ete20150001.jpgPlus qu’une semaine ! C’est le dernier week-end et j’ai de quoi m’occuper. 

J’ai passé une semaine à la Sauvageonne. Le voyage s’est bien passé, Martine l’appréhendait. Mais elle a dormi tout le long et ne s’est même pas rendu compte que, à cause des bouchons pour quitter l’Ile de France et de l’arrêt assez long pour le pique nique, nous sommes arrivées à 3 h du matin au lieu du minuit prévu ! 

J’étais avec Jolinette et Manivelle qui sont toujours là bas. Le premier week-end, Athéna et Jim sont venus avec des amis et on a bien ri, il faisait très chaud, entre jeux de société et jeux de piscine. 

Mais j’étais également épuisée, à faire à manger pour toute ce petit monde, à remplir et vider les lave vaisselle, à monter et descendre les marches par cette chaleur !

Jolinette a d’ailleurs dit : je ne me rendais pas compte que Grand-mère faisait tant de choses ! 

Hé oui Martine fait le ” sale boulot ” sans se plaindre, vider les cendriers, ranger la table où tout le monde oublie les paquets de clope, les jeux de carte, voir les trousses de toilettes ou brosses à cheveux, (oui il y a beaucoup de filles).
Les dernières choses sur la table, car il y a toujours du monde pour débarasser la table au début, mais plus personne quand il reste les carafes, la corbeille à pain, des bouteilles, des bouchons, des plats vides. 

Et comme j’ai dit à mes nièces :

- moi je ne suis pas Martine, je ne ferai pas le sale boulot sans râler ! Alors les cendriers et les canettes de bière vides, vous voyez ce que je veux dire ! 

Le message est bien passé ! Les jeunes ont bien compris. 

Martine est toujours un peu faible, mange peu, mais elle est contente d’être à la Sauvageonne. Elle se demande comment elle a fait pour acheter une maison avec tant de marches. L’escalier de pierre pour descendre dehors, un autre pour la terrasse à l’ombre !

Ensuite Athéna, Jim et leurs amis qui ne faisaient pas le pont du 14 juillet, sont repartis le dimanche.
Artémis et Jérémy sont arrivés. Pour de bon… Ils ont déménagé, même si j’ai du mal à réaliser encore. J’ai même dit à Artémis : laisse moi ta clé si tu veux que j’aille chercher des affaires à Ma Ville ! 

Nous avons passé ensemble le 14 juillet, le feu d’artifice à Petite Colline et la soirée mousse très réussie. Je suis rentrée avec Manivelle, Jolinette a dormi à Petite Colline chez les parents de Jérémy. Quand il y a la fête, c’est idéal de dormir à Petite Colline et de rentrer à pied ! 

Avant les petites filles de Martine s’entassaient pour dormir dans sa chambre, matelas par terre, bazar partout, impossible de mettre un pied devant l’autre. Mais cette année, il fallait laisser Martine tranquille et sa chambre rangée étant donné que l’infirmière venait tous les jours, et que Martine a une phramacie à portée de main. Nous lui avons loué un matelas médical gonfable et une “garde robe” qu’elle apprécie beaucoup… C’est ainsi que j’ai appris que c’est le nom pudique que l’on donne à une chaise percée ! Hihi ! 

C’est moi qui ai choisi et j’ai choisi le look “moderne” en résine blanche plutôt que l’horrible style chaise de bureau des années 60, plus discrète dans une chambre mais horrible avec ses montants en alu et son revêtement en sky qui de toutes façons aurait été insupportable par cette chaleur ! 

La vie est bizarre n’est ce pas ! Aurais-je imaginé un jour acheter ce genre de choses ? Martine n’était pas une personne agée malgré ses 74 ans, mais elle est passé en trois mois de la personne autonome à la personne vieille, faible, et plus du tout autonome. 

Je dis souvent : elle a pris 20 ans d’un coup, d’autres disent un coup de vieux. 

Mais elle se remet bien, mange avec plus d’envie, et a même demandé sa boîte à couture. Elle a encore du mal à lire un “vrai livre” ou à marcher sans canne, mais elle se lave seule. Elle mettra du temps mais elle se remettra. 

Donc mes nièces, trop trouillardes pour dormir seule dans les granges, ont squatté ma chambre où on a mis un matelas par terre. Jolinette a ensuite déménagé pour rejoindre Artémis et Jérémy dans une des granges. Celle à trois niveau, avec sa mezzanine est devenu la granges des jeunes quand la Sauvageonne est pleine. Manivelle est resté dans ma chambre en attendant l’arrivée de sa mère. 

La fin de la semaine a été calme, Camomille et Marine sont arrivées. Et Marine a bien entendu rejoint la grange des jeunes. 

Puis le vendredi dans la nuit, un gros arrivage. Le week-end allait être chargé. ” Ben non me dit Camomille, nous ne sommes que 18 ! “ 

Oui c’est vrai, pas au complet ! D’ailleurs Athéna ne tenait pas à venir. Ce n’est pas non plus les moments que je préfère, trop de monde, sauf si c’est court, et ça tombait bien, je repartais le dimanche soir ! 

Luc et ses deux fils, Timothée et Luigi dans une voiture (la chérie de Timothée n’était pas là, une de moins). 

Dans l’autre, Cédric, Marianne, Coralie, Manuréva et son chéri. Manuréva a 18 ans et déjà un chéri officiel. 

Et enfin Servane et Pierre. 

Certains venaient pour rester, d’autre n’étaient là que le week-end. Servane reste, son mari Pierre remonte. Cédric reste avec ses filles, Marianne remonte. Luc, Timothée et Luigi travaillent tous et remontent. 

J’ai remonté Marianne dans ma voiture, Pierre est reparti avec les trois garçons de la famille de Camomille. 

Vous êtes perdus avec tous ces noms : page d’accueil du blog et GPS ! 

Vous vous en moquez de comprendre qui est qui ? Vous avez raison, c’est les vacances !

Voilà je retrouve mon petit appart bien aimé pour deux semaines de travail. 

C’est bizarre cette sensation de vacances : je me dis : voilà je suis tranquille toute seule, tout le monde est là bas ! 

Mais tout le monde c’est qui ? Mais toute seule ça veut dire quoi ? 

Hormis mon chat et Martine qui vont remonter, je suis et serai toujours seule, maintenant ! Artémis et Jérémy ne reviendront pas cette année ! 

Mes deux filles sont parties pour le Sud pour de bon. 

Mais je ne l’ai pas encore tout à fait intégré !

D’ailleurs depuis que j’ai déménagé, je me rends compte que je continuais à faire des courses comme si nous étions 3 ou 4. Mes petits pourraient passer ! Je dois me freiner maintenant : mais non, ça ne sert à rien, je vais tout jeter, je ne vais pas manger tout ça toute seule ! 

Jérémy me demandait si septembre allait être dur : non pas septembre. Je ne serai pas encore dans le bain. Plus tard. Quand j’aurais envie de passer leur faire coucou, ou que le week-end me paraîtra long sans leur visite. Quand j’aurais envie d’une pizza ou d’un mac drive. 

Jérémy va me manquer. Car plus que ma fille, il m’appelait juste pour avoir des nouvelles, m’invitait à manger tout le temps. Artémis parle plus qu’avant mais elle appelle ou sms surtout quand elle a besoin d’un conseil, d’un service (les dizaines de colis de Chine qu’elle fait livrer chez moi). Mais je dis souvent que Jérémy est ” mon fils spirituel “. Si j’en avais eu un il lui aurait ressemblé : affectueux, bavard, taquin, attachant, bricoleur dilettante, bon vivant, extraverti et même jaloux comme le serait un fils ! 

Bien sûr j’ai des amis, une tribu, bien sûr je vais voir Martine régulièrement mais personne ne vient me voir. 

Jamais je n’ai de visite inattendue, de surprises. Jamais un coup de fil pour dire : je passe chez toi. 

Ma tribu n’a jamais fait ça. Cédric le faisait parfois du temps où il allait travailler en vélo, il passait par chez moi, il va de nouveau travailler en vélo en septembre, son entreprise déménage à côté de chez moi. 

Si, j’exagère ! Il y a un bel homme qui vient me voir ! Un homme qui a tout de suite retenu le nom de ma rue et mon code et qui grimpe quatre à quatre les marches jusqu’à ma porte !  

Je ne suis pas triste qu’Artémis et Jérémy soient partis. Ils sont heureux dans leur petite maison au bord d’un affluent de la Garonne, dans un petit port. C’est ce qu’ils voulaient. Et puis après tout mes filles ont une mère très citadine, mais elles ont un père qui vient de Petite Ville du Sud. 

Et c’est moi qui les ai emmenées tous les ans depuis leur naissance, en vacances à la Sauvageonne où elles sont même restés deux mois pendant de nombreuses années.

Vendredi je pars pour la Sauvageonne. Il y aura moins de monde, il y aura  l’essentiel mes filles et leurs chéris et Martine. 

Trois semaines et j’ai vraiment besoin de repos. J’ai pris une pile de livres, en plus de ma kindle !