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Martine me dit souvent que c’est le soir qu’elle ressent le plus une impression de solitude.

Quand il est 18 h, qu’il commence à faire nuit, elle se dit qu’elle n’attend personne, que personne ne rentrera. Il est loin le temps où les enfants rentraient de l’école/du lycée/ de la fac, et son mari du travail !

Comme elle a passé beaucoup d’années au foyer, et les dernières à travailler à temps partiel, ses journées étaient calées sur le soir…

 Je vous rassure quand même, Martine est loin d’être isolée, puisque Cédric habite au dessus, que tous les soirs, au lieu de sonner chez lui (femme, filles ados and co mettent trop de temps à répondre à l’interphone) il sonne chez sa mère et vient lui dire bonsoir, et bien sûr Coralie et Manuréva et même leurs copains passent souvent, car chez Martine on a le droit de fumer (voire de faire n’importe quoi, mais bref comme dirait Martine)…

Martine n’est pas la seule à me dire cela ! Je me souviens de mes tantes qui voyagaient beaucoup pour leur travail, et me disaient qu’une fois la journée passée (bien occupée à droite à gauche en réunion) se retrouver seule dans une chambre d’hôtel, loin de leur famille,leur donnait le bourdon. J’aime bien ce mot !

Bizarrement je ne ressens jamais d’impression de solitude le soir !

Quand je travaille, je suis plutôt contente d’être chez moi et de me poser (enfin les soirs où je me pose ce qui est plutôt rare), le temps passe vite, entre le rangement des courses, les infos, le repas, un film ou un livre, les soirées sont presque trop courtes !

Si c’est le week-end c’est pareil : l’après midi a souvent passé trop vite, courses, cours de danse, visite à Martine. Même si je suis malade ou que je me suis ennuyée toute la journée, 18 h c’est l’heure où “le temps rattrape le temps de la semaine” et où je reprends mon rythme habituel !

Non, moi c’est le matin où je me sens seule ! Le matin où je ressens cette impression de solitude ! Je suis une lève tôt, je l’ai déjà dit ! Bien sûr le problème ne se pose pas quand je travaille !

D’ailleurs pour être exacte, je devrais parler du samedi, le dimanche c’est autre chose ! Je me lève relativement tôt, je déjeune, je prends ma douche, je m’habille. Si je n’ai rien prévu de spécial (comme la corvée du ménage par ex) ou une course à faire, je me retrouve là à 9 h 00, devant mon café sur le canapé… Et je me sens terriblement seule ! Je fais quoi maintenant ?

Je rêvais de samedi matin animés, comme j’en ai connu chez mes parents !

Monsieur a du bricolage à faire ou dit à son épouse qu’il va vite chez Casto pour pouvoir bricoler cet après midi, Madame est déjà habillée et a décidé de trier les photos ou de repeindre l’entrée, ou n’importe quoi d’autre. Les enfants avaient école et même si ils n’en ont plus, ils courent partout en pyjama, mettent la musique à fond, les plus courageux vont à la piscine ou faire un footing… Et moi je me sens seule !

Quand Artémis et Jérémy sont là, pas de soucis, même si ils se lèvent tard ! Je sais qu’à un moment ou à un autre, ils vont émerger, qu’on prendra 10 cafés ensemble, avant de se décider à préparer le repas !
Quand arrive l’heure du repas, même si je mange tard, tout rentre dans l’ordre ! Je me fais un truc vite fait, ou je vais au MaqueDrive si j’ai la flemme de cuisiner. Ensuite je vais être occupée tout l’après midi. Il m’arrive même de traîner jusqu’à 15 h, là je ne me sens plus seule, car ce n’est plus le matin !

Étrange phénomène que l’impression de solitude !

Le dimanche est différent ! C’est le jour des repas de famille ! Je suis souvent invitée, où j’invite Martine. Et même si je ne fais rien, je ne m’ennuie pas : je suis sortie la veille, je traîne en chemise de nuit…


C’est le dernier jour du week-end, donc je profite ! Si il y a un lundi férié, le phénomène du samedi se reproduit !