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C’était pendant les vacances et il faisait un temps magnifique…
Ça devient banal de dire ça, car nous sommes le 2 octobre, à l’heure où j’écris je suis en maillot de bain et paréo dans mon jardin ! 

Bref, je m’égare, comme d’habitude ! 

C’était la fête du village à Saint Léon, nous y avions dansé la veille, mais je le raconterai plus tard. Le dimanche,  il y a un vide grenier, la messe et l’apéritif sur la place du village. 

Artémis et Jérémy ne se sont pas levés, Athéna et Jim sont d’accord pour m’accompagner, et j’emmène Martine qui pour une fois a loupé la messe.

Jim et Athéna accompagné de leur énorme chien font un tour à la brocante. Je croise Pierrick tout bronzé, et je m’étonne encore une fois de le voir si beau. Quel âge a t-il déjà ? 50 ans ? Incroyable ! Il fait partie de ces privilégiés que les rides et les cheveux blancs ont épargné ! 

Je lui dis d’ailleurs : mais tu ne vieillis pas ! Tu n’as même pas de cheveux blancs ! Il me prend par les épaules, et caresse mes cheveux : mais toi non plus ! Oui c’est vrai moi non plus. 

Ensuite nous arrivons sur la place où l’apéritif est servi. Il y a une longue table recouverte d’une nappe en papier sous le chapiteau. Ce qui me fait toujours rire, c’est de voir que côté rideau, face à la place, tous les papys se sont assis, alors que c’est censé être un apéritif debout ! Du coup tous les gens qui arrivent les prennent pour les serveurs et leur demandent un verre de ricard ou un martini. Mais ils m’amusent ces papys intemporels, indémodables, d’ailleurs je dis à Athéna : ça me donne envie d’écrire un roman qui se passerait dans un petit village.

Elle proteste : Hé j’ai eu l’idée la première ! 

Je croise Marc, mais il n’a pas le temps de me parler nous sommes interrompus.  

Martine salue le maire, puis un voisin, et ensuite elle va acheter une plante, celles qui sont vendues par le comité des fêtes. Puis à un moment quelqu’un nous dit : vous devriez aller voir l’expo photo à la salle des fêtes…. Tiens c’est vrai, bonne idée. 

Tandis que nous marchons, je raconte à ma fille (pour la Nième fois, je sais) que pour mon mariage, nous avons fait le cortège à pied, de l’église à la salle des fêtes, qu’il faisait aussi beau qu’aujourd’hui alors que c’était le mois d’avril.

Nous arrivons dans la salle des fêtes, la dame photographe exposante est charmante, elle nous autorise à rentrer avec le chien. 

Tout à coup je suis saisie d’une violente émotion… Je réalise que je ne suis pas entrée dans la salle des fêtes depuis mon mariage… C’est à dire, ça fait… Pffft… Je me demande même pourquoi je n’y suis jamais revenue… Avant du temps où j’étais jeune et belle, il y avait souvent des mariages où j’étais invitée, des manifestations quelconques… Mais là…

La dame nous dit qu’elle était déjà là l’an dernier pour son expo. La salle me paraît minuscule, je regarde chaque détail, les pierres, les chaises, les fenêtres, il n’y avait pas cette porte pour séparer l’entrée ? Ou alors je ne l’ai pas vue à l’époque. 

Je me rappelle de la panique de mes sœurs, mais qu’est que tu fais Servane ? Je t’avais dit de faire entrer les gens par l’entrée pour qu’ils mettent leurs affaires au vestiaire ! J’étais très stressée, mais pas trop râleuse finalement.

Je regarde à peine les photos pourtant jolies. Je fais un deuxième tour pour regarder encore, je parle à Athéna de mon émotion. Puis nous discutons avec la dame, je lui achète des cartes postales, et des marque pages, puis je prends sa carte pour visiter son site internet qui a une adresse impossible à retenir.

En partant, en plein soleil, je regarde cette grange et je m’interroge encore sur ma propre émotion. C’était en 1987…
Mais qu’est qui peut bien m’émouvoir ? Sûrement pas mon ex ! 

Sans doute le souvenir d’un état d’esprit, de la jeune fille pleine d’espoir et de naïveté que j’étais, de la pas-encore-mère mais qui rêvait de l’être.  

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