C’est amusant le destin ! Je ne pensais pas reparler de la place de la gare, ni même du quartier de mon enfance, et il se trouve qu’un micro-événement l’a ramené sous le feu des projecteurs. Enfin des projecteurs de mon cerveau multi-imaginatif plus exactement !

Ce billet aurait du avoir aussi un autre titre, mais je m’en expliquerai bientôt.

J’ai donc un peu décrit le quartier près de la gare, ainsi que l’environnement où habitent Martine, et au dessus d’elle mon frère Cédric, Marianne et leurs deux files Coralie et Manuréva.

Comme dans tous les immeubles et dans toutes les copropriétés, il y a des problèmes, surtout quand vous êtes les voisins de commerçants avec un cour commune, ou pas commune d’ailleurs !

J’habitais un studio au dessus d’un restaurant chinois, les cuisiniers utilisaient le couloir de l’immeuble pour emmener leurs poubelles dans la cour (qui était une partie commune). Pas des poubelles que l’on roule, à priori propres, non : ils trainaient des sacs poubelles qui s’éventraient en route, rendant ainsi le couloir très sale, glissant. Très agréable, donc !
Quoiqu’on leur dise, ils s’en moquaient. Le problème a été résolu le jour où on a installé un digicode. Bizarrement ils ont réussi à sortir les poubelles le soir dans la rue, comme tout le monde !

Un ami habitait au dessus d’une pizzeria, les toilettes des clients étaient dans la cour. Donc passage incessant, rires, bruits. Et à minuit le restaurant fermait : on tirait un bruyant rideau de fer donnant sur la cour, qui faisait sursauter les habitants jusqu’au 5ième étage.

Bref ceux qui habitent en ville, savent de quoi je parle. Dans la cour où habite Martine, cohabitent les fleuristes et les bouchers. Il y a des toilettes dans la cour, les magasins n’en ont pas.

Les fleuristes ont juste un placard où ils rangent leurs poubelles et quelques bacs à fleurs. Les fleuristes ne sont pas du tout gênants. Ils entreposent des fleurs dans la cour, des rosiers, des palmiers que Martine arrose avec joie en même temps que ses propres plantes. Régulièrement les fleuristes offrent des fleurs à Martine pour la remercier de sa patience.
À Noël bien évidemment ils entreposent les sapins, et en offre un à Martine et un à Cédric.

À la fête des mère, le porche devient un chemin fleuri plutôt agréable !

Côté boucher c’est un peu moins poétique. Au fond de la cour, ils ont un petit immeuble. Au rez de chaussée, un local qui leur sert de vestiaire, salle de repos, une cuisine, une chambre froide (en plus de celle du magasin). À noter qu’ils ont tout ce qu’ils faut, mais n’ont jamais eu l’idée d’installer des toilettes !

Au premier étage, un appartement qui est loué par période à un employé, ceux qui viennent de loin et n’ont pas réussi à se loger. Depuis un certain temps il n’est plus utilisé. Peut-être que le bail des nouveaux commerçants n’a pas prévu cette option.

Régulièrement les bouchers passent dans la cour, pour aller aux toilettes, pour faire une pose cigarette, se changer, ou pour rapporter un bœuf sur leur épaule. Comme dit Martine soit ils oublient de fermer la porte intermédiaire (entre la cour et le porche) soit il la ferment mais ils mettent de la viande sur la poignée (beurk).

Mais la particularité de leur local, c’est qu’il donne sur une petite cour. Une petite cour qui est entre la maison de Martine, et une autre maison qui donne sur la gare. Ils sont les seuls à avoir accès à cette petite cour, mais elle ne leur appartient pas ! Elle fait partie des parties communes, elle appartient à la copropriété.

De tout temps, (car la boucherie a changé plusieurs fois de locataires du fond de commerce), les bouchers ont investi cette cour. Petite, encaissée, plus d’une fois elle est devenue un dépotoir, dont les odeurs montent directement chez Cédric. Cédric a deux fenêtres qui donnent sur cette cour. Celle du salon, et celle de mon ancienne chambre, dont j’ai déjà parlé. Sur la photo on ne voit pas la cour, mais on voit le toit de la maison de l’autre côté de la cour.

Du salon, non seulement la vue est moche, mais quand c’est sale ça n’arrange rien !

Martine se dispute régulièrement avec les bouchers. Mettez vos grosses poubelles vertes, ça pas de problèmes, mais c’est tout, la cour ne vous appartient pas, vous ne devez rien y mettre !  

Certains ont rêvé de couvrir la cour en faisant un toit, prétextant qu’ils étaient les seuls à y avoir accès ! Tollé général des copropriétaires. D’autres commerçants avaient monté des étagères en plastique qui s’étaient écroulées avec leur chargement au milieu de la nuit.

Le nouveau patron en date est le plus sans gêne. Un jour en catimini, il a fait venir un camion et on fait construire un meuble contre le mur. Le premier étage de la maison est un peu décalé par rapport à la cour. Un mètre environ, la maison est comme “suspendue” au dessus de la cour. Donc impossible de voir ce qui se passe en dessous, dans le renfoncement, même en se penchant à la fenêtre.

Depuis un certain temps, la cour était devenue pire que tout ce qu’on avait pu connaître. Des cartons, même pas pliés jetés pèle mêle, des bouteilles vides, de feuilles d’alu usagées qui avaient servi à cuire la viande. Martine s’arrachait les cheveux et disait au patron qu’il était le pire de tous ceux qu’elle avait connu !

Quelques jours avant Noël, j’étais chez moi. Je crois que j’attendais la livraison de mon lit, qui a du arriver à 19 h alors qu’on m’avait promis un créneau entre 9 h et 17 h.

Le matin Servane m’envoie un mél :

- Tu es courant ? Maman t’a appelée ?

- Non pourquoi ? Elle devait m’appeler ?

C’est ainsi que j’apprends qu’il y a eu un incendie dans la petite cour ! À l’heure où j’appelle Martine, les événements sont pratiquement terminés, mais je vais vous raconter la chronologie.

Pourquoi l’incident en titre ? Et bien parce qu’il y a déjà eu une série de billets L”incendie. J’ai cherché un autre titre, mais je n’ai pas trouvé, et je ne voulais pas faire trop long… L’incendie de la petite cour des bouchers par exemple !

Et puis sait-on jamais, ils pourraient être blogueurs !
Passer par là, et pour se venger, introduire un virus mortel dans mon blog qui exploserait dans la seconde !

à suivre

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