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Je ne suis pas à un paradoxe ou à une contradiction près. Il peut arriver que nous ayons des comportements à l’opposé de ce que nous sommes vraiment. Ce n’est pas simple à expliquer, je vais essayer !

Je suis à la fois très ” fleur bleue “, rêveuse, mais aussi indépendante. Pour faire court disons que j’aime réellement peu de personnes, mais quand j’aime, je n’aime pas à moité. Je ne fais pas semblant, je suis entière. 

Seulement jusqu’à récemment encore, j’avais sans le vouloir des comportements, pensées, gestes que je n’aimais pas, dans lesquels je ne me reconnaissais pas ! 

Je m’explique, en commençant par l’amitié. Quand je rencontre quelqu’un et que “je sens” que ça va être une vraie histoire solide, j’ai peur ! Peur que ça s’arrête, peur que l’autre me quitte, m’abandonne, peur que ça ne dure pas ! 

Alors ça se ressent. Je ne sais pas trop comment le décrire, car c’est très subtil ! Je le précise car certain ne s’en aperçoivent même pas ! Je précise que la plupart de mes amis sont des hommes. Bref, durant cette période, je peux être plus collante (je ne le suis pas) dépendante (je ne le suis pas) inquiète, curieuse, jalouse… mais là c’est très subtil : pas jalouse des petites copines, maîtresses, ex, futures, car ça ne me concerne pas, mais jalouse des amies, anciennes ou à venir ! 

Je déteste être comme ça, car je sais que je ne le suis pas ! 

Et ce n’est pas du tout moi, cela donne une image de moi qui n’est pas moi ! C’est comme si j’avais perpétuellement besoin d’être rassurée, qu’on me dise : mais oui je t’aime, mais oui, ça va durer, mais oui c’est du solide ! 

Une histoire s’est terminée comme ça avec Gaël, mais je ne regrette rien avec le recul, je pense qu’il n’avait ni la maturité, ni l’intuition pour me comprendre, et que l’histoire n’était qu’éphémère. Avec Joseph, il y a eu un clash et j’ai cru que c’était fini. On s’est disputé et réconcilié le lendemain. Il a été très intelligent, très intuitif. 

Là où les choses sont bizarres, c’est qu’une fois que je suis rassurée, c’est fini ! Je redeviens moi ! Je n’ai pas besoin d’appeler Joseph tous les jours pour savoir qu’on est amis, je sais que nous prenons des nouvelles l’un de l’autre régulièrement. On peut très bien passer une soirée à danser sans avoir le temps de nous parler, nous savons que nous nous parlerons à une autre occasion, et nous dînons souvent en tête à tête ! 

Il peut arriver bien sûr, en amitié aussi, que je me sois trompé, que l’autre en face n’est pas si intéressant que ça, que ce n’est pas parti pour une histoire éternelle. Alors qui était donc cette femme qui ressemble à tout ce que je déteste : s’accrocher à la première personne qui passe, comme si elle vivait dans une grotte depuis 10 ans ?

Le pire c’est que je dis souvent à des amies femmes, en début d’histoire (d’amour cette fois) qu’il faut laisser le temps à l’histoire de s’installer ! 

Les psys à qui je n’ai rien demandé, me dirait que j’ai peur de l’abandon, que j’ai du être abandonnée, mais non ! Personne ne m’a abandonnée, le seul qu’il l’ait fait, il n’a pas choisi de partir pour un monde meilleur ! 
J’ai plutôt été surprotégée qu’abandonnée ! 

Bref, je déteste ce comportement, je déteste être comme ça, et avant de vous expliquer les solutions, passons à l’amour. 

J’ai longtemps été comme ça dans mes histoires, enfin historiettes d’amour ! Parlons de la jeunesse, puisque depuis, je n’ai pas eu beaucoup d’occasions. 

Donc parfois le jeune homme prenait peur, ce qui est un moindre mal, mais parfois tout au contraire, il tombait amoureux de celle qu’il croyait vraiment accro ! 

Sauf que non ! La plupart du temps, la pression redescendait bien vite, ce n’était qu’un petit béguin, la plupart du temps je me lassais la première et c’était moi la largueuse ! 

Donc dans ce domaine je m’en voulais encore plus ! Tu ne pouvais pas attendre un peu, bécasse, d’être sûre de toi ? Tu ne pouvais pas garder tes angoisses pour toi, ne pas les montrer ? Tu le sais maintenant que tu te lasses vite, que tu ne tombes pas amoureuse, enfin pas souvent ! Alors arrête de faire croire ! 

Avec le temps j’ai appris à relativiser. J’ai pensé aux gens qui m’aimaient aux amis que j’ai eu. J’ai pensé à ma longue histoire avec Laurent. J’ai fait le deuil, il ne l’a jamais fait, ne le fera probablement jamais. J’ai pensé que souvent c’est moi qui met un terme aux relations d’amitié qui s’étiolent, se perdent de vue, comme ceux connus à 20 ans qui veulent faire des dîners des anciens alors que je m’en moque. 

J’ai pensé aux histoire d’amour, où je suis toujours celle qui part. Je ne parle pas bien sûr du cas du courageux : “je fais le mort et ne rappelle pas”, on ne peut pas appeler ça “larguer” et c’est souvent après une seule soirée. 

J’ai pensé à tout ça, et j’ai essayé de me corriger. Bien sûr le sentiment d’insécurité est toujours là, mais j’essaie de ne pas le montrer. Je m’aperçois que ce faisant, sans être indifférente pour autant, mais en parlant moins, je cultive un certain mystère ! 

Parfois c’est long et difficile. Dans ces cas là au lieu de montrer des symptômes à la personne directement concernée, je m’épanche sur l’épaule de Joseph. J’attends de lui qu’il me rassure, qu’il me dise tout va bien, même si c’est faux. Parfois il rit en me disant : je ne comprends pas, tu viens me raconter que tout va bien, et tu n’as pas l’air d’aller bien ! Car il s’attendait sans doute à  “tout est fini, je pleure”. Alors que c’est “tout commence, j’ai peur !”

Je n’en suis pas à une contradiction près !