Puis voilà que Lucas sans le savoir vient lui sauver la vie. Lisa n'a pas vu Lucas depuis longtemps. D'abord il a eu lui aussi une relation sérieuse, puis il est parti à l'armée outre mer. Les contacts sont donc assez restreints, carte postale ou autre.

Puis Lucas revient et presque aussitôt quitte son amie. Lorsque Lisa et lui se retrouvent ensemble un jour au restaurant, elle vide son sac, parle deux heures d'affilée pour lui dire à quel point elle s'est trompée.
Et peu de temps après, elle quitte Bruno, bien sûr il est malheureux, mais Lisa ne peut plus faire semblant. Elle revient provisoirement chez ses parents, le temps de trouver un autre appartement.

Lisa se remet à sortir un peu. Elle part même en vacances avec son amie Jocelyne. Elles partent hors saison dans un club, mais c'est bien agréable.

Lisa a 27 ans. Et de plus en plus envie d'avoir des enfants. Ca ne date pas d'hier, mais là elle se dit qu'une vie sans homme, elle veut bien, mais sans enfants, jamais. Elle songe même à "faire un bébé toute seule" comme le chante Jean-Jacques.

Mais c'est un peu égoïste quand même.

Lucas rencontre une fille avec qui il est bien. Puis dans la même période, il présente à Lisa un ami à lui.

Il s'appelle Philippe. Il est intéressant, parle avec aisance, sa famille ressemble à celle de Lisa. Leur histoire ne démarre pas comme les belles histoires éphémères et passionnelles que Lisa a connu. Lisa sent bien que ce n'est pas l'amour avec un grand A... Mais en même temps, elle n'a plus envie d'attendre le prince charmant.

Lisa lui fait part de son envie d'enfant et de son envie de se marier très vite.
Le jour du mariage, il y a plus d'amis du côté de Philippe que de celui de Lisa.

Mais Lisa a le mariage dont elle rêvait, sa famille est là, elle se marie, elle se sent presque soulagée... Elle a parfois l'impression de vivre à une autre époque : en fait elle aurait été contente si on lui avait "arrangé" un mariage, sans qu'elle ait à chercher. Elle se sent soulagée d'être comme tout le monde, alors qu'elle avait si peur d'être seule, pas forcément montrée du doigt, mais un peu embêtée quand on lui demandait "et toi, tu n'as personne".

Facile de répondre à ça quand on n'a jamais souhaité être en couple, plus dur quand la question retourne le couteau dans la plaie...

Elle est fière, d'avoir une alliance, de s'appeler Madame, de dire "mon mari". Ce n'est pas si loin, mais pourtant on ne se rend pas compte à quel point la pression était là : à 10 ans on avait déjà choisi sa robe de mariée. Mariages, enfants, c'est comme si le but d'une vie était montré du doigt, imposé. Le désir d'enfant était bien réel chez Lisa, mais elle disait souvent "et si je n'avais pas eu envie d'enfants, je crois que je me serais quand même mariée et que j'aurais eu des enfants, parce que dans ma famille, c'est comme ça"...

Et tout cela sans pour autant avoir des parents autoritaires ou à l'esprit étroit. C'est une pression insidieuse, silencieuse. Peut-être que quelque part, ils restaient intolérants quand même. Ils l'auraient forcément accepté un jour ou l'autre si un un de leur enfant ne suive pas la voie toute tracée, mais ils auraient trouvé ça bizarre !

Et le modèle qu'ils offraient c'était celui là et pas un autre...