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Je l’ai déjà raconté, dans ma tribu, nous regardions souvent les mêmes films, lisions les mêmes livres et que nous les commentions ensuite ensemble.

En passant, ce partage m’a énormément manqué quand je me suis mariée, et grâce au destin, je l’ai retrouvé avec mes filles !

“J’ai épousé une ombre” est un vieux film, c’est aussi une chanson de Jojo, et avant tout un livre*. À l’origine il se passe aux States (prononcer stateu) mais le film a été adapté et se déroule en France dans le bordelais.

Vous l’avez tous vu ce film, j’imagine, pour ceux qui ne l’ont pas vu, je pense que je ne “spoilerai” rien du tout en racontant l’intrigue.

Hélène est une jeune femme enceinte jusqu’au yeux qui vit de villes en villes dans des chambres de bonnes avec son compagnon, un looser grincheux, très bien joué par Richard Borhinger. 


Le méchant l’abandonne après une dispute et elle monte dans le premier train grande ligne qui passe. Là elle rencontre un couple, la jeune femme Patricia également enceinte engage la conversation. Patricia explique qu’elle a rencontré son mari, Bertrand aux States, et qu’elle va rencontrer sa belle famille, une riche famille de vignerons dans le Bordelais, pour la première fois. Un passager renverse son plateau sur Hélène, Patricia va l’aider à se laver dans les toilettes, lui fait essayer son alliance, et lui dit qu’elle lui prête (incohérent mais bon). Puis elle lui propose sa couchette pour se reposer, après lui avoir prêté également une de ses robes. 

Un accident ferroviaire (c’est rare) survient. Hélène se réveille à l’hôpital où on lui apprend que son bébé est né, en bonne santé. Mais très vite, elle se rend compte qu’on la prend pour Patricia. Patricia et son mari sont mort dans l’accident, Son “beau-père” et son “beau-frère” Pierre viennent la voir et lui proposent de l’emmener dans leur belle demeure. La nuit venue, Hélène tente de s’enfuir et quand on la rattrape, elle explique qu’elle n’est pas Patricia, mais personne ne la croit et elle réalise qu’elle n’a nulle part où aller. Elle trouve le sac à main et les papiers de Patricia dans son armoire, et décide de s’approprier son identité…

Dans le domaine, Hélène s’adapte parfaitement à son rôle. Elle sympathise avec sa belle mère, son beau frère Pierre est charmant.

Et bien sûr ils tombent amoureux l’un de l’autre. Bien sûr il y a toute une histoire, des quiproquo, des sueurs froides pour Hélène qui a peur qu’on la démasque.

Hélas le méchant la retrouve suite à une photo de famille parue dans le journal. Il lui écrit des lettres anonymes, puis se présente à la belle mère en prétendant être un ami de Patricia, et enfin donne rendez-vous à Hélène et la faire chanter, en lui proposant un autre rendez-vous pour lui donner de l’argent. 

Puis il révèle la vérité à la belle-mère. Celle ci furieuse, menace de chasser sa fausse belle fille et fait une attaque cardiaque, dont elle sort affaiblie mais vivante. Elle ne révèle rien à personne et dit à Hélène qu’elle l’aime elle, et qu’elle n’a jamais connu Patricia, alors peu importe !

Lors du deuxième rendez vous avec le méchant, Hélène le tue. Puis elle l’avoue à Pierre qui l’a surprise presque en flagrant délit. Elle lui révèle sa vraie identité. Pierre répond comme sa mère que c’est elle qu’il aime, peut-importe son prénom.

La belle mère se sachant condamnée fait une déposition à la police en disant qu’elle a elle-même tué le méchant.

Happy End.

Avant d’en arriver là où je veux arriver, je précise que le rôle principal est tenu par Nathalie Baye, qui n’est pas une actrice que j’aime, et qui joue un rôle qui convient à sa personnalité, ça n’engage que moi, mais je le dis quand même ! 

Hélène dont on devine qu’elle n’a ni attaches, ni travail et vient d’un milieu modeste s’adapte parfaitement dans le milieu dans lequel elle est transplantée.
Soit la chose est plausible : rien ne dit que Bertrand (z’avez qu’à suivre) a épousé une fille du même milieu que lui !
Mais Hélène s’en sort surtout parce qu’elle est avare de mots ! Quoiqu’il arrive, elle ne dit rien !
Elle ne dit rien quand la belle mère lui dit qu’elle l’aime elle, elle réagit bêtement à la jalousie d’une employée amoureuse de Pierre, sa plus longue tirade c’est quand elle passe aux aveux. Insipide, muette et fadasse, on ne sait jamais si elle est finalement heureuse dans cette maison, à part grâce à quelques petits signes… 

Bien sûr cela pourrait être “à cause” de son secret ou du titre du livre, mais exprimer des sentiments n’a jamais révélé un secret !

Quand je disais personnalité de l’actrice, j’aurais du dire manque de personnalité, mais ce n’est pas le sujet !

Pour ma part, j’avais aimé l’intrigue du  film, et j’avais aimé l’Happy End.
Mon père n’était pas du tout d’accord, il m’a dit que c’était irréaliste, que le couple ne tiendrait pas la route ! Parce qu’un jour ou l’autre, lors d’une dispute, Pierre dirait à sa femme “tu as tué un homme”… Un jour ou l’autre, ça ressortira, un tel secret est impossible à garder enterré !

Maintenant que j’ai un peu mûri, je ne suis plus sûre non plus de l’Happy End ou de l’Happy couple ?

Vous en pensez quoi ?

* Livre de William Irish de 1948

* Film de 1983