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J’ai du mal à rester éveillée jusqu’à 21 h30. Quand j’appelle on me dit que Martine sort tout juste du bloc mais que je dois rappeler dans un quart d’heure.

J’envoie un sms à mes sœurs, qui ne veulent pas appeler mais me bombardent de sms : alors ?

Heureusement Cédric n’est pas comme ça. Il attend les nouvelles ou m’appelle mais jamais il ne me harcèle pour savoir si j’ai appelé.

Enfin j’ai l’infirmière qui me dit que ça va, elle a été juste anesthésie, pas de coma artificiel, on lui a fait un co truc truc et elle va être sous respirateur un petit peu.

Je passe le message. Le lendemain matin j’appelle on me dit qu’elle est sous calmant, car elle a été très agitée la nuit.

Comme on dit il y a une loi de l’emmerdement maximum, voilà qu’un autre tuile me contrarie.

Dès le début j’ai appelé une des sœurs de Martine, il ne lui en reste que deux, toujours ensemble et qui habitent pas loin. L’une me dit qu’elle va faire le relais avec le reste de la famille. C’est à dire prévenir les 3 frères dont deux habitent loin. Et elles n’arrêtaient pas de me dire qu’elles allaient venir la voir… Dès qu’elle sera réveillée… Puis dès qu’elle aura sa tête.

Mes sœurs et moi commençons à être déçues d’un tel comportement, je décide de ne plus leur envoyer de sms tous les deux jours comme je le faisais. Et comme mes sœurs m’ont dit plus d’une fois : mais tu es sûre qu’elles ont prévenu les frères ? Je demande à l’autre (pas l’une) par sms si elle l’a fait !

Réponse : on ne voulait pas les alarmer ! On attend qu’elle aille mieux !

N’importe quoi ! me dit Artémis énervée ! Car nous sommes devant l’hôpital ou Artémis fume avant d’entrer.

Je réponds assez sèchement merci de les prévenir. Si faire le relais c’est prévenir leurs enfants, on s’en fout un peu, non ? D’autant plus agaçant que dans cette famille le téléphone arabe marche plutôt trop bien !

Mais bon mon ton a porté ses fruits, aujourd’hui l’autre m’a appelée son fils qui est adorable veut aller voir Martine et elles ont enfin appelé tout le monde.

Hier soir quand j’arrive à l’hôpital Artémis est là avec une infirmière. Martine est très agitée. Elle a essayé d’arracher ses tuyaux encore. Artémis lui parle pour la calmer. L’infirmière lui aurait donné un anxiolytique. Servane m’avait dit dans la journée : elle est calme quand elle dort mais dès qu’elle se réveille elle s’agite.

Ensuite je reste avec ma fille et ma mère. Elle s’endort, elle semble apaisée. Artémis a eu encore d’autres infos sur l’opération, y compris la première : tu vois on ne nous dit pas tout.

Camomille doit y aller aujourd’hui. Elle veut voir le médecin et ne partira pas tant qu’elle ne l’aura pas vu. Ils sont tous charmants gentils, mais ce ne sont jamais les mêmes et nous attendons des réponses claires.

Hier soir Cédric m’a appelée. Nous nous racontions notre découragement. Nous attendions tellement une chambre normale ! Et nous avions du mal à accepter qu’elle ne puisse pas parler. Mais bon sang où est sa tête ?

Avec Servane nous avions commencé à être inquiète avant même que le week-end.

Et si elle restait comme ça ? On nous a tant assuré qu’un coma artificiel, surtout deux jours, ne pouvait pas avoir de séquelles !