Ami… Voilà bien un mot qui a perdu son sens. On appelle ” ami ” quelqu’un croisé deux fois, et grâce à FB tout le monde est ami, même si le géant bleu a tenté un tri avec ” connaissances “.
Les djeuns disent les potes, les poteaux, les potes à la compote. Pour certain copain veut dire ami et ami veut dire copain.
Il y a aussi ceux qui parlent de ” vrai ami ” ce qui suppose qu’il y a des faux amis. Mais si ils sont faux, ils ne sont plus amis, n’est-ce pas ? Pour ma part il n’y a pas de vrai ami, c’est un ami ou ce n’en est pas un.
Cependant il faut bien reconnaître qu’il y a des degrés dans les amis. Tous ne sont pas les mêmes.

Il y a aussi les ” meilleurs amis “. Idem ce n’est pas trop mon truc.. Je sais je n’aime pas faire comme tout le monde ! Peut-être parce que je n’ai plus de ” meilleure amie ” depuis des siècles, mais aussi parce que je pense que les amis peuvent être complèmentaires. Différents, apportant chacun quelque chose, donc pas un meilleur qu’un autre.

Comme tout cela n’est pas simple, j’ai ma propre théorie : les cercles. Un cercle c’est plus ou moins grand, plus ou moins proche. Voici ma théorie… à laquelle vous n’êtes pas obligés d’adhérer bien sûr… Si j’écris au masculin c’est que j’ai des ami avec un I, mais bien entendu le ami avec un I est générique.

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Premier cercle : Le vrai ami, celui qui est comme de la famille. Celui sur qui on peut compter, que l’on voit souvent avec qui on a des choses à partager. Pas seulement des confidences.
Mon exemple c’est Gwenaël bien sûr. On partage la danse, mais aussi le goût des bon restos, des cocktails. Être avec lui quel que soit l’endroit, c’est aussi naturel qu’être avec mes filles et gendres.
Je n’ai aucune problème pour me confier, aucune réserve.

Deuxième cercle : Des amis d’un peu plus loin. Ceux pour qui on a un réel attachement mais que l’on voit peu. Ils s’intéressent à vous, vous vous intéressez à eux. Vous ne partagez pas d’activités mais vous pouvez avoir des affinités.
Un exemple Laurent : ami d’enfance. Nous connaissons nos familles respectives, nous avons le même humour, la même éducation. Mais nous sommes très différents, je ne vis pas comme lui, aucun de ses centres d’intérêt ne m’intéresse. Il n’est ni littéraire, ni cultivé.
Il m’arrive de me confier par réflexe parce que c’était mon confident d’adolescence, mais de moins en moins : il ne comprend rien à ce que je suis et est incapable d’empathie.
Une certaine hypocrisie se glisse dans cette relation de mon côté du moins : je m’en contrefous de ses enfants et de sa femme, mais j’écoute quand il m’en parle.
Autre exemple Rémi, un blogami : Nous ne voyons pas souvent, mais sommes en contact via les blogs et FB. Nous nous aimons bien. Les restos avec lui peuvent durer des heures. Nous avons beaucoup d’affinités : blog, théâtre, nouvelles technologies, lecture. Et nous avons des enfants même si les siennes sont plus jeunes que les miennes. Il m’arrivait de me confier, mais ce n’est pas indispensable. Ce n’est pas une relation qui nécessite des confidences.

Les copains et copines : des relations factuelles. Ceux avec qui nous passons des bons moments : on sort, on danse, on rigole. Les conversations sont banales, il faut même se méfier. Il suffit de dire un mot de trop “ je n’aime pas ce bar ” pour être cataloguée râleuse de service !
Vous ne pouvez pas compter sur eux, ils sont interchangeables, il disparaîtront de la circulation dès que le vent tournera : déménagement, changement d’activité, changement de bande ou de lieu de sortie.
J’avais lu un jour la différence entre une amie et une copine, je ne cite pas tous les exemples, mais celui-ci : vous faîtes une soirée : une amie vous aide à tout préparer, une copine vous apporte une bouteille.
C’est un “ cercle ” un chouia dangereux car j’ai longtemps cru que les copains-copines pouvaient être plus, j’ai pris des vessies pour des lanternes. J’ai cru que je pouvais faire confiance, compter sur eux, je me suis démenée pour rendre service,  pour inviter tout le monde…
Et j’ai déchanté.
Il faut se poser la bonne question : qu’est-ce que je ressens ? Qu’est-ce qu’il (ou elle) ressent ?
La réponse est souvent : rien !

Des exemples j’en ai plein, dont certains dont je ne sais pas s’ils pas si ils sont dans cette case ou dans le deuxième cercle. Je le saurai plus tard sûrement.

Les relations : Nous savons tous ce que c’est. Nous pouvons en avoir partout : au travail, dans notre immeuble. Les mondains en ont des tonnes, ils aiment faire croire que ce sont des amis. Même si vous n’êtes pas snob, vous avez des relations. Que dire d’une relation ? Nous savons son métier ou sa relation avec telle personne, il peut être le patron de votre resto favori, ou le chef du service d’à côté, ou un voisin avec qui on échange un peu. Les relations sont cordiales mais on garde des distances raisonnables. Vous pouvez à l’occasion vous rendre un petit service.

Les connaissances : On s’éloigne encore plus. On se se croise, bonjour Untel. Ça s’arrête là.