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Encore une ” bousculade du quotidien ” qui défrise certains.

Je suis une gourmande, j’aime manger.

Mais je ne chipote pas pour le faire à heures fixes, et puis il y a des jours où pas le choix, on fait ce qu’on peut ou on ne fait rien.

Des sandwiches en marchant parce qu’on a pas le temps entre la réunion du matin et celle de l’après midi, un MaqueDrive parce qu’on est en retard. Une salade en sortant du bureau parce qu’on a un concert à l’autre bout de Paris… Bref on s’adapte.

Quand je pars à mon cours de danse, je n’ai pas le temps de manger, alors soit je mange une tartine vite fait, soit je ne mange pas du tout et je mangerais à 22 h en rentrant, voire pas du tout car trop fatiguée.

Mais ces gens qui sont très perturbés si ils ne mangent pas, m’étonnent toujours.

Le plus souvent ce sont les garçons. Gwenaël qui arrive au cours de danse à 20 h 30 :

- Je suis sorti tard du boulot, je n’ai pas eu le temps de manger.

- Ah bon, tu manges avant, toi ?

Un jour après un spectacle de danse nous devions filer à une soirée dansante, les garçons se sont arrêtés au resto, ma copine et moi trop pressées d’aller danser sommes parties directement. Aucune envie de passer deux heures à table, ça coupe les pattes !

Je me souviens d’un chef qui disait toujours : réunion à 11 h 30, non pas possible : fo ke je mange !
À midi, Ah non ! Fo ke je mange !
Il ne se rendait pas compte qu’il était ridicule, il y a longtemps que les réunions à 12 h sont monnaie courante. Et quand les autres consultent leur agenda : ah non je ne peux pas j’ai une autre réunion, le “fo kon mange” fait un peu papy ! 

Jeunes mariés, nous venions d’emménager quand nous avons invité nos voisins, un vieux couple pour l’apéritif. Mais pas si vieux, en fait, lui retraité et elle travaillait encore. Au bout d’un moment Huguette dit : Raymond, c’est l’heure de notre repas !
Nous avons du attendre Benjamin et moi qu’ils soient sortis pour éclater de rire !

Mais mon plus beau fou rire, remonte à loin. À l’époque j’avais une décapotable qui tombait toujours en panne. Mon copain de l’époque, Éric m’avait présenté deux copains de son boulot, un peu vieux garçons mais bon, il ne faut pas se fier aux apparences, qui étaient doués en mécanique.

Nous leur confions ma petite merveille et ils nous la rendent au bout d’une semaine, fin prête.
Sauf que voilà un soir à Ville Natale, nous tombons en rade. Éric tente désespérément de joindre ses potes, (pas de portables) et moi je vais chercher mon père à pied. Finalement les deux loustics ont eu le message, avant de partir du boulot.

Nous nous retrouvons donc, mon père, Éric et moi à regarder le moteur de ma petite merveille que les deux loustics tentent de faire démarrer.

L’heure tourne, il doit être pas loin de 21 h 30. Enfin la voiture démarre. Mon père remercie chaleureusement les deux loustics, nous aussi bien sûr. Puis l’un des deux dit :

- Il faut qu’on y aille, parce que nous on a pas encore mangé !

Sur le ton que vous imaginez ! 

Chipie, je ne peux pas me retenir :

- Ah ça c’est vachement grave ! Et j’éclate de rire !

Éric me l’a beaucoup reproché ensuite ! Ben oui quoi faut se mettre à la place des gens !

Fo kon mange !