Je l’ai déjà écrit :
Quelque part j’ai gardé en moi une part de jeunesse ou de disponibilité que sais-je ? Je suis toujours partante, toujours d’accord.
Attends je te reprends, j’ai un double appel… déjeuner ? euh rappelle moi dans trois semaines, ce sera plus cool… Un samedi soir, oh la non impossible, tous mes samedis sont pris jusqu’en juin 2008.
Ça ne vous énerve pas vous ?
En plus on dirait qu’il y en a certains à qui ça fait plaisir de montrer qu’ils sont débordés, charrette (faudra qu’on m’explique un jour l’origine de ce mot barbare !!)
Bien sûr on a pas toujours le choix… Pourtant je persiste à penser que c’est une question de caractère…
Une ancienne amie était débordée alors qu’elle n’avait qu’une seule fille. D’ailleurs je plaignais la pauvre gamine, elle était toujours sur son dos !
Laurent mon ami d’enfance a un travail très prenant, une famille. Pourtant je le connais assez pour savoir qu’il n’était déjà jamais disponible à 18 ans… Et je sais aussi qu’il peut brasser de l’air sans le savoir et être en retard après…
Ma soeur Camomille a quatre enfants, elle est débordée… Mais elle a toujours été comme ça, même jeune fille. Avec un planning très serré, même pour faire des courses en ville, un vrai parcours du combattant, pressing 14 h, coiffeur 14 h 15…
Qui n’a pas connu de ces gens débordés au travail ? Mais quand on les observe attentivement, on note un manque d’organisation évident, et un vrai plaisir à se dire débordé…
On a pas toujours le choix, la preuve, moi aussi il m’est arrivé dans le travail de subir une vraie pression, qui faisait que j’y pensais même en rentrant chez moi… Ça n’a pas duré, heureusement…
J’aurais fait quoi sinon ? N’importe quoi pour y échapper !
Ce n’est pas mon caractère d’être débordée, on est toujours un peu ce que l’on fait. Le hasard n’existe pas et ceux qui choisissent un travail très prenants, sont déjà des gens débordés dans leur vie privée…
Disponible… Avoir de la place pour l’imprévu. Pouvoir dire “oui bien sûr je suis libre”. Toujours partante et pas besoin de vérifier mon agenda de 2008.
Disponible aussi pour les autres, pour mes filles. Si elles ont besoin de parler, j’oublierais le ménage, les corvées, voire je bouleverserais le planning. Tant pis pour le bourguignon on se contentera d’une pizza surgelée, ou on sortira si ça leur remonte le moral…
Et puis ça me semble plus agréable d’être accueilli par une personne souriante et détendue que par une boule de nerf qui n’accorde pas un regard… Le foyer c’est la personne qui l’habite qui le fait.
Et prendre le temps de rêver… Et prendre le temps… Rien de plus stressant que les éternels stressés qui ont à peine une minute pour poser leur fesses, se brûlent en buvant leur café…
D’ailleurs ma soeur m’épuise, un vrai ouragan, quand elle débarque chez ma mère alors que nous prenons le thé en papotant, nous la regardons arriver, tourner, virer, parler très vite, et repartir… L’ouragan est parti, elle a dit quoi au fait ?
J’ai le souvenir d’un petit copain éphémère qui m’avait gâché mon petit déjeuner, tant il était speed…
Je ne supporte pas les freins à la spontanéïté… Vous avez envie d’appeler quelqu’un pour papoter et on vous répond : non demain plutôt… Sauf que demain je n’aurais peut-être plus envie…
Ado je croyais encore qu’on peut changer les gens… Je faisais la leçon au copain toujours en retard, me moquait de l’organisation de la copine débordée, insistait auprès de celle qui n’était jamais libre….
Maintenant je reconnais de loin les gens débordés, jamais disponibles. Et je les fuis…
Pas le même rythme, pas la même vision de la vie…