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Artémis contrairement à sa sœur n’aime pas les grandes fêtes. Quand nous parlions de ses 20 ans autour de la table, Athéna et moi, elle nous répondait qu’elle voulait bien sa famille (la tribu au complet, ce qui représente tout de même 18 personnes nous comprises), et ses quelques copines.

Artémis est née début septembre. Du temps de l’école ça n ‘a jamais été facile de programmer les goûters d’anniversaire, juste après la rentrée, et quand elle changeait d’école, elle avait à peine le temps de se faire des amis.

Depuis  juin dans le plus grand secret, Athéna et moi cherchions des idées. J’avais fixé une date que j’avais donné à la tribu, puis aux copines d’Artémis, en leur demandant de garder le secret. Et j’avais bien dit à tout le monde : je ne sais pas encore ce que je ferai, mais ce sera le 18 !

Le problème est toujours le même que lorsque j’avais voulu fêter mon anniversaire ! Le restaurant, soit trop cher, soit pas assez nombreux pour avoir une salle réservée, une salle des fêtes, hors de prix, et obligation de ranger le soir même, quand à la belle maison que j’avais louée, je n’avais pas les moyens.

Athéna avait émis une idée : le café brasserie de la Place de la gare, celui où toutes les deux ont leur QG. Je n’étais pas trop partante, l’ambiance café je trouvais ça moyen, pas assez classe, cependant j’étais d’accord avec Athéna sur le fait que pour la surprise ce serait parfait : Athéna dirait à sa sœur : je t’emmène boire un verre chez Gillou, et là toute la famille serait là à l’attendre !

Tout aurait pu être simple, mais ça ne l’était pas. Le patron charmant me dit d’accord,mais il fallait que je prenne rendez vous avec sa fille, qui s’occupe des anniversaires. Mais sa fille n’est jamais là, à part pendant mes horaires de travail. Il finit par me donner un rendez vous un dimanche matin. Et le dimanche matin, personne, sa fille n’est pas là.

Du coup un peu énervée (Athéna lui avait rappelé la veille que je venais) je décide de trouver un autre restaurant. J’en trouve un au bord des étangs, beaucoup plus cher. J’y vais pour réserver la date, prendre les menus, laisser un chèque d’acompte qui ne sera pas encaissé.

Puis les vacances arrivent très vite. Et mon compte en banque se vide très vite aussi. Et quand je prends la calculatrice, je me dis que non vraiment ce restaurant avec son menu le moins cher à 55 €, ce n’est pas très raisonnable. Martine me suggère de demander une participation aux invités, mais je n’aime pas ce principe d’une part, d’autre part il est inutile de demander de l’argent aux copines de ma fille (qui n’en ont pas ou peu), et enfin si je demande une participation, Artémis aura moins d’argent pour son cadeau à elle. Elle a demandé une participation pour un saut en parachute.

Car bien sur Artémis ne sait pas que l’on prépare une fête, mais nous fêtons tous les ans les anniversaires avec un gouter, et tout le monde lui a demandé ce qu’elle veut pour ses 20 ans. Parrain et Marraine veulent marquer le coup par un plus gros cadeau que d’habitude.

Vers la fin des vacances, je décide finalement d’annuler le restaurant des étangs. Entre temps profitant de mon absence, ils ont encaissé le chèque, les rats !

J’avais pourtant bien respecté les consignes : si j’annulais 15 jours avant la date, je pouvais perdre mon acompte. J’avais annulé bien avant la date des 15 jours. Que faire ? Demander à mon frère ou ma sœur de me prêter leur maison pour l’occasion ? Ils l’auraient fait bien volontiers, mais je ne me sentirai pas chez moi, et il est clair que cela donne tout de même une charge de travail aux hôtes. 

Entre temps j’étais rentrée, laissant les filles à la Sauvageonne continuer la fête avec leurs copains, sans leur mère, ni leur grand mère.

Athéna me conseilla de retourner tout de même au café de la gare, oubliant mon rendez vous annulé. L’avantage des cafés comme celui de la gare, c’est qu’ils n’ont pas une liste d’attente pour les réservations d’anniversaire. Coup de chance, un jeudi soir en sortant de la gare, je vais au café, et la fille du patron est là. Elle me dit que son père ne lui a jamais parlé du rendez-vous. Il est charmant, mais un rien perdu quand il s’agit d’organisation d’anniversaire !

En deux temps trois mouvements, la date est réservée, le dessert commandé, le prix (très raisonnable) fixé. Je paye un acompte, et contrairement au restaurant “classe” j’ai un reçu.[1] 

Ce sera un repas coucous, rien à voir avec ce que j’ai imaginé, mais pourquoi pas ? Je pense que ça plaira à tout le monde ! Pas de soucis, on peut danser jusqu’à 1 h, je dois amener mes CD. Le bar ne sera pas fermé aux clients, mais le patron se réserve le droit de ne laisser entrer que les clients qu’il connait bien. Et comme j’ai dit à Athéna pour la rassurer : on fera tellement de bruit que ceux qui n’aiment pas notre ambiance ne resteront pas !

À noter que le patron et sa fille sont des maghrébins charmants et chaleureux. C’est le seul café sur les trois de la place de la gare qui ne ressemble pas à un bouiboui infâme, il est propre, bien décoré, plutôt grand. La patron Gillou aime bien Athéna qui venait souvent le soir avec ses collègues finir ses soirées, quand elle habitait encore avec moi.  Gillou ne ferme pas le bar tant qu’il y a du monde, même jusqu’à deux heures, rappelez vous le coup de fil nocturne à propos de la voiture d’Athéna garée sur la place, de plus quand il n’y a plus personne, il les laisse fumer dehors.

Comme la plupart des gens qui habitent le quartier, je n’avais jamais mis les pieds dans ce café : le café c’est en vacances, en balade, dans les autres villes, pas dans la mienne, logique ! Un jour Athéna m’y a emmené avec sa sœur et m’a présenté le patron. Il a été charmant, m’a dit qu’Athéna est en sécurité chez lui et que si elle venait à rouler sous la table, il la ramènerait à la maison !

Par SMS je préviens Athéna, puis je fais des méls à toute la tribu pour dire qu’enfin j’ai trouvé l’endroit. À noter que les méls groupés peuvent être un piège : un jour j’ai oublié que Martine n’a pas de mél, et donc de la prévenir, elle n’était pas contente de ne pas être invitée !

Puis je préviens aussi les copines d’Artémis. Là c’est moins facile. Il y en a deux qui suivent. Les autres qui depuis juin ont oublié la date. D’autant qu’Artémis a prolongé son séjour à la Sauvageonne, ne semble vouloir quitter ni sa soeur, ni les bras de Jérémy, d’ailleurs elle vient de reporter une sortie en boîte prévue avec ses copines le week-end du 11. Les copines n’y comprennent pas grand chose !

Heureusement il y a le goûter prévu pour les 20 ans (soi disant) et donc Athéna et Artémis vont “remonter” pour le 18.

Mais voilà que mon neveu Luigi appelle Artémis et fait une gaffe “bon ben on se voit au restaurant ?”

à suivre

Notes :

[1] Vous aurez la suite ce cette histoire d’acompte, pas de soucis !