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Je m’inter­roge sou­vent sur l’image que peut ren­voyer à l’heure actuelle, un parent, une mère, un père sur des ados.

En ce qui me con­cerne, pour l’image des parents, je l’ai déjà raconté : papa c’est le pilier, le patriar­che, celui qui tra­vaille et qui détient l’auto­rité. Maman au foyer, a tra­vaillé un peu, mais se con­sa­cre sur­tout à son mari et ses enfants.

Je suis pour ma géné­ra­tion un exem­ple clas­si­que, il y a for­ce­ment des gens de mon âge dont les parents ne cor­res­pon­dent pas à ce schéma, mais si je regarde autour de moi, oncles, tan­tes, rares sont les cou­ples où l’un des deux a tout quitté pour aller vivre en Pata­go­nie, rares sont les divor­cés déci­dant de ne jamais se remet­tre en cou­ple, et encore plus rares sont les céli­ba­tai­res par choix.

L’image de femme que me ren­voyait ma mère était donc un style de femme à qui je n’avais pas du tout envie de res­sem­bler. Une femme qui a dit adieu à la séduc­tion dès qu’elle s’est mariée, qui n’a vécu que pour sa tribu, quitte à s’oublier en tant que femme.

Les cho­ses ont beau­coup changé et beau­coup évo­lué, avec beau­coup de posi­tif. Le chan­ge­ment a été tel­le­ment spec­ta­cu­laire que les socio­lo­gues s’inquiè­te­raient pres­que aujourd’hui de l’image d’adulte que les parents don­nent à leur ados, en par­ti­cu­lier les parents solos : les ados cons­ta­tent que leurs parents ont les mêmes pro­blè­mes qu’eux. Ils aime­raient bien retrou­ver un con­joint, la mère attend près du télé­phone que son Jules l’appelle, pleure sur son lit lors des pei­nes de cœur, le père regarde dis­crè­te­ment si il n’y a pas une femme libre dans sa bande de copains, pré­vient son fils que ce soir il sort.

Si à cela s’ajoute le fait que le père est accro aux jeux vidéos ou tech­no­phile, la mère accro au shop­ping et à l’esthé­ti­cienne (non je ne donne pas dans la cari­ca­ture, je peux vous par­ler d’une mère gee­kette, accro à Sur­couf si vous vou­lez !), les ados ont l’impres­sion qu’il n’y a plus de fron­tiè­res.

Bien sur le parent reste celui qui rem­plit le frigo, paye les fac­tu­res, et déclare les impôts, mais ça les ados ont une facheuse ten­dance à l’oublier.

Arté­mis par exem­ple : maman, si tu as envie de démé­na­ger, tu me lais­ses la mai­son ! On s’amuse bien avec mes copi­nes à com­man­der des piz­zas, et dis­cut­ter au lit !

Et le ménage, et la pelouse ? Bof ça sert à rien de ton­dre la pelouse !

Parmi les cho­ses posi­ti­ves, j’estime, enfin j’espère don­ner à mes filles une image de la femme qui cor­res­pond plus à ce à quoi elles aime­raient res­sem­bler !

On ne dit plus adieu à la séduc­tion une fois mère, on entre pas au cou­vent.

Voir leur mère se faire dra­guer je trouve ça très posi­tif pour des filles. C’est idéal pour avoir un dis­cours posi­tif face à leur com­plexes : regarde ta vielle mère ! Tu plai­ras encore à mon âge, rien n’est jamais fini ! On a tou­jours une seconde chance, que dis-je, mille secon­des chan­ces !

Com­ment ça tu as 20 ans, tu n’as pas de mec et c’est la fin du monde ? Ne me fais pas rire, j’ai une crampe !

Image posi­tive donc. Là où le bât blesse, c’est voir sa mère se faire dra­guer par un homme marié !

Et c’est là que les ennuis com­men­cent ?