dessert

Pour fêter la fin de l’aventure immobilière,  j’ai invité mes filles et Alex à dîner dans un restaurant grande classe, au Trianon Palace à Versailles (ils ne m’ont pas payé pour leur faire de  la pub, je doute qu’ils connaissent les blogs)

Le nom du restaurant change tout le temps, selon le chef. Pendant une période c’était “Les trois marches”. Pour tout dire moi je m’en moque, vu que l’hôtel, le décor restent le célèbre Trianon Palace, celui où j’allais au Piano bar (pas trop cher) quand j’étais jeune, où on peut aller prendre le thé le dimanche. Malgré mon frère qui râle en me disant “mais non le resto c’est pas le TP !”. Très chic versaillais le TP, ça montre tout de suite les initiés !

Bon revenons à nos moutons, d’ailleurs le Trianon Palace a une vue imprenable sur le parc du château, le célèbre parc à vaches, lui même caché derrière l’enclos des moutons.

D’abord il faut choisir une date, pas si simple, car les week-ends sont chargés. Nous finissons par nous mettre d’accord pour un jeudi soir.

Athéna et Artémis sont très stressées et toute la journée je reçois des méls :

- est ce que je pourrais parler ? Est ce que je dois surveiller mon langage ?

- qu’est que je dois faire en entrant ?

Je leur explique un peu tout. D’abord il y a un voiturier et ça tombe mal, ma voiture est au garage pour changer les pneus et les freins. Donc nous prendrons la ford escort décapotable d’Athéna. Athéna dit qu’elle n’est pas d’accord, c’est trop la honte, pas question, on se gare plus loin !

Je proteste ! Pour une fois qu’il y a un voiturier, on ne va pas se garer plus loin et venir à pied, non mais !

Je leur explique qu’on va prendre leur manteau, que les serveurs ne seront pas toujours derrière nous, mais seront là pour le vin. Que l’on ne doit pas prendre le pain avec les mains, mais attendre qu’il utilise la pince.

Je dis à Artémis : si tu ne sais pas, tu ne fais rien ! Et pas d’inquiétude, ils sont à ton service, même si tu fais une méga gaffe et que tu t’étales en te prenant les pieds dans la nappe, pas de soucis, le client est roi !

Alex sera le seul homme, je le briefe un peu, (mais pas assez) car vu qu’il est plus âgé qu’Athéna, je me dis qu’il a déjà du manger dans ce style de restaurant. C’est lui qui aura forcément la carte avec les prix, le choix du vin, et qui devra le gouter. Et bien sûr rentrer le premier et dire “nous avons réservé à ce nom”.

Le soir à la maison, préparatifs des filles totalement excitées, essayages divers, discussions existentielles : ce sac à main là, il va bien avec mes chaussures ? Je prends une veste ?

Alex arrive ensuite avec une veste de costume, ce qui n’arrive pas souvent.

Je conduis, Athéna est trop stressée pour ça. Je leur rappelle pourtant que nous n’allons pas à l’échafaud, ni à l’oral du BAC ! Nous parlons des menus, car nous avions déjà choisi sur Internet ceux qui nous intéressait, sauf Alex qui comme tout homme qui se respecte, a lu mon mél en diagonale et oublié de cliquer sur le lien !

À l’arrivée tout se passe bien. Le voiturier nous aide à descendre, et nous passons la porte tournante vitrée, arrivée dans un grand couloir digne de la Galerie des glaces. Il y a plusieurs restaurants, et je précise le Gordon Ramsay, on nous indique le chemin.
Quand nous arrivons dans la première salle du Gordon Ramsay, je suis surprise de ne voir aucune table mise.

Alex, trop stressé par son rôle a oublié le nom du resto. Il finit par dire aux serveurs qui nous attendent au garde à vous :  “on a réservé, mais on ne sait pas où”.
Du coup c’est moi qui dit le nom du restaurant, et quand on nous demande à quel nom, il ne sait plus non plus et c’est moi qui le dit ! C’était bien la peine d’avoir un homme sous la main !

Athéna me dira plus tard que je ne l’avais pas assez briefé ! C’est sûrement que je suis trop habituée aux hommes qui savent quoi faire et quoi dire en arrivant dans un restaurant, même le plus classe !

Mes deux filles sont installées sur un immense canapé de cuir blanc, Alex et moi en face. Nous sommes la seule table de 4.

Pour commencer nous choisissons entre plusieurs champagnes.

Ensuite, on nous amène les menus. Le serveur nous recommande certains plats :
- Pour cette première lecture, vous avez pu voir…

Au début je dois me retenir d’éclater de rire, car je pense au sketch de Gad Elmaleh sur le resto classe, où on se croirait au théâtre ce soir : Mesdames et messieurs, pour vous ce soir !

Puis ensuite heureusement je me calme ! Je tourne le dos le plus souvent aux serveurs et c’est très bien !

Nous choisissons tous le menu dégustation, sauf Artémis qui a un petit appétit. Je lui dis qu’elle va s’ennuyer, mais finalement non, car il y a plusieurs petits “extras” compris dans le menu.

Au moment de commander son pigeon royal, Artémis acquiese pour la cuisson rosée, et nous avoue ensuite qu’elle a cru qu’elle allait avoir un verre de rosé avec !

Puis Alex tourne les mille pages de la carte des vins, de loin j’aperçois un prix : 700 €, euh non pas celle là. Il me demande dans quelle fourchette il doit prendre. Puis on nous propose l’eau plate ou gazeuse. Ce sera une bouteille d’Evian, mais je pense que nous en avons bu deux. Les bouteilles sont sur une petite table, un peu cachée par le canapé et les serviettes qui les entoure.

Quand on se lève, (rarement) notre serviette est bien repliée en triangle au retour.

Les petits canapés sont délicieux, puis viennent les pains, dont on tente de retenir la description pour choisir. Et à chaque plat, récitation en détail. Impossible de retenir tout ça.

Je tombe des nues car j’ai entendu “dessous foie gras” etc. En fait, dès que nous avons fini le première entrée, trois serveurs soulèvent en chœur l’assiette sous laquelle se cache le foie gras !

Alex s’amuse du ballet des serveurs qui viennent du fond à trois ou quatre pour chaque plat, nous verse la sauce de concert. Même pour débarrasser, ils le font tous d’un seul coup.

Avant le plat, Athéna et Artémis veulent aller aux toilettes. Je leur dis de faire vite. Hélas elle se perdent dans la galerie des Glaces (ou presque) et mettent longtemps. Les plats arrivent, les leurs sont cachés sous une cloche en argent. Du coup à leur retour d’un geste théâtral, deux serveurs soulèvent les cloches et on explique les plats à ces dames. Je manque de rire quand il dit à Artémis, mon bébé : “pour vous madame”. C’est plutôt rare qu’on lui donne du madame.

Alex et Athéna se demandent quand il pourront fumer, je me moque d’eux, c’est dingue d’être aussi intoxiqués !

J’en profite pour aller aux toilettes que je retrouve sans problèmes. Il y a même des peignes, des savons, des chiffons pour les chaussures ! A la limite on se demande si on a le droit d’utiliser le papier, tant c’est beau !

Le serveur nous sert un plat en disant donc avec des marats des bois… Tout le monde sait ce que c’est ?

Je dis non car je sens qu’il a envie d’expliquer et le voilà parti dans le coupage d’une fraise des bois et d’une fraise des champs (en fait je dis n’importe quoi, allez plutôt voir Wiki), il aurait été impossible de tout retenir !

Puis nous avons encore un dessert “pour patienter” avant le dessert. Et comme nous ne prenons pas de cafés, nous avons les mignardises, oui même le nougat et les pépites de chocolat ont un pedigree !

En faisant tourner une assiette, Alex tente une blague : Ici nous avons… des trucs à bouffer !

Mal lui en prend, car Athéna et moi sommes prises d’un fou rire ininterrompu ! Et plus nous nous regardons plus nous rions, alors qu’Artémis nous regarde d’un air navré. J’en pleure, je tousse,  je me cache derrière ma serviette. Sans nul doute, bien que moins stressée que ma tribu, je n’en contrôlais pas moins mes gestes, et les nerfs lâchent !

Alex avoue qu’il a d’autres sketches, mais qu’il préfère les garder pour la voiture, de peur de déclencher un autre fou rire !

Ensuite nous nous demandons si il faut demander l’addition, ou si ils attendent que nous ayons fini les mignardises. Mais finalement nous la demandons. Je confie mon portefeuille plein de billets à Alex pour qu’il s’amuse à compter, je n’ai jamais su compter. De toutes façons c’est à lui qu’on donne l’addition.

Puis les serveurs nous amène un joli sac avec un cake à l’orange pour le petit déjeuner le lendemain, et un menu souvenir, quel luxe ! Les filles gardent les rubans estampillés pour s’en faire des nœuds dans les cheveux !

Super souvenir, nous en parlons encore !

Les photos ici !