ma_s_by_louisianneCes rendez-vous secrets n’ont duré qu’une année scolaire. L’année suivante, j’avais changé d’endroit. Brenda le sut un jour. J’ai toujours pensé que ce genre d’histoire était faite pour être connue. Un jour j’ai téléphoné à mon ami, Brenda était à l’écouteur. Chose incroyable mais qui pourtant reflète bien la personnalité de Laurent, il n’a pas su me le dire. Il aurait été simple de dire : ” tiens justement je parlais de toi à Brenda qui est là à côté de moi “. Ben non il ne dit rien ! Je voyais bien qu’il était moins bavard que d’habitude, qu’il disait ” oui, non “. C’était en septembre, il revenait d’Angleterre, je lui posais des questions sur son séjour. Je ne me souviens pas comment ni pourquoi j’avais parlé de nos rencontres du mardi.
Le week-end suivant, Brenda m’accueillit par une scène monumentale. En public évidemment. Elle ne croyait pas bien sûr que Laurent et moi étions amis, mais que nous étions ensemble. Elle hurlait. Moi j’étais tellement surprise et pas du tout préparée (encore une fois mon ami aurait pu me prévenir avant que je ne la revois) que j’en restais bouche bée. J’étais jeune, sûrement qu’aujourd’hui je saurais réagir ! Mon ami garde un silence très courageux. C’est finalement ma sœur qui vint à mon secours, expliquant que nous venions en amies pour préparer une soirée. Du coup on change de sujet.

Quand on regarde en arrière, quand on analyse les situations, on voit ce qu’on ne voulait pas voir. Cet événement puis tant d’autres auraient du me faire imaginer la suite de l’histoire. J’idéalisais Laurent, je ne voulais pas voir ses défauts. Pour moi Laurent était une victime maltraité par une fille qui ne le méritait pas.
J’étais trop jeune pour ouvrir les yeux. Et surtout pour tourner une page.

Le temps passe. Nous nous voyions de plus en plus à Paris. Laurent nous avait présenté sa bande de copains et organisait des soirées à Paris. Brenda flirtait avec tous, passait la soirée avec un copain de Laurent mais  rentrait  tout de même en voiture avec Laurent
Puis je fêtais mes 20 ans. J’invitais les amis de la Folie, dont Laurent, et d’autres amis. Laurent était venu plus tôt pour m’aider à préparer la salle. Il était le spécialiste de la sono, de l’éclairage et possédait tout le matériel. Brenda l’accompagnait bien sûr. Durant les préparatifs, elle criait de temps en temps. Par exemple quand je dis “pour les slows, on ne laisse que la lumière rouge”, cri de Brenda assise dans un coin : “c’est ça, dans le noir, comme ça tu me piquera Laurent”. Personne ne faisait attention à elle. Pour illustrer la personnalité de Brenda un autre exemple : plus tard dans la soirée, je parlais et dansais avec des copains, dont certains étaient beaux. Cela aurait du rassurer Brenda, je ne passais pas la soirée collée à Laurent ! Et voilà que Brenda mielleuse, s’approche de moi, me pose des questions sur eux, essaye de se faire remarquer.
- oui ils sont très beaux, mais je ne te les présenterais pas Na ! À la niche !
Bien sûr je ne l’ai pas dit comme ça ! Mais non je ne mens, pas Brenda est une vraie caricature, elle aurait du avoir le rôle principal dans un soap opéra !

Puis il y eut la mort de mes cousins que j’ai racontée. Dans cette période je n’ai pas pu parler à mon ami comme je l’aurais souhaité. Petit à petit le temps de la Folie tirait à sa fin. Chacun de nous avait grandi, s’était fait des amis ailleurs, venait moins en week-end. Brenda s’était installée à Paris pour ses études, son père lui avait acheté un appartement pas loin de chez Laurent. Ça ne m’empêchait pas de le voir de temps en temps. Nous pouvions passer quelques mois sans nous voir, mais les retrouvailles étaient toujours géniales.

Puis un jour Brenda connut un homme un peu plus vieux qu’elle. Ce n’était pas la première fois, bien sûr, elle n’avait jamais cessé de tromper Laurent. Mais là l’homme occupait le terrain, insistait. Brenda avait toujours voulu se marier et avoir des enfants, et il lui paraissait évident que Laurent était loin de souhaiter la même chose. C’est ainsi qu’un jour elle quitta Laurent. Lui ne l’aurait probablement jamais fait, même quand il savait qu’elle avait deux mecs.