Hier, dimanche après-midi, je suis allée à Paname. C’est plutôt rare que j’y aille le week-end. Comme me l’a dit récemment une collègue et amie : ” nous sommes déjà punies toute la semaine, on ne va pas en plus être punie le week-end ! “
Hé oui le parcours du combattant, la joie des transports en commun (surtout le dimanche où les trains sont moins nombreux) l’impossibilité de se garer… Et puis même si je pouvais je n’oserais pas avec ma vieille break qui vient de se voir dotée d’un macaron 4.. Je suis chanceuse, je croyais avoir la plus mauvaire note ! Bref comme dirait Martine, tous ces inconvénients me privent sûrement de plein de choses, mais font aussi partie des raisons pour lesquelles je partirai vivre à GrandeVilleduSud. La grande ville je n’en profiterai jamais, à moins d’aller y habiter. Et même si on m’appelle ” parisienne ” dès que je m’éloigne de 100 km de chez moi, je ne suis pas parisienne et ça ne me gêne pas. Je suis Villenatalaise, ce qui est autrement plus royal !

Donc pourquoi aller à Paname un dimanche ? Parce que je veux apprendre une nouvelle danse le forro. Nouvelle pour moi, car cette danse brésilienne existe depuis longtemps. Cette année j’ai arrêté les cours de danse. J’ai été une élève assidue et perfectionniste pendant dix ans,  je n’ai pas la prétention d’être au top niveau, mais c’est normal de se lasser des cours. Je sais ce que je vaux, jusqu’où j’irai et où je n’irai pas. Et j’ai envie de danser, de m’amuser, plus de détailler par le menu chaque mouvement.

Cela fait longtemps que j’ai envie d’ajouter à ma palette de danses latinos, une nouvelle danse. Mais ce n’est pas si simple. Pour qu’une danse me plaise il faut que ce soit rythmée, donc que la musique me plaise, qu’elle soit festive et pas ” en ligne “. Là je deviens technique…
Le forro c’est tout ça : festif, rythmé, et il y a de l’accordéon ce qui pourrait faire fuir certains, mais qui me ravit !

Le forro on m’en avait déjà parlé il y a longtemps, mais j’étais dans mes débuts de danse et puis les soirées à Paris, bof non. Mais les temps changent, le forro est très populaire à GrandeVilleduSud. Un ami spécialiste du forro, m’avait dit que je n’aurais aucun mal à apprendre, vu mes bases dans les autres danses. Donc beaucoup de motivations pour tenter. D’après mes recherches il n’y a que deux profs à Paris, les deux officient dans des écoles de danse et sur des péniches certain dimanches. J’aime bien l’idée de danser sur une péniche. Il y a quelques années, j’allais sur une péniche à Pois-Scie, le dimanche après-midi. C’était très bucolique, route facile, parking facile, péniche facile à trouver. Je proposais à tout le monde de m’accompagner mais rares étaient ceux qui venaient. Pourtant tous ceux qui y sont venus en ont gardé un super souvenir. La péniche a ensuite déménagé plus loin dans la campagne Yvelinoise. Dommage.

Revenons au forro. J’ai proposé à Gwenaël de tester avec moi, il m’a répondu : ” si la musique me plait, ça peut aller “,  je l’ai rassuré. La première fois c’était en décembre. Nous sommes allés sur une péniche sur le canal de l’Ourq. Un vrai parcours du combattant comme souvent quand on va à Paname. C’était Gwenaël qui conduisait, après deux heures de périph bouchonné, nous avons pu nous garer. De nouveau parcours du combattant pour trouver la péniche, nous avons beaucoup marché, traversé sur un pont, retraversé, j’étais complètement découragée et prête à rentrer. Je ne sais pas si vous avez déjà cherché une péniche, le nom est rarement visible ou alors en tout petit, sur le paillasson ou une fois que vous êtes à l’intérieur.

De plus moi je m’attends toujours à un énorme bâtiment, du type “  la croisière s’amuse ” et cela y ressemble sur les photos, mais en réalité ce n’est pas si gros que ça. La salle de danse est souvent en dessous par rapport au quai. Nous avons finalement trouvé la péniche Mimizellle. Je ne l’ai pas trouvé terrible, un peu rustique et très petite. Gwenaël, lui se moquait du décor. Nous n’avons eu aucune difficulté à apprendre les pas, et j’ai pu voir un des deux profs.  Ensuite il y a eu un concert, le groupe venait de GrandeVilleduSud. Je m’étais promis de retourner, apprendre le forro, mais sur une autre péniche sur la Seine, beaucoup plus près des Yvelines et accessible par mon train de banlieue, celui que je prends tous les jours. Gwenaël était d’accord pour revenir avec moi. Un dimanche tous les mois, ce n’est pas trop contraignant.

Mais voilà tout l’hiver j’ai remis au lendemain, soit j’avais autre chose de prévu, soit c’était Gwenaël, soit je me promettais d’y aller seule et j’avais la flemme… Mais là hier, c’était décidé ! J’y vais ! Gwenaël a une copine en ce moment, donc il n’est pas libre.

Il fait beau. Je prends le train, bien entendu il y en a moins le dimanche, bien entendu le week-end pour raison de travaux le train s’arrête à Invalides, il faut marcher jusqu’à la prochaine station. C’est ainsi que j’ai pu marcher sur les quais de Seine réservés aux piétons. Même si je suis contre la fermeture des quais aux voitures, j’ai trouvé ça agréable. Les trottinettes électriques en libre service ont un succès fou, les jeunes montent même à deux dessus, les vélibs doivent faire la tête. Beaucoup de touristes, beaucoup de jeunes. Encore une fois je ne trouve pas la péniche du premier coup, je passe devant, pas de nom visible, contrairement à la photodu flyer. Au bout de 5 mintues de marche inutile je dois sortir mon portable qui me dit de faire demi-tour. En effet le nom de la péniche est écrit en tout petit sur le pont supérieur et sur le paillasson.

La péniche est grande, belle, trois salles avec trois danses différentes. Accueil chaleureux, il y a même un vestiaire. Je suis la première dans la salle du haut pas très grande. Deux belles terrasses ensoleillées de chaque côté. Je vais regarder la vue. C’est magnifique, le pont sur la Seine, les quais presque noirs de monde, des touristes, des gens en tee-shirt ou débardeur, c’est presque l’été. Par moment j’ai une impression de vertige, qu’est-ce qui se passe ? J’ai un étourdissement ? Mais non ! C’est le bateau qui bouge !

Je m’inquiète un peu et si j’étais toute seule pour le cours ? Il fait beau, les gens sont dehors, si ils ne venaient pas ?

Le prof arrive et me salue, un beau trentenaire barbu… J’ai du mal avec la barbe… Elle passe quand cette mode ? À part Jim qui a du naître barbu, ça me fait toujours drôle de voir une barbe pousser. Voir Jérémy que j’ai connu à 14 ans avec une barbe, et je ne parle pas de mon neveu Timothé que j’ai connu bébé.
Question d’époque sans doute.

Mais je m’égare. Les élèves commencent à arriver. Beaucoup de femmes, comme toujours, nous papotons un peu. Tous âges confondus, mais comme pour les danses latinos, jamais de très jeunes. Tant mieux j’avais un peu peur d’être la plus vieille.

Le cours commence, pas trop de difficultés. Les gens sont sympathiques, le prof est dynamique et drôle. Je ne fais pas le deuxième cours, si je n’avais pas été seule, je serai restée pour la soirée dansante, mais là non, on verra ça plus tard.

Je suis rentrée en marchant de nouveau sur les quais. C’est dimanche, et les dimanches soirs sont sacrés. Pourtant il n’y a plus de lundis pour moi. Le réveil sonne plus tard, le travail est venu à la maison, mais le dimanche soir reste le jour cocooning par excellence !

Je retournerai danser, il me reste encore du temps pour apprendre, mais je veux absolument maîtriser le forro quand je déménagerai.