont ni insipides, ni stupide, au contraire, elle raconte une histoire cette chanson ! Et jamais je n’avais vu le moindre indice comme c’est souvent le cas, le titre original entre parenthèses, d’ailleurs le titre original est souvent aussi connu que la traduction : Noir c’est noir and co.

La chanson obscure est donc une chanson traduite, et vous auriez pu m’aiguiller quand j’ai publié ce billet, CherZénombreuLecteurs, en me le précisant !

C’est ainsi que j’ai appris qu’à l’origine, la narratrice parlait d’un garçon, alors que Joe parle d’une fille. Lui ou son parolier a admirablement bien traduit et transposé au masculin.

Et j’ai appris que la chanson originale avait suscité les même questions que je m’étais posée (et toc blogueur sans H, Hihi) et fait couler beaucoup d’encre.

L’histoire du bébé mort (quelle horreur) je m’étais posé la même question !

L’explication est un peu décevante, la chanson est mystérieuse mais l’auteure n’a pas voulu y mettre tout ce qui y voit. Cela dit cela fait partie de la magie, c’est un peu comme voir dans un tableau, des choses que le peintre n’a pas mise.

Voilà donc ma chanson retrouvé grâce au déménagement et les explications de Wiki :

Les paroles quelque peu mystérieuses de cette chanson ont suscité d’innombrables articles, principalement aux États-Unis. Le fait est que leur interprétation est sujette à conjectures. Le thème de la chanson est grave puisqu’il est fait allusion au suicide d’un adolescent nommé Billie Joe MacAllister.

La chanteuse-narratrice est une jeune paysanne du delta du Mississippi. Elle nous raconte qu’un jour poussiéreux de juin, après avoir travaillé aux champs durant la matinée avec son frère, elle rentre à la ferme familiale pour le repas. Au cours des conversations durant le déjeuner, elle apprend qu’un garçon nommé Billie Joe MacAllister s’est jeté du haut du pont sur la rivière Tallahatchie.

Cette nouvelle, pourtant dramatique, est annoncée par sa mère comme s’il s’agissait d’un événement sans importance. Le père prononce en quelques mots l’oraison funèbre du garçon en déclarant, entre deux bouchées, que Billie Joe ne valait pas grand chose et ne serait de toute façon arrivé à rien de bon dans la vie. Le frère de la narratrice semble, pour sa part, avoir été autrefois un ami de Billie Joe et rappelle à sa sœur le jour où lui et Billie lui avaient glissé une grenouille dans son dos.

La mère constate que la narratrice n’a soudain plus d’appétit. De nombreux auditeurs se sont demandé pourquoi : la nouvelle de la mort de Billie Joe y serait-elle pour quelque chose ? On peut supposer que notre narratrice le connaissait et probablement mieux que ne l’imaginent ses parents.

Puis la mère déclare que quelqu’un lui a raconté avoir vu la veille, à Choctaw Ridge, Billie Joe sur le pont de la Tallahatchie. Il était avec une fille qui ressemblait étrangement à la narratrice. Puis tous deux ont jeté quelque chose dans les eaux boueuses de la rivière.

La narratrice reprend ensuite le fil de son récit un an après ce repas. Elle nous raconte que son frère s’est marié, a quitté le foyer familial pour ouvrir une boutique avec sa femme à Tupelo. Le père est mort au printemps d’une mauvaise grippe. Quant à la mère, elle semble désormais désemparée et abattue.

La narratrice clôt son histoire en nous apprenant qu’elle va désormais souvent à Choctaw Ridge pour y cueillir des fleurs qu’elle jette ensuite du haut du pont sur la rivière Tallahatchie. Ces deux dernières phrases semblent éclairer enfin l’auditeur sur l’interprétation qu’il peut donner au texte de la chanson : la jeune narratrice et Billie Joe s’aimaient probablement, et d’un amour secret.

Une autre interprétation peut être faite : était-ce la narratrice qui était avec Billie Joe et qu’ont-ils jeté dans la rivière ? Si c’est le cas, ne se seraient-ils pas aimés secrètement et ne serait-ce pas le corps d’un enfant mort-né ou avorté qu’ils auraient fait disparaitre afin de cacher leur relation ? Pris de remords devant la gravité de son geste, Billie Joe aurait alors pu se suicider…

Explications complètes ici. 

Et la chanson originale, la voici :

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