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J’ai com­mencé à par­ler de lui, voici l’his­toire au com­plet.

C’était un beau blond ! Oui je sais je pré­fère les bruns qui bron­zent de la même cou­leur que moi, mais je finis tou­jours dans les bras des blonds ! Les con­tras­tes s’atti­rent, et je m’en rends compte avec tou­tes ces his­toi­res de blond que j’ai à racon­ter !

Je devais avoir 18 ans. Lui je le voyais de loin dans les fêtes de vil­lage, avec sa frange à la Dave (je sais, mais c’était la mode de l’épo­que)

La pre­mière fois que je l’ai vu de près, c’était dans un bal, il m’a invi­tée à dan­ser. J’avais déjà un petit copain pour la soi­rée, mais vu que ce blond me plai­sait, je n’avais pas refusé. Chose étrange, il ne m’a pas parlé, pas dit un mot. À la fin du slow, je lui ai dit aure­voir et je suis par­tie. Il m’a regar­dée un peu étonné. Plus tard il m’a dit qu’il était per­suadé que “ça allait col­ler” ce qui n’était pas faux, sauf que je n’étais pas libre, mais si il avait eu l’idée de par­ler, ça aurait pu être un plus !

Et puis quel­que jours plus tard, nous som­mes invi­tées, ma sœur et moi à un mechoui chez un copain. Comme nous n’avons pas de voi­ture, le copain nous a dit qu’il nous envoyait quelqu’un pour nous cher­cher à la Sau­va­geonne.

Un copain que nous con­nais­sons arrive, mais il ne con­duit pas, celui qui con­duit, c’est… Sur­prise : mon blond ! Même que ma sœur me dit “ah c’est ça ton blond ! Pas ter­ri­ble vu de près !”

Il s’appe­lait Michaël. Ce soir là nous avons beau­coup parlé, notre his­toire a com­mencé, la soi­rée s’est ter­mi­née dans son ami 6, mon dieu quelle hor­reur, oui c’était déjà rin­gard. Cela dit, non il n’était pas ques­tion de pas­ser à la vitesse supé­rieure, pas encore !

Je ne sais pas trop com­ment décrire cette his­toire, les gens heu­reux n’ont pas d’his­toire ! C’était la pre­mière fois que j’étais amou­reuse, ou que je le croyais ce qui revient au même. Nous avons passé l’été à nous pro­me­ner dans les col­li­nes, je l’ai emmené visi­ter des châ­teaux, des grot­tes et de vieilles rui­nes, ce qui n’était pas dans ses habi­tu­des. J’étais encore sur les bancs de l’école, il avait raté son BEPC et tra­vaillait aux abat­toirs. Il habi­tait une ferme mal tenue, avec des car­cas­ses de voi­tu­res au fond du champ, une grange pleine de détri­tus, il avait au moins 6 frè­res et sœurs, et des parents âgés, loin d’être aussi atten­tifs que les miens. Mais c’était l’été et je trou­vais même ça très drôle de don­ner à man­ger aux petits pous­sins.

Il m’a pré­senté sa bande de copains, plus âgés que les miens qui rou­laient encore en moby­lette. Les siens avaient le per­mis et fai­saient de grands repas au res­tau­rant, ils tra­vaillaient tous.