120336537

Septembre a un petit goût de nostalgie pour moi.

Nostalgie. Je ne sais pas si nostalgie est adapté, car cette nostalgie je l’ai toujours ressentie !

Mélancolie, voilà ! Septembre a un petit goût de mélancolie ! 

Septembre est comme un sas entre deux époques, un couloir de fin d’été, une antichambre vers l’automne. 

Septembre rime avec Normandie.

Enfants nous partions pour la Sauvageonne du 15 juillet au 15 août. Du 15 août au 15 septembre (époque bénie où la rentrée n’avait pas lieu début septembre) Eugène reprenait le travail et nous allions avec Martine en Normandie finir les vacances sans passer par la case départ. La case départ étant Ville Natale.

J’aimais cette période de transition. Le soleil brulait moins, c’était presque reposant après les cigales et les grosses chaleurs. J’aimais ce soleil palissant, entendre le vent faire bruire les feuilles des arbres.  Le vent que j’avais presque oublié aussi. J’aimais regarder l’or des champs de blés coupés qui s’étendaient à perte de vue. Les champs encore jolis avant le labourage. La fin de l’été.

Nous retrouvions nos copains et nous passions beaucoup de temps… à ne rien faire ! 
Allongés dans l’herbe sous le gros pommier, à marcher d’un maison à  l’autre en transportant le lecteur de cassette qui diffusait sa musique en permanence. Puis nous dansions le soir dans le grenier de la ferme transformé en salle de boum. Les garçons buvaient et fumaient, pas les filles. Enfin ça existait, mais pas dans notre bande.

Mais c’était aussi un peu mélancolique. Nous profitions encore de cette liberté, de ces derniers beaux jours car la rentrée nous attendait. La rentrée, les bancs de l’école, ces heures longues et vides, ces soirs de pluie.

La rentrée et ses bonnes résolutions ! Je me disais que j’allais essayer de rêver moins et d’écouter plus. J’ai toujours aimé les cahiers neufs et les stylos plumes. Je n’ai pas beaucoup changé d’ailleurs, je préfère toujours une feuille blanche, un bloc tout neuf à de l’usagé ou du froissé ! Motivée probablement par ces belles fournitures je commençais l’année scolaire première de la classe pour terminer bonne dernière, au grand dam des instits et de mes parents. 
Peut mieux faire et paresse et leurs dérivés qu’est ce que j’ai pu les entendre ! 
Peu importe, comme je l’ai déjà dit, j’ai obtenu mon diplôme de Grande Rêveuse haut la main.

Entre copains nous parlions peu de l’école. À part pour nous taquiner : pas de panique dans une semaine l’école ! Qui est content de retourner à l’école ! 
Nous disions école même si nous étions au lycée depuis longtemps. Lycée c’était plus joli que collège et au moins tout le monde y allait alors qu’aujourd’hui certain ne franchiront pas la barre.

Il y a une chanson qui reflète vraiment cette période mélancolique pour moi. Colchiques dans les prés que nous chantions souvent avec mes parents. C’est une chanson très imagée où l’on “voit” vraiment le nuage qui s’étire, la châtaigne qui se fend, et la mélodie est vraiment mélancolique.

Septembre c’est toujours la mélancolie, mais septembre me donne très souvent la nostalgie de la Normandie. 

Il faudra que je songe l’an prochain à réserver un gîte normand pour un week-end en septembre.