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J’ai toujours évolué lentement.

Je parle de mon chemin. Je ne parle pas du reste, j’ai parlé (trop) et très tôt !

J’ai toujours pris mon temps, pas volontairement mais parce que c’est comme ça. Comme si l’âge n’avait pas d’importance. De toutes façons j’ai horreur des chiffres.

Je me souviens d’une phrase de Laurent, 9 mois après que je lui ai annoncé ma séparation : ” je viens seulement d’intégrer le fait que tu divorces “

Hé bien voilà ! Moi je suis tout à fait comme ça. Ce n’est pas que mon cerveau soit lent, c’est qu’il y a des choses qui doivent cheminer. Le chemin donc ! 

Par exemple, même après qu’Artémis et Jéremy aient quitté la maison et qu’ils étaient encore à MaVille, je continuais à remplir le frigo comme une mère de famille.
Ils pouvaient venir à l’improviste, ou on pouvait décider d’un apéro impromptu, bref il y avait toujours des bières, des pizzas, du coca…

Ils sont partis dans le Sud, j’ai déménagé pour mon nouvel appart. Mais il m’a fallu du temps pour ” intégrer ” et me demander pourquoi je remplissais autant mon caddie…

Attends, attends… Je suis toute seule, je mange souvent une soupe ou une salade… Attends, attends… Je n’ai pas prévu d’invitation, je n’attends personne…

J’ai fini par retrouver mes (très) vieilles habitudes de célibataire !

Idem quand j’ai recommencé à sortir parce que mes filles étaient assez grandes, Athéna dans le Sud et Artémis et Jérémy à la maison mais assez grands pour se passer de moi, il m’a fallu beaucoup de temps pour me rendre compte que j’étais complètement libre !
Je devais culpabiliser un peu sans m’en rendre compte !

Et puis récemment un autre déclic s’est produit. Je pense que cela coïncide avec le moment où j’ai fini par intégrer (lentement, oui encore lentement) que ma relation m’apportait plus de souffrance que de plaisir.

Attends… attends… Tout est bien dans ma vie maintenant ! Tout est bien sauf…

Ce déclic a coïncidé aussi avec un pouvoir d’achat qui revenait au beau fixe…

Au moment où je me demandais ce que j’allais faire des mes dessous rouge, et où j’aurais du pleurer au coin du feu.

J’ai décidé de m’occuper de moi !

Et voilà que j’ai continué ce que j’avais un peu commencé depuis la danse latine. J’avais acheté des tas de jolies robes rouges, mais que je ne peux mettre qu’en soirée où il fait trop chaud pour s’habiller ” en hiver “.

J’ai rempli mon armoire, tout racheté, pull, chemisiers, jupes. Je veux être élégante et pas seulement en soirée, je ne veux plus mettre un pull et une jupe vite fait le matin parce que fatiguée, pas motivée.J’ai aussi acheté des sacs à main (ce n’était pas spécialement mon truc pourtant) et des bijoux.

Et je passe mon temps à piapiater avec mes filles de sujets passionnants : le vernis permanents, la teinture des sourcils, les extensions de cils, l’épilation définitive etc..
Mes filles sont un peu jalouses de me voir dépenser autant !

Et puis à un moment j’ai fait un arrêt sur images et je me suis souvenu…

Quand j’étais jeune fille je préparais tous les soirs mes vêtements sur une chaise pour le lendemain. À une époque, j’avais même un carnet où je notais à l’avance pour la semaine les tenues que je porterai. J’avais un autre carnet où je notais mon poids (tous les samedis matin à jeun), je notais aussi mon tour de taille, de cuisse, de bassin et ses variations (dommage que le tour de poitrine ne varie pas, lui !)

J’avais une collection de vernis à ongles (pour ça je n’ai jamais changé) et une grosse mallette de maquillage remplie de crayons de toutes les couleurs. Comme j’avais commencé très jeune, bien souvent les filles qui n’osaient pas se maquiller, ou que les parents surveillaient, venaient me demander des conseils, mais rares étaient celles qui claquaient autant d’argent que moi.

De plus j’étais toujours au courant de tout, je me souviens de mon premier mascara waterproof, le Comb’on acheté en Angleterre et qui n’est venu en France que plus tard. Les cils étaient ” en carton ” mais on pouvait pleurer sans problèmes !
D’ailleurs en dehors de celui là et d’un autre quasi disparu de HR (qu’on retrouve encore sur Internet) depuis je n’ai jamais retrouvé aucun, mais alors aucun mascara waterproof qui ne le soit vraiment ! C’est à dire avec lequel on pleut pleurer à chaudes larmes, ou recevoir une grosse averse, sans bavures !

C’était la même chose pour les fers à friser, pince à gauffrer, j’en ai déjà parlé ici, quand je disais à mes filles : non ça n’achète pas, oui certaines choses ont progressé avec le temps, mais pour d’autres, laisse tomber, j’ai testé avant toi !

Bref les années passant, je n’ai pas perdu bien sûr toutes mes frivolités, je ne sors pas sans maquillage, les jours où je n’ai pas de vernis à ongles sont rares.
Mais j’ai été plus souvent qu’à mon tour fatiguée, découragée, malheureuse, en surpoids donc à quoi bon etc…

Et voilà que le déclic ayant eu lieu, je ME retrouve !

On finit toujours par REDEVENIR SOI MÊME.

Mes sœurs pour qui j’avais été une locomotive, une sorte de modèle se désespéraient un peu, me secouaient. Surtout Camomille modérement coquette à l’adolescence et qui est devenue une spécialiste de la coiffeuse et l’esthéticienne à domicile.
Elles avaient du mal à me comprendre et là elles sont ravies !

C’est tout juste si on ne me soupçonne pas d’être amoureuse alors que c’est le contraire, je lèche mes plaies en secret !

Et pour ceux qu’éventuellement ça inquiéterait je vous rassure : toutes ces frivolités ne m’empêchent pas d’être intelligente.