Aux yeux de cer­tains, on dirait que c’est comme ça qu’il faut me défi­nir !

Pour tout dire, ça me vexe un peu ! C’est vrai que je parle beau­coup, mais je ne pense pas être de ces per­son­nes “saoû­lan­tes” si vous voyez ce que je veux dire ou “mou­lin à paro­les” !

Il y a le con­texte, mais j’y viens plus tard.

Pour­quoi ça me vexe ? D’abord parce que cer­tes, je suis bavarde, mais je pose beau­coup de ques­tions parce que je m’inté­resse. Et puis j’écoute, je sais écou­ter. Je ne coupe pas la parole, bien sûr, ça peut arri­ver, ça arrive à tout le monde. Et je ne reprends pas la parole pour dire “ah moi aussi ça m’est arrivé et bla­bla­bla”.
Et puis ça me vexe aussi, parce que je n’ai pas l’impres­sion de “par­ler pour par­ler” mais quand même de dire des cho­ses inté­res­san­tes, zut alors ! J’ai tou­jours aimé raconté les his­toi­res, et on ne m’a jamais dit “tu nous rases !” Au pire je l’aurais senti si c’était le cas !

Il y a le con­texte : bien sur que si je déjeune avec une amie, je vais beau­coup par­ler, mais elle aussi. Bien sur que quand je vois mes filles, je parle beau­coup, bien sur que quand je vois quelqu’un que je n’ai pas vu depuis long­temps je vais par­ler !

Le con­texte aussi qu’on oublie sou­vent : les bavards, par­fois par­lent parce qu’ils s’ennuient ! Au bureau le matin, tout le monde a des cho­ses à dire au café. Mais le midi, sou­vent c’est le calme plat. Alors je m’ennuie ! Avec des gens que j’aime, ça m’est égal de res­ter sans par­ler, mais là ce n’est pas le cas, donc je m’ennuie !
Du coup je lance un sujet, film, livre, je trouve une idée. Je fais l’ani­ma­tion. Et même si mes col­lè­gues me taqui­nent en disant que je parle tout le temps, ils trou­vent inté­res­sant ce que je dis !

Au début de nos maria­ges res­pec­tifs, lors­que je voyais Camo­mille, nos maris disaient qu’il fal­lait pren­dre des cachets d’aspro tant nous par­lions ! Et je disais à mon beau frère qu’il se trom­pait ! Bien sur on ne s’était pas vues depuis long­temps !

Car c’est là le nœud du pro­blème ! Peu de gens vivent avec moi !

Quand je pas­sais un week-end avec ma sœur, nous ne par­lions pas non stop, impos­si­ble, sur­tout vu notre débit !

Au bout d’un moment, le rythme se calme. Le débit se ralen­tit. Puis cha­cune prend ses mar­ques, son livre ou ses crayons. Et on repar­lera à un autre moment.

J’aime par­ler, j’aime les gens. Mais j’ai besoin de mes pério­des de soli­tude, de calme. Quand je suis fati­guée je n’ai pas envie de par­ler, c’est d’ailleurs là que Mar­tine me parle et a mille ques­tions à me poser, d’ailleurs c’est elle la vraie bavarde, qui ne sait pas écou­ter, fait les ques­tions et les répon­ses, et vous parle même si vous êtes en train de lire.

Et quand je suis dans mes rêves n’en par­lons pas ! On dit de moi que je suis der­rière ma muraille de Chine, rien ne peut m’attein­dre, même si je suis entou­rée de gens !

Arté­mis appelle ça “par­tir en bad”, elle croit que je suis dans une dépres­sion pro­fonde, et me “réveille” comme on réveille­rait un som­nam­bule !

J’ai été beau­coup plus bavarde qu’aujourd’hui, sur­tout quand j’ai divorcé, moins à l’écoute, c’est cer­tain. Seu­le­ment mes défauts, j’en ai pris cons­cience et je les ai cor­ri­gés !

Bien sou­vent, ce sont les hom­mes qui me taxent de “bavarde” sans aller cher­cher plus loin, c’est bien connu, les fem­mes sont bavar­des, point barre ! Même les hom­mes qui par­lent beau­coup me le disent, ceux là même que j’écoute et à qui je pose des ques­tions, c’est un com­ble !

On est tou­jours le bavard de quelqu’un sure­ment ! Cela dit les gens qui ne par­lent pas du tout, ne font aucun effort pour par­ler, se ren­dre agréa­ble, socia­ble, le b.a ba, quoi, moi je les fuis !