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Pleure, pleure, tu n’es qu’une idiote ! Lamente toi sur ton triste sort, continue de pleurer, continue d’être idiote !

Il fait un temps magnifique. J’ai sorti mon vélo. Je suis seule à la maison, comme ça fait du bien ! J’ai ouvert toutes les fenêtres, la porte, je veux que le soleil entre partout !

Je me suis levée tard. J’ai fait un petit tour de vélo le matin pour me dérouiller. Puis j’ai déjeuné sur le pouce. Après j’ai fait une sieste avec la fenêtre ouverte sur les jardins. Les voisins sont dehors, ils parlent, ils ont des invités, les enfants jouent et crient, vont d’une maison à l’autre retrouver d’autres enfants.

Je me demande comment je peux dormir autant, je devais avoir du sommeil en retard. Puis je repars faire un autre tour de vélo, plus long cette fois. Et je rentre. Je me pose sur le canapé.

Le petit vélo c’est dans la tête que je l’ai ! Je n’arrête pas de pleurer en silence.

Je serai toujours une pauvre fille seule qui n’intéresse personne ! Les gens ont tous des choses à faire, il sont tous occupés par ce beau jour. Et moi ? Combien d’années encore comme ça ? Comment je vais faire pour tenir ? Je devrais être habituée pourtant ! Tiens j’irai bien visiter l’arboretum un de ces jours. Seule. Ou avec Martine, ou avec une amie…

Et je pleure de plus belle.

À quoi bon vivre finalement ? Mes filles sont grandes, en couple, heureuses, amoureuses. Artémis finira par partir pour de bon.
Et après ? Un jour je deviendrai un boulet pour elle ! Elles s’inquiéteront pour moi, se diront “ma pauvre maman est seule, il faut l’inviter, sauf qu’on habite trop loin”.
Je deviendrai un boulet…

Mais bon, soyons réaliste ! Athéna dira plutôt :
- Tu te fous de moi ! Tu sors avec ta bande de potes, ne mens pas, ça se voit sur Face de bouc ! Tu te couches trop tard, tu es crevée, et le lendemain tu déprimes parce que tu n’as pas assez dormi !

Et une question qui revient toujours : où est-il ? Que fait-il ? I Arrête de penser à lui !

Et je me rendors les larmes aux yeux ! Mais qu’est ce que j’ai à dormir comme ça ? Ce n’est pas le vélo tout de même  !

À mon réveil, je pose sur la table du jardin mon nécessaire de survie : un livre, une bouteille d’eau, mes lunettes de soleil, mon Aïe-Fone et mon téléphone fixe pour ne pas avoir à me lever si ça sonne.

Je retourne dans la maison parce que j’ai oublié quelque chose. Mon Aïe-Fone fait le bip des sms. Je n’ai même pas besoin de le prendre pour savoir, je le sens : c’est lui !

Et dire que j’ai passé la moitié de l’après midi à pleurer !