Je dis souvent que mon CV sentimental est une catastrophe.
Et puis finalement non, je me dis que j’ai de la chance par rapport à d’autres. C’est plus fort que moi, le verre est toujours à moitié plein.

Entre automne et hiver, j’éi vécu quelques semaines dans le brouillard. Ces moments où je me disais très mal, tout en sachant que… non finalement pas tant que ça.

Peut-être parce qu’il y a un âge où on ne peut plus mourir d’amour.

Peut-être parce que jamais, au grand jamais je n’ai pu dire : je n’ai rien vu venir. Parce que si, j’avais vu venir justement.

Non rien à voir avec mon premier chagrin d’amour, cette horrible souffrance.

Ces semaines de brouillard qui laissent pourtant des souvenirs inoubliables.
Un soir de semaine en novembre 23 h, un MaqueDalle sombre et triste, je portais un manteau de tristesse. Gwenaël, calme, protecteur rassurant écoutait les mots qui ne venaient pas. Je lui avais dit : ça peut attendre, on est pas à un jour près, mais il avait changé son emploi du temps pour moi.

Puis les nuages se dissipent, le soleil transperce et je m’étonne moi-même. Ce deuil j’ai du le commencer depuis longtemps. Parfois un gros nuage de tristesse s’abat sur moi. Mais cela n’a rien à voir avec l’homme, plutôt avec une solitude qui me lasse.
Le nuage ne reste pas longtemps. Je dis souvent à mes proches : tu me connais, je ne suis pas du genre à pleurer au coin du feu, d’ailleurs je n’ai pas de cheminée !

À l’instar de ceux qui disent : c’est plus fort que moi, je sombre vite dans la déprime, je dis c’est plus fort que moi je monte vite dans la joie de vivre !

Juste avant Noël, j’avais hésité à faire mon sapin. Je savais que je ne passerai pas Noël chez moi, que mes filles ne venaient pas cette année. Même si je sors beaucoup, je ne reçois pas beaucoup de visites chez moi, aucune invitation de prévue non plus.
Alors faire le sapin pour moi toute seule ? Un samedi de déprime, j’avais décidé que non.
Puis deux jours après c’est plus fort que moi, j’avais décidé que si ! J’ai décoré mon sapin et ma maison !

Je voudrais bien être triste moi ! Je voudrais bien par moment que mes chagrins et ma déprime durent plus longtemps, c’est injuste à la fin !
Je voudrais bien regarder mon passé, ou mon CV sentimental avec des lunettes sombres !

Hé non ! C’est plus fort que moi. Un mariage raté ? Mouais, pas tant de cicatrices que ça, d’ailleurs quand on m’en parle c’est tout juste si je ne dis pas : mon mari ? quel mari ? Parce que tu crois que j’y pense encore, que j’ai eu si mal que ça ?
Mon divorce ? C’est si loin ! Quelle importance !

L’avant ? L’après ?
Qu’importe, tout cela m’a construite. Le présent je le vis, et l’avenir je ne le vois pas nuageux.

J’ai peut-être tort. Athéna dit que je suis une incorrigible optimiste.
Elle a peut-être peur qu’à trop rêver, je ne tombe de très haut. Sauf que je ne tombe jamais.