Il semble que ce second confinement soit bien moins accepté que le premier !  La preuve j’écris sur le sujet alors qu’en mai je m’y refusais. 

Plus personne ne se précipite pour faire des apéros visios, plus personne n’applaudit aux fenêtres le soir. Les chaînes de télévision ne sont plus adaptés, fusionnées et diffusant en boucle les mêmes informations ou les réponses aux questions des citoyens. 

Les faits nous les connaissons vu de nos fenêtres ou vu en grand angle. De ma fenêtre mes deux filles travaillent, alors que lors du premier confinement seuls mes gendres dans le BTP travaillaient, mes sœurs travaillent aussi l’une prof, l’autre fonctionnaire de justice. Je suis la seule fonctionnaire privilégiée qui a le droit de rester en télétravail tous les jours, contrairement aux deux jours de ” présentiel ” (encore un nouveau mot) de la période intermédiaire. 
Pour le reste je ne détaille pas, nous avons tous dit et pensé : mais là ce n’est pas un ” vrai ” confinement. 

La première fois nous nous sommes dit ” bon il faut y passer, on fait le dos rond, on prend son mal en patience “ 
Certain font du sport sur leur balcon avec un coach sur le parking de l’immeuble. Le primeur livre ses légumes au pied de l’immeuble ainsi que le boucher. Les enfants rentrent chez leur parents qui ont une grand maison et ressortent le monopoly. Nous sommes un peu sonnés qui aurait cru vivre cela ? 
Il y avait la peur aussi. Je ne suis pas la plus grande des paranos loin s’en faut mais j’ai mis très longtemps à aller voir Martine : je la voyais à deux mètres assise sur un tabouret dans la cour en juin. J’ai mis très longtemps à aller dans un hypermarché, j’étais effrayée par la promiscuité, idem pour le marché. Et quand je faisais le tour du pâté de maison, je traversais si je devais croiser quelqu’un. 

Puis le temps a passé. Pour nous tous. Retourner travailler, reprendre les transports, partir en vacances. Je fais la bise à mes proches sauf ceux qui ont peur. Bien sûr il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, de devenir imprudent, mais l’humain est ainsi. J’ai un peu moins peur, je me dis que j’en ai peut-être trop fait, je ne désinfecte plus mes yaourts (mais non je rigole). Et puis cela fait beaucoup de réflexes de se gratter le nez avec une écharpe quand on est dehors. 
Alors certes je suis confinée mais je n’ai pas hésité un mois avant d’aller voir ma mère pour lui faire ses courses et à aller dans un hyper puisqu’il y a eu tant de choses entre temps. Athéna et Jim se sont mariés nous étions 52, personne n’a été malade, nous avons tous crus que nous allions petit à petit ” revivre normalement “. 

C’est aussi un sujet de conversation que je n’ai plus envie d’avoir, que plus personne n’a envie d’avoir.
C’est bon il y en a marre, ça va s’arrêter quand ?  Le pic va arriver, ah non pardon il est déjà passé !
Le vaccin tu vas le faire toi ?  Les autres pays ils font comment ?  Les chiffres, les chiffres on leur fait dire ce qu’on veut. Moi j’en connais qui l’ont eu et n’ont presque rien eu, oui mais moi j’en connais qui ont morflé ! Non mais quand même on aurait pu voir venir, on la connaît la maladie maintenant ! Mais que fait la police ! Et mon voyage à New York je fais comment ? 

Voilà sans doute pourquoi cela passe moins bien. 

Parfois j’ai du mal à ma faire une opinion, on ne peut pas être tout noir ou tout blanc… De quel côté se situer ?
Je comprends parfaitement la colère des petits commerçants et des restaurateurs. Mais je me dis : oui il faudrait ouvrir mais si on ouvre tout il n’y a plus de confinement.
Il faut limiter les déplacements. ” les déplacements des vieux ” dit Cédric ! 
Il n’a pas tort : je vis dans un département cossu. Les seniors sont tous dehors, et c’était déjà le cas lors du premier confinement. Les riches se sentent invincibles, et pourtant l’hôpital de Ville Natale a été saturé, on en même parlé au JT.

D’aucuns vous diront il ne fallait pas confiner. Cela se défend. Beaucoup ont du mal à comprendre pourquoi ” encore une fois ” alors que l’on a maintenant des masques et du gel. Nous savons que c’est à cause des hôpitaux, justement comment accepter que nous en sommes arrivés là ? Les hôpitaux sont malades et cela ne date pas d’hier. 

Il faut des méchants et on en trouve toujours comme le géant américain de la vente en ligne. Les méchants qui commandent en ligne, je commande souvent en ligne par forcément chez le géant, et toujours plus au moment de Noël. Ceux qui ont l’habitude de commander ont continué ou ont commandé plus. Pas forcément des livres, non ils ont bricolé des étagères, repeint la chambre. Ceux qui ne commandent jamais et ne savent pas le faire n’ont pas changé leur habitudes. 

Le deuxième passe mal et je regretterai presque le premier pour les raisons que j’ai évoqué au début.
Même si il y avait la peur, le fait de tomber de l’arbre il y avait quand même un certain enthoutiasme, des initiatives, des inventions parfois amusante. 

Mais cette fois ci il semble que les gens sont désabusés. J’ai proposé les apéros visio mais comme tout le monde travaille on n’en voit plus l’utilité, on ne se sent plus enfermé, ni isolé et tant pis pour ceux qui le sont encore.
Un journaliste a tenté de relancer les applaudissements, mais ça ne marche pas, il faut un moteur et cela part des réseaux sociaux. 

Mais nous serons presque tous d’accord pour dire que 2020 c’était une année pas terrible et vivement la fin !