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Ce matin après les infos j’ai vu un mini reportage très intéressant.

Comme tout reportage, il y avait une raison : faire la promo d’un livre, qui apparemment n’est pas seul dans son genre et fait l’éloge des introvertis.

Et si cela m’a interpellée quelque part, c’est que j’en suis une, même si ça ne se voit pas, mais j’y reviens plus bas.
Tout d’abord, bien que ça n’ait rien à voir avec le reportage, je me souviens de ce que m’avait dit un informaticien il y a longtemps : on voit tout de suite la différence de compétences entre un extraverti et un introverti quand on livre un nouveau logiciel : un extraverti touche à tous les boutons et veut tout comprendre tout de suite, un introverti se plonge dans la notice et maîtrise ensuite l’outil mieux que tout le monde et même plus vite !
Il ne faut pas confondre introverti et timide !
Note de l’autrice du blog : on fait souvent le même raccourci entre timide et réservé !

Un introverti comme son nom l’indique est tourné vers l’intérieur, vers son monde intérieur, mais aussi vers celui des autres, ce n’est pas un hasard si les psychologues sont souvent introvertis.
L’auto-analyse, l’analyse.
Note de l’autrice du blog : j’ajoute que les écrivains le sont certainement aussi pour la plupart.

L’introverti semble en décalage dans ce monde où les gens existent par rapport à leur carnet d’adresses, au nombre d’amis qu’ils ont dans les réseaux sociaux. Un monde où il faut se mettre en avant et faire du bruit même si on a rien à dire : un homme politique qui parle beaucoup plaît aux médias, peu importe ce qu’il dit ! Tout le monde rêve de célébrité via la télé réalité, où là aussi point besoin d’avoir deux neurones pour passer à la télé.
Cela commence à l’école : avant on aimait les élèves sages et studieux, aujourd’hui un élève qui reste en retrait, on convoque ses parents : il ne participe pas assez, il a un problème, il n’est pas sociable ! Il faut savoir que même un élève brillant qui ne participe pas aura des réflexions.

L’introverti aime la solitude parce que seul on réfléchit, on résout ses problèmes. Il préfère les relations vraies, il a peu d’amis. Il aura bien sûr plus de problèmes que les autres à se mettre en valeur lors d’un entretien d’embauche, et pourtant les compétences n’ont rien à voir avec le talent pour se vendre.
L’auteur semblait dire que les choses vont changer : trop c’est trop, la tendance va s’inverser !
Un jour on reconnaîtra les vertus des introvertis, et leur compétences seront indispensables à la société de demain.

Voici mon petit grain de sel :


L’être humain est complexe, il faut toujours se méfier des clichés et des à priori.
Introvertie, j’ai grandi avec une sœur extravertie pour ne pas dire cabotine. Autant dire que j’ai vite compris quel regard la société porte sur les deux extrêmes et bien vite constaté combien les comparaisons n’étaient pas à mon avantage.

On se rappelle de la personne qui fait du bruit, qui parle facilement, qui est sociable, on catalogue vite fait la plus discrète en lui attribuant de jolis adjectifs. Le pire étant “ renfermé ” qu’on utilise plus beaucoup aujourd’hui, quelle horreur !
Comme si être rêveuse et introvertie veut dire qu’on veut s’enfermer et qu’on déteste les autres !
Ou dit aussi sauvage, et aujourd’hui les mots changent et on a même la version informatique : geek,  nerd…
J’ai deux filles dont une sociable et extravertie, Athéna qui a eu le pouvoir de me réconcilier avec les extravertis. Car elle ne ressemble pas à ma sœur ouf !

J’ai appris qu’on peut être sociable et pas cabotine, extravertie et gentille, avoir beaucoup d’amis et s’y attacher et aimer les relations vraies. Car Camomille est un exemple extrême : aimant les mondanités avec tout ce que ça suppose de relations par intérêt, et un petit côté envieux qui ne rime pas avec gentillesse.
Artémis est introvertie comme moi. C’est toujours un peu plus difficile de grandir et de traverser l’adolescence quand on est comme ça. Mais il n’y a pas eu de problèmes entre les deux sœurs, car Athéna n’a jamais cherché à écraser sa sœur.

Maintenant je voudrais dire pourquoi ça ne se voit pas chez moi, car je n’aime pas rentrer dans une case, ni qu’on me colle une étiquette !
Je ne suis pas timide. Je l’ai été mais ce n’est plus qu’un souvenir. Je peux prendre la parole en réunion, parler dans une assemblée où je ne connais personne. Et comme j’adore faire rire, j’ai toujours une bêtise à raconter.
Je suis sociable. Je l’ai probablement toujours été, mais la timidité a du m’empêcher de le montrer à une période donnée. Je ne fuis pas les gens, je ne dis pas “ je ne veux pas y aller, je ne connais personne ” , je ne reste pas dans mon coin. On me dit souvent avenante et ça me fait plaisir !
Du coup on croit que je suis extravertie ? Hé bien non ! Je n’ai pas une ribambelle d’amis, je ne cherche pas à avoir des “ relations ”, je préfère la qualité à la quantité !

Hormis le fait qu’on ne cherche pas à connaître l’autre plus que ça, il y a peut-être à mon humble avis une autre raison qui fait que l’on pense que introverti-timide-asocial même combat !

Imaginons que nous sommes dans un autre siècle, à l’époque où on donnait une éducation aux jeunes filles bien comme il faut !
Ben quoi, je suis une jeune fille non ?
Ces jeunes filles vont apprendre à être sociable, à bien recevoir leurs invités ou à se tenir en société, à dire un mot ou deux. Même si ça leur en coûte, on ne pourra pas les qualifier de timide.
Si il y a quatre sœurs, toutes auront reçu la même éducation. Cela ne les empêchera pas d’avoir chacune leur personnalité, donc il y aura sûrement une introvertie dans le lot et ça ne se voit pas au premier abord.
Pour en revenir à mon cas ô combien passionnant, en plus je suis une bonne vivante. J’adore m’amuser, faire la fête, danser. J’appele ça mon côté paillettes !

Du coup beaucoup ont tôt fait de me coller une étiquette de fêtarde et pensent que j’ai tous les soirs un chapeau pointu et un mojito à la main !
Sauf que point du tout ! Je me souviens même d’un blogueur qui me voyait comme ça.
J’ai besoin de ma solitude, j’ai besoin d’être seule, de me ressourcer, d’aller marcher dans la forêt, de lire, d’écrire. J’ai besoin de mon monde intérieur, et je serai bien incapable de faire la fête tous les soirs. J’ai autant besoin d’être avec les autres que d’être seule.

Quand Artémis était à l’école, dès la sortie, elle avait besoin d’être seule dans sa chambre. On oblige les enfants à avoir toujours des activités, à être toujours avec les autres, on ne se rend pas compte à quel point ça peut être dur pour certains.
Dur aussi quand on est dans une famille nombreuse et qu’on a aucun endroit pour s’isoler.

Il m’est arrivé un jour d’avoir une journée et une soirée trop chargée : stage, puis repas le soir, j’avais vu trop de têtes nouvelles, et le soir je n’arrivais pas à dormir, je saturais, j’essayais de me rappeler qui m’avait dit quoi et en quelle circonstance. Car je n’oublie jamais un prénom, ni un visage, ni même ce qu’on m’a dit. Sauf justement dans ce genre de circonstances où trop c’est trop !
Je n’ai pas lu le livre dont on parlait dans l’émission, ni les autres. Je vais le lire et j’espère y apprendre des choses, et ne pas trouver un livre où on enfonce des portes ouvertes ou des conseils pour les entretiens d’embauches.
Voici le lien de l’émission.

Les introvertis