Il y a longtemps… Très longtemps j’avais moins de 20 ans.
Avec une de mes premières payes je voulais m’acheter un radio-cassettes. Comme je l’ai déjà raconté avec mon frère et mes sœurs nous adorions écouter de la musique et danser, la chaîne FI-FI avait du faire son temps (je raconte l’histoire là).
Nous dansions dans nos chambres et nos aimions aussi nous promener dans la campagne avec la musique. Le magnétophone de mon frère, un classique tout plat n’avait pas la radio et n’était pas stéréo.
Donc je voulais un appareil de qualité, stéréo qui permettait d’enregistrer la radio en direct, c’était surtout les cassettes qui permettaient d’être mobile.
Un samedi après-midi je me rends dans un petit magasin du centre ville de Ville Natale. Un magasin un peu vieillot dans sa décoration et sa vitrine comme c’était souvent le cas à l’époque où tout se vendait sans avoir besoin de spots lumineux et de plantes vertes dans la vitrine.
Ils vendaient surtout du matériel sono, chaîne FI-FI, enceintes, poste radio mais aussi du fil pour les hauts-parleurs des cables pour brancher le magnétophone sur la radio et vice versa, bref un magasin que je fréquentais déjà.
J’entre dans le magasin je suppose que je savais déjà parfaitement ce que je voulais. Je suis accueillie par un vendeur dans la trentaine, une caricature du ” commercial ” même si ça ne se disait pas à l’époque avec du bagout, le genre ” vendeur de voiture d’occasion qui te vendrait n’importe quoi “. Avec lui un jeune homme de mon âge ou un peu moins qui est soi un nouveau vendeur, soit un stagiaire soit un apprenti, en tout cas le vendeur le met un peu en avant, le laisse parler, le conseille.
Le jeune homme est un peu intimidé mais très souriant.
À l’avant du magasin près de la caisse il y a aussi un monsieur âgé que j’ai déjà vu car il est souvent seul dans le magasin. Du plancher par terre, une boutique sombre, une marche pour aller vers le fond du magasin. Le fond du magasin c’est l’endroit où on emmène les clients pour leur montrer certains matériels, leur faire écouter la musique, prendre le temps de choisir. C’est là que le vendeur et le jeune homme me chantent les louanges de mon futur poste qui coûtait un bon prix. Je suis une cliente intéressante, cela dit je sais déjà ce que je veux baratin ou pas.
Donc nous faisons affaire, on m’accompagne vers l’avant du magasin où on passe le relais au viel homme. Je vais à la caisse, je paye par chèque, puis j’attends que le papy prépare le poste. Enfin préparer c’est un bien grand mot, le mettre dans le carton, ajouter le bon de garantie. Pendant ce temps je vois au fond du magasin le vendeur faire des messes basses avec le jeune vendeur tout en me regardant. Je trouve ça bizarre mais je m’en moque.
Soudain le vendeur s’approche et me demande si j’ai une course à faire, si je rentre directement chez moi.
J’ai déjà raconté ce que je pense de ” vous avez une course à faire “ Grr !
Je ne comprends pas ce qu’il veut dire, vu que le poste est presque prêt. Du coup il m’explique qu’à partir d’un certain prix, ils font une livraison à domicile, donc si je peux donner mon adresse, il me sera livré dans l’après-midi. Je suis un peu sans voix. Je comprendrai pour une chaîne FI-FI très lourde, mais là !
Je suis jeune et timide. Le vendeur demande au papy ” ce sera prêt dans combien de temps ? ” le papy dit 20 minutes ou quelque chose comme ça, ce qui là aussi paraît exagéré !
Je comprends d’autant moins que ” pourquoi me dire ça seulement maintenant ? Pourquoi n’ont-ils pas parlé de ça avant que je ne paye ? “.
C’était quoi ces conciliabules au fond du magasin ?
Mais comme je suis jeune et timide et que le papy n’a pas bronché ni semblé trouver ça bizarre (cela dit il n’est peut-être qu’un employé obéissant) je ne dis rien.
Non je n’ai pas de course à faire, et je rentre chez moi tout de suite voilà mon adresse. Adresse qui était sur le chèque soit dit en passant. Je pars donc un peu frustrée quand même car je n’ai qu’une hâte essayer mon nouveau jouet !
Je rentre chez moi je monte l’escalier quatre à quatre et je raconte l’histoire à mes parents, mes sœurs mon frère toute la tribu donc ! À noter que Cédric adorait que j’achète ce genre de matériel, nous aimions tous la musique mais j’étais la seule à pouvoir me payer du matériel, mes sœurs aimaient aussi la musique mais ne s’intéressaient pas au matériel.
Mes parents trouvent en effet l’histoire un peu bizarre. Mon père Eugène me dit ” tu as fait un chèque ? ” oui les chèques étaient très utilisés à l’époque. Mon père sait donc que j’aurais un moyen de m’opposer si on me vole. Je ne suis pas inquiète, je connais mon père : si jamais la livraison n’arrivait pas je peux compter sur lui pour venir avec moi au magasin et vu son charisme et son autorité, il ne va pas rigoler le vendeur qui a du bagout !
Nous attendons, enfin on sonne. La maison est au fond de la cour, à la porte je suis là avec ma mère, mes sœurs un vrai comité d’accueil. C’est le petit jeune vendeur qui arrive avec MON poste radio JVC ! Il nous dit qu’il a eu du mal à trouver, qu’il était parti dans l’escalier de l’immeuble. Ma mère a quelques mots polis tout le monde sourit car tout le monde attends la radio JVC comme le messie ! Nous le remercions en chœur.
Puis le vendeur repart et ma mère s’écrit : ” voilà l’explication ! Il te trouvait belle il voulait venir chez toi ! “
C’est comme ça que j’ai pu deviner les messes basses entre le vendeur et le petit jeune : ” elle te plaît ? Attends je vais t’arranger le coup, tu vas lui apporter le poste à domicile ! “
Si le jeune homme espérait me trouver seule chez moi, se faire offrir un verre ou trouver une excuse pour m’aider à mettre le fil dans la prise (Hihi) il en fut pour ses frais !
Maintenant vous voulez savoir si il était mignon le petit vendeur ? De l’avis de ma mère sûrement ! Oui mignon sans plus et sûrement plus jeune que moi, mais je n’en avais rien à battre et je déteste ces méthodes !*
J’ai retrouvé des photos du modèle exact. Je dois l’avoir encore quelque part à la Sauvageonne. Ah le compteur pour retrouver une chanson sur une cassette ! Ah ces petites manettes en plastique en haut ! Ah la radio avec l’aiguille qui bougeait derrière !
Nous en avons eu des souvenirs et des aventures avec ce poste.
Plus tard mon frère m’a appris que c’était une bonne marque, ce que j’ignorais totalement je l’ai acheté sur un coup de cœur.
Il coûte encore très cher sur le Coin-coin entre 70 € et 150 € !
* je vous raconterai un jour comment dans un cours de danse on m’a fait un coup similaire
6 réactions
1 De moune
- 29/01/2025, 6:41
Haaa moi j'avais acheté le mien, un philips par l'intermédiaire du comité d'entreprise de mon père, j'avais eu une réduc !
2 De Acanthe
- 02/02/2025, 6:53
Comme je m'en souviens bien de ces deux appareils ! Nous avons eu les mêmes, bien sûr, y avons usé nos cassettes pour des heures de bonheur musical !
3 De Louisianne
- 06/02/2025, 4:53
@Moune : du coup pas de vendeur à domicile
4 De Louisianne
- 06/02/2025, 4:53
@Acanthe : ah oui que de souvenirs, j'ai encore quelques cassettes !
5 De Denis
- 10/02/2025, 6:56
Mais oui, tu blog encore.
Bravo !!!
Vieux souvenir aussi les radio cassettes, là on a vraiment eu une évolution technologique incroyable.
Pour le coup, c'est plus simple aujourd'hui.
6 De Louisianne
- 11/02/2025, 10:17
@Denis : j'avais écrit un billet il y a longtemps sur les évolutions technologiques même récentes : fini les disquettes, les CD, les graveurs de CB, les photos argentiques et j'en oublie !