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J’arrive, je gare ma voiture devant l’allée, je descends. Il y a là deux ados, un homme âgé. Je parle, j’explique pourquoi je suis là. Personne ne parle français. Je recommence en anglais, là un peu plus de réaction. Un homme dans la quarantaine arrive, pas très grand, très brun, très musclé, il ressemble plus à un espagnol qu’à un hollandais. Il me dit avec un accent à couper au couteau : “ma femme parle français”.%%%

Il m’emmène au fond du camping dans un bureau. Je suis un peu déçue, je voulais voir mes petits. Entre temps j’ai rappelé Artémis qui m’a expliqué qu’elle était enfermée dans le restaurant avec Chris, Manuréva et Chanel.

Je suis reçue dans un petit bureau derrière le restaurant. L’homme reste debout, une énorme torche à la main, la femme est assise. Elle parle bien français avec quelques problèmes de vocabulaire. Elle m’explique que son mari a fait une ronde avec un “batonnet” (baton ou matraque) et me parle plusieurs fois de blé, je comprendrais 3 heures après qu’il s’agit de farine.

Je lui explique où j’habite, que nous sommes en vacances, combien il y a d’enfants etc.

Elle me dit alors que ça fait trois ans, qu’à la même époque (la fête à Saint Léon) ils ont le même problème, de nuit, des gens viennent mettre ”du blé”, du papier toilette, des œufs, du miel (ce qui est faux), de la mousse à raser, dans les allées du camping, la piscine, les toilettes, les douches. Deux années de suite, il y en a eu sur la voiture des clients, et le temps qu’ils s’en aperçoivent, le lendemain matin, la farine et les œufs avaient séché au soleil !  Les clients n’étaient pas contents de devoir laver leurs voitures !

Elle m’explique que depuis lundi, son mari avec son ”bâtonnet”, ses enfants, quelques clients, se cachent pour tenter de piéger les méchants !
Car la chose arrive toujours le mardi après la Saint Léon !

Je n’en reviens pas !
Déjà j’ignorais que c’était toujours dans ces dates là, et que les proprios aient pu monter une embuscade tous les soirs ! Ça fait drôle de réaliser que les blagues de nos gosses engendrent une telle enquête interne, et une telle chasse à l’homme !

Je dis ça, mais on ferait surement pareil si on attaquait la sauvageonne !

Bon cela dit, je suis cool, mais le coup des voitures, je reconnais qu’ils abusent les monstres !

La patronne n’a pas encore appelé la gendarmerie. Elle n’est pas sure. Elle veut que je parle à mes petits pour savoir si c’était bien eux les coupables, les deux années précédentes.

Je m’explique, je dis que je ne savais rien, je promets qu’ils vont être surveillés, que je paierai les dégâts si il le faut, je donne mon numéro de téléphone. Mais bien sûr je comprendrai parfaitement qu’elle veuille appeler les gendarmes.

Puis soudain j’ai comme un chat dans la gorge et je suis prise d’une quinte de toux qui ne s’arrête pas ! Énervant car je donne l’impression d’être stressée, alors que je ne le suis pas. Je ne peux même plus parler, il faudrait que je boive 3 litres d’eau !
Le patron, charmant va me chercher un verre d’eau.

Pendant ce temps la patronne me dit  que pendant qu’on parle, son mari passe souvent devant la vitre du restaurant et  voit les enfants “ils sont heureux, ils rigolent”.
Je suis seule une minute et j’appelle Artémis, je lui dis qu’ils arrêtent de rire que c’est mal perçu.

Athéna m’a également appelé, elle est remontée à la Sauvageonne avec la copine de Manuréva et Katia. Je lui dis que si on lui demande, elles étaient au lit et au courant de rien. En effet, la dame du camping parle presque d’une vingtaine de personnes, dont un adulte baraqué.

L’homme revient. Il est charmant, il me dit quelques mots en français : “c’est mon gagne pain le camping”.
Je compatis.

La dame m’interroge sur l’adulte baraqué (c’était Athéna avec une capuche sur ses cheveux blonds), elle veut savoir si des amis des jeunes ne seraient venus. Je lui dis que c’est impossible, ils ont des voitures, on les aurait vu, alors que nos monstres sont venus à pied. De plus les copains des filles travaillent la semaine, on ne les voit pas.
Elle a très peur que des jeunes d’ici recommencent à venir chez eux.

Enfin j’ai retrouvé ma voix, mon état presque normal, on m’emmène dans le restaurant voir les enfants pour les faire avouer. Elle veut aussi savoir combien ils étaient, je lui dis qu’on est loin des 25, nous avons 13 enfants au total à la Sauvageonne dont 3 trop petits et Athéna ma fille aînée, bien trop grande pour ça ;)
Je n’ai évoqué Athéna qu’une seule fois, puis j’ai volontairement zappé !

Moi qui croyais retrouver mon lit rapidement !

à suivre