Il y a des personnes plus sensibles que d'autres...

Sentimentale, émotive, grande rêveuse je fais partie des hypersensibles... on pourrait dire aussi hypersusceptible, ça se rejoint tout ça...

cheminJe m'en veux mais je n'y peux rien...

Une personne que j'aime me parle mal...  Un proche peu disponible qui n'a pas le temps, répond sèchement, m'envoie balader... même si c'est provisoire (personne peu disponible ou dans un mauvais jour)
ou encore une dispute... une vraie. un malentendu
quelqu'un qui "oublie" de m'inviter pour une fête, une sortie...
Pire : l'agressivité d'un inconnu, un fonctionnaire au guichet, une voisine, l'agressivité gratuite, sans raison...

Je prends tout cela de plein fouet... Je peux être deux jours durant les larmes aux bords des yeux, perturbée, troublée, profondément chagrinée... Bien sûr ça ne dure pas deux jours si c'est le préposé au guichet, n'exagérons rien !

Je m'en veux, je me fais la leçon :
c'est bon ma vieille, c'est pas grave, c'était un mauvais jour il (ou elle) est fatiguée, a des soucis... il ou elle ne va pas arrêter de t'aimer pour autant (surtout s'il s'agit de tes filles voyons !)...

Pourtant avec l'âge j'ai appris à ne pas faire ce que je n'aime pas qu'on me fasse ! Pour commencer j'ai appris à... 
...m'excuser : désolée, j'ai eu une dure journée, je n'aurais pas du m'emporter / t'envoyer paître
...prévenir : non là je suis crevée, j'ai des soucis, j'ai pas trop envie de parler / sortir, remettons ça à un moment où je serais en forme !

Par conséquent je peux pardonner au jeune  maladroit... Mais pourquoi les adultes n'ont pas appris eux aussi  que l'autre peut être un hypersensible ?

Mais je suis quand même contente de moi. Parce que j'ai fait des progrès au fil du temps. D'abord à ne plus réagir au quart de tour par l'agressivité comme quand j'étais jeune ! Au contraire restez très calme : mais pourquoi tu me parles comme ça ? (bon j'avoue avec les filles ce n'est pas toujours facile de rester calme, mais les filles c'est TRES TRES souvent qu'elles parlent mal !

Puis ensuite s'adapter aux circonstances, s'adapter à l'autre. Le plus souvent, je m'esquive "ok je te dérange, on se voit plus tard".  Bien sûr on peut toujours jouer  les psys "un souci, on en parle" mais si la personne est énervée ce n'est pas forcément le bon moment.

Et puis je suis aussi contente de moi parce que je suis blessée moins fort qu'avant et moins longtemps...

Samedi soir très tard... 23 h et quelques, comme souvent avant de me coucher je regarde qui est connecté sur MSN... On ne sait jamais il y a peut-être quelqu'un pour échanger quelques mots...
Mais comme je l'ai ditc'est quand on voudrait bien qu'il n'y a personne etc...

Gaël est en ligne... Mais c'est rare qu'on communique via MSN, j'ai vite compris que ce n'est pas son truc qu'il se prend les pieds dans le clavier, se trompe de convers, se déconnecte au milieu d'une phrase...
Et je ne lui en veux pas c'est comme ça. Là, je dis une phrase ou deux, guillerette, une blague je crois.
La réponse : deux phrases  brèves, agacées, limite agressives. Il n'y a rien de pire que MSN  !
On ne voit pas l'autre, on ne sait pas si il est occupé ailleurs ou énervé...
Il vaut mieux ne pas répondre à mon sens ! Je termine par "désolée de t'avoir dérangé".

Et je suis blessée bien sûr... Partie dans ma paranoïa facile, ma tendance Calimero, mais qu'est ce que j'ai fait  ? Pourquoi il m'en veut ?

Mais bon j'arrive à me raisonner, à me foutre des claques virtuelles, ça va tu as passé l'âge de ces bêtises non ? Et tu le connais, ça ne lui ressemble pas...

Lundi je l'appelle. Gaël qui ne m'envoie jamais balader, Gaël qui a toujours la voix douce et tendre...
Nous parlons de choses et d'autres, nous donnons des nouvelles. Puis nous en venons, je ne sais plus pourquoi à samedi soir. Il me dit qu'il s'est fait voler sa voiture. Il me raconte, donne des détails, je pose des questions, à mon tour je parle de moi...

Plus tard j'y repense et je comprends mieux sa réaction samedi. Et je le connais assez pour savoir que quand il est énervé, il vaut mieux le laisser se calmer tout seul. Et puis j'aurais du me rappeler que les rares fois où je l'ai vu très énervé, j'ai été la seule dont il tolérait la présence... pourvu qu'elle soit silencieuse...

Bon c'est clair il va falloir soigner mon hypersensibilité !