louisianne2En douceur je reprends la plume... Enfin le clavier plutôt ! Ah ! Comme ça m'a manqué le doux bruit de W*indows qui démarre ! même pas vrai, j'ai allumé mon PC portable régulièrement, sauf que je n'avais pas internet...

J'ai bien fait deux passages au cyber café, mais le cœur n'y était pas ! D'abord parce que je sais que je devrais impérativement regarder mon compte en banque, et comme toute mauvaise élève qui ne fait pas ses devoirs de vacances, je ne l'ai pas fait.
Ensuite parce que mal installée, dans le bruit, pressée par le temps (1 heure ça passe vite) je savais que j'allais bâcler la lecture de mes blogs préférés, zapper d'un netvibes à une messagerie, et que le plaisir n'y est pas... Donc on oublie !

Je suis partie dimanche après midi avec soeur Servane, laissant la maison de vacances encore pleine de rires et d'ambiance. Athéna qui préparait un court séjour en camping pour rejoindre ses copains (et ne sait même pas monter une tente 2 secondes, sisi, elle vient de m'appeler ! Elle n'a cherché les sardines au fond du sac) !
Artémis entre deux mondes : celui de l'enfance avec ses cousins et cousines pré ados (blagues de potaches, spectacles pour les parents) et celui de l'adolescence lors des sorties avec sa soeur, ses copains et moi.

J'ai laissé aussi ma maman, qui devient un tantinet trop râleuse et aigrie, mais bon je ne veux pas en parler. Mon frère, sa femme et ses filles Coralie et Manuréva doivent partir aujourd'hui. 
Et enfin Jolinette et Manivelle restent jusqu'à la fin. La fin c'est le week-end prochain.
Le der des der, celui où je vais chercher mes filles, ma mère, mes nièces et où on abandonne la maison aux araignées (ou pire) pour un long moment !

En général au mois d'aout la maison se vide un peu. Les premières (et les dernières) étant toujours mes filles,  ma maman et moi. Mais cette année, il y a eu du monde presque tout le temps ! Entre ma soeur Servane (qui a un ami, lequel a 2 enfants et est resté une semaine)  ma soeur Camomille qui part 3 semaines en Espagne avec sa tribu, mais repasse en remontant une journée, mon frère et ses femmes qui passent 2 semaines en Bretagne, mais reviennent parce qu'il fait une course au Mont Blanc fin aout...

Cela plaît moyen à mes filles qui adorent inviter leurs copains à foutre le bordel s'amuser, et c'est toujours mieux quand il y a une grande de libre pour qu'ils dorment !
Mais dans l'ensemble cela s'est bien passé. Il y a toujours eu une grange de libre (ou ma chambre), lorsque les copains ont débarqué sans prévenir, Athéna a fait des pâtes, et ils ont mangé dehors, parce qu'il y a suffisamment de place (3 tables de jardin à 3 endroits différents) pour que les adultes et les ados mangent chacun de leur côté.

J'ai passé plus de temps avec mes filles, avec leur copains qu'avec ma tribu, sauf aux repas bien sûr. Tous les week-end ma mère me demandait tu sors ? et je répondais

- oui ! C'est le week-end ! Je sors le vendredi, le samedi, le dimanche ! Et même parfois le lundi, le jeudi !

Athéna n'avait pas vraiment envie de conduire (trop contente de dormir à l'arrière à 4 h du mat). Les copains que je connais si bien que ce sont presque mes enfants, n'ont jamais de sous pour payer l'essence, ou sont fatigués, ou ont peur de rouler bourrés. Je suis devenue leur chauffeur, leur mascotte, à tel point qu'un copain de ma fille dès qu'il dort dans une voiture parle en dormant "Louisianne arrête toi, j'ai envie de faire pipi". C'est encore arrivé pas plus tard qu'hier, Athéna me l'a dit !

Ils me font rire quand ils me disent : "on va au bar, on va chez machin tu viens ?", oubliant presque que je suis la maman d'Athéna et Artémis !
Je leur explique en riant que non je ne vais pas avec eux au bar, ni chez machin, je ne suis pas invitée ! Je vais dans les fêtes de village, lieu public, âges mélangés !

Moi aussi je me sens entre deux mondes, bizarre !
Les tensions avec ma famille, les déceptions ont été telles, que j'ai finalement choisi de ne plus parler, ou si peu. Je ne m'en porte pas plus mal, mais je suis parfois surprise de mon détachement. Je continue bien sûr à retenir l'essentiel : Cédric arrive tel jour, Servane travaille jusqu'au 12.

C'est peut-être aussi parce que j'étais moralement épuisée. Cette année scolaire a été si dure ! J'ai mis deux semaines avant d'ouvrir un livre, c'est dire !
Toujours proche de mes filles bien sûr. Parfois Athéna se faisait engueuler à table parce qu'elle ne parlait qu'à moi. Elle protestait : lancez un sujet intéressant et je parlerai avec tout le monde !

Entre deux mondes parce que mes filles sont grandes, et qu'il y a encore des petits. Nos vies s'organisaient ensemble toutes les trois : "on fait quoi ? On va où ce soir ? Si on allait au lac cet après midi, faire du shopping ? A grande ville du sud ?"

Forcément ça laisse peu de place pour les autres adultes de la tribu. Mais étant donné qu'il a toujours été difficile de les bouger (à part Camomille) et que cela a toujours été sujet de frictions quand je proposais des sorties, la question ne se pose plus ! Bien sûr je propose toujours :

- ça vous dit la fête à Petit Lac ?
- Ya quoi ?
- Deux groupes de rock, un DJ, bain de mousse
- non trop loin, trop fatiguant

 Quelquefois Chris, Luigi ou Coralie (si vous vous y perdez dans la tribu, c'est là) font une crise de larmes, parce qu'ils veulent venir, mais comme nous ne rentrons jamais à minuit, les parents ne veulent pas.

Il est vrai que les déplacements sont de plus en plus loin, mais c'est les vacances, alors je n'hésite pas ! Je danse tout l'été... et l'hiver j'irais crier famine euh non !

Bien sûr il y a des temps morts durant ces longues nuits d'été. Mes filles, leurs copains ont toujours un mot gentil pour moi, m'offrent un verre, mais je ne les colle pas ! Je danse, je me promène, je fais le tour de la fête foraine, de la buvette, du village, je retourne à la voiture chercher un pull.

Je suis seule mais je ne suis plus morose ou désabusée.  Si je disparais trop longtemps une de mes filles m'appelle et je les rejoins. Toute vieille que je suis, j'ai beaucoup évolué ces dernières années et j'ai l'impression d'être arrivée à un point d'orgue, un point d'équilibre. Je suis heureuse de petites choses, heureuse parce que c'est l'été, que le ciel est étoilé, parce que mes filles sont là encore quelques années, parce que la maison de vacances est toujours à la tribu, et que je sais, hélas, que ça ne durera peut-être pas.

Heureuse parce si les adultes qui pourraient être sympathiques ne le sont pas, je m'en fous, leurs enfants m'adorent ! Et je suis toujours touchée de recevoir les confidences de ces grands gaillards, enfants dans un corps d'homme, à la recherche d'une oreille attentive !

Et puis il y a Gaël. Au début des vacances j'étais plutôt pessimiste. J'ai sans doute trop connu de déceptions d'amitié pour y croire encore.
Pourtant presque tout a tourné autour de lui, de ma relation avec lui. L'été, les jours, le destin, les actes manqués... Ou peut-être que c'est moi ou peut-être que c'est lui...

J'y reviendrai... En douceur... Je reviens en douceur !