C’est un billet de Cal­pur­nia qui m’a fait pen­ser à ça. Elle évo­quait le nom­bre de fois où on entend nos mômes crier “maman”, et j’ai dit dans les com­men­tai­res que j’entends un gamin hur­ler maman dans la rue, il m’arrive encore de me retour­ner ! 

Et pour­tant ! Pour­tant je ne devrais pas ! 

Car si ça ne gêne pas mes deux gran­des per­ches de hur­ler “Maman” à la mai­son, avec les varian­tes qui sui­vent : 

Il est où mon che­mi­sier

Elles sont où mes chaus­su­res, Viiiiite ! 

Passe moi des sous…

Pour­quoi tu as encore rangé mon agenda ! 

Par con­tre dans la rue, c’est une autre his­toire ! 

J’ai quel­ques anec­do­tes qui me revien­nent en mémoire ! 

Sor­tie de match à Gran­de­vil­le­du­Sud, je perds mes filles dans la foule. Elles sont entou­rées de copains, et sou­dain j’entends la voix d’Athéna : 

- Loui­sianne ! 

Je ris et je lui fais remar­quer que tous ses potes savent que je suis sa mère. Oui mais quand même il y a du monde autour. Une fille de 20 ans qui appelle maman, ça le fait pas ! 

Une autre fois, à Petite col­line un jour de mar­ché, je pars ache­ter le pain, et je dis à Athéna de trou­ver une place au café du cen­tre (pas facile le jour du mar­ché) et de m’atten­dre, mais quand j’arrive, je ne le vois pas, elle est cachée par la haie. Elle se lève et crie : “Loui­sianne”. 

Quand à Arté­mis c’est le plus sou­vent quand nous som­mes au super­mar­ché, et qu’elle a besoin de me deman­der si elle peut ajou­ter dans le cad­die maquillage, par­fum, babio­les que j’entends des “Loui­sianne, viens voir, Loui­sianne, je peux ?”

À cha­que fois ça me fait sou­rire, d’autant qu’elles le font avec un brin de réserve, un chouia de timi­dité, alors qu’elles n’ont aucun scru­pu­les à ma taqui­ner en employant par­fois des mots étran­ges comme “vieille geek”. Mais cela n’a sans doute rien à voir avec le mot qu’on uti­lise pour appe­ler sa maman. 

Ce qui m’amuse c’est que lorsqu’on arrive à un âge avancé (le mien à tout hasard) on a tota­le­ment oublié ce genre de com­plexe ! 

Je n’ai aucun pro­blème à apos­tro­pher ma géni­trice en public, et même d’une voix forte, vu qu’elle devient sourde : 

- Maman, la ven­deuse te parle ! Maman, on s’en va, Maman, c’est par là, la sor­tie ! Maman, atten­tion à la mar­che !