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J’ai pris la route vendredi matin. C’était calme, ce n’est pas les vacances scolaires et puis c’est la semaine.

Comme je l’ai dit cette année tout s’est mal passé, y compris la fermeture ! Je n’ai pas pu fermer correctement la maison, car ma soeur avait prolongé son séjour, impossible de ranger quand il y a encore du monde, et Martine était encore trop faible pour faire le tour du propriétaire et vérifier que tout était sous contrôle. Entre temps Artémis m’avait fait un rapport détaillé de tout ce qui clochait.

Et je n’avais pas pu ramener mon chat  Nirvana car le chien d’Athéna avait eu la bonne idée de vouloir le croquer. Complètement terrorisée, il s’est caché, je ne pouvais pas attendre qu’il sorte de sa cachette pour partir. Il a réapparu à 20 h 30, j’étais déjà chez moi.

Artémis a travaillé à Petite Ville du Sud, logée chez ses beaux parents à Petite Colline. Tous les soirs elle passait nourrir Nirvana. Jérémy lui avait fabriqué un abri, car il lui a fallu un mois pour daigner à nouveau s’approcher de la maison. Son territoire c’est la ruine, une dépendance en hauteur, il peut monter sur le toit car elle est accrochée à la colline. Balco ne risque pas de le suivre !

De toutes façons la plupart du temps Balco ne “calcule” même pas comme disent les djeuns. Il faut qu’il soit nez à nez avec le chat pour s’apercevoir de sa présence, ce qui est hélas arrivé le dernier jour des vacances.

Je suis contente de descendre. De voir mes deux filles.

J’arrive à Petite Ville du Sud vers 15 h. Je me trouve un banc au bord de la Garonnette avec les collines pour horizon. Il fait très chaud, je suis trop couverte.

À 16 h je récupère Artémis à  la sortie des Z’impots. Artémis a toujours travaillé en interim ou en CDD dans l’administration, elle doit être prédestinée à être fonctionnaire !

Je suis toute heureuse de la retrouver et elle toute heureuse d’aller à la Sauvageonne. Elle habite maintenant au bord de Garonnette, mais dès qu’il y quelqu’un à la Sauvageonne, elle veut y être. 

J’ouvre la Sauvageonne et je constate effectivement le bazar. Artémis a laissé toutes les boîtes vides du chat sur la table, il y a encore ça et là des traces de la fête d’anniversaire d’Artémis en septembre. Quand à la chambre de Martine, c’est un vrai carphanaüm, ce qui n’est pas du tout son genre.

Artémis m’aide à décharger la voiture, car Martine m’a bien entendu confié de mutliples cartons plein de choses inutiles, c’est son plaisir. Puis Artémis s’occupe du chat, que je caresse au passage, je pensais ne jemais le revoir vivant !

Je me croyais fatiguée du voyage, mais finalement non ! Je commence à m’agiter, je range, j’essuie, j’ouvre les volets, les fenêtres, il fait si beau. Je descends dans ma chambre mettre le radiateur, elle est plus fraiche que la maison mais se réchauffe très vite. Pendant ce temps Artémis déballe ses cadeaux d’anniversaire.

Jérémy appelle. Il est débordé entre la chasse et son entrainement de foot. Pas grave, je serai seule avec mes deux filles. Athéna doit nous rejoindre après son travail, elle part de Grande Ville du Sud. Jim, débordé aussi ne viendra pas. Et puis il garde Balco, pas la peine de risquer encore un incident, diplomatique, et cette fois je dois vraiment ramener mon chat !

Ensuite Artémis et moi allons au Picho de Petite Colline, acheter de quoi manger pour le samedi. Nous papotons gaiement. Artémis remplit le caddie de produtis de beauté et je souris. Les enfants restent toujours des enfants !

En rentrant nous allumons le poële à pétrole, la fraicheur tombe vite.

J’ai marché un peu autour de la maison, regardé les arbres, la vue que les collines. Je me dis que tout va bien. Martine est en vie, en forme, alors que j’ai eu très peur. Je l’appelle pour lui parler de la Sauvageonne, j’ai fait ci et ça, il y a ci et ça.

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Athéna nous a envoyé le signal,  elle sera arrivée dans une demie heure, nous devons nous retrouver à Petite Ville du Sud au resto.

Il fait nuit quand nous nous retrouvons au Buffet à volonté. Je suis toute heureuse de retrouver ma blonde Athéna. Puis nous dînons. Mes deux filles sont en face de moi, nous papotons, je les admire, je suis ravie et je me dis que j’ai une chance incroyable. Elles sont belles, intelligentes, et nous nous aimons.

Artémis monte avec sa soeur pour le retour à la Sauvageonne. Artémis ne dormira pas avec nous, la Sauvageonne est trop froide, seule ma chambre est habitable. Elle dormira à Petite Colline chez les parents de Jérémy qui va rentrer tard du foot et se relever tôt le lendemain pour la chasse au gros.

Je demande à mes filles si elles me laissent le temps de faire les lits avant de repartir. Pas de problèmes. Dans la salle à manger elles papotent, en feuilletant un catalogue de meubles que j’ai apporté. Elles comparent, meublent leurs maisons, leur chambres, rient encore.

La soirée est déjà bien avancée, je raccompagne Artémis à Petie Colline, Athéna va se coucher avec un livre. Au retour je papote encore un peu avec Athéna et nous nous endormons.

Quand je me lève à 8 h Athéna râle un peu : mais tu as vu l’heure je dormais moi…

- Euh excuse moi mais pou rmoi, 8 h c’est tard.

Il pleut, il y a même un orage le matin. J’allume le poële mais je laisse la porte ouverte. Athéna se lève à son tour, quand je sors de la douche, elle a répondu à un sms de sa soeur : maman a ronflé et m’a réveillée à 8 h !

Nous partons à Petie Colline chercher Artémis. Je me demande comment fait Jérémy pour chasser sous la pluie. Les filles passent au tabac comme d’hab.

Quand nous rentrons, je commence à préparer le repas, tout en râlant gentiment après mes filles. Nous ne sommes que trois dans la maison, mais il en a partout ! Impossible de mettre la table !

Je me dis que je suis à la Sauvageonne avec mes filles, et même si c’est déjà l’automne, je retrouve le plaisir de la maison, le plaisir d’être là. Ma tribu ne me vaut rien. Et je suis trop habituée à y être seule. Seule ou avec mes très proches, et eux ne sont que des touristes qui ne savent même pas quelles clés ferment quelles portes. 

Le midi nous mangeons avec la porte ouverte, la pluie s’est arrêtée. Il fait beau. Je dis : vous vous rendez compte ! On est en octobre, il fait beau, nous mangeons à la Sauvageonne avec la porte ouverte !
Nous trinquons à la fermeture, même si mes filles ont horreur de ça. C’est trop triste la fermeture !

Vers 14 h Jérémy arrive il a faim. Nous nous moquons de lui car maintenant les chasseurs doivent porter un gilet orange ! Je dis :

- Tu imagines les lièvres et les sangliers vont vous repérer de loin et se donner le mot : attention un mec en orange !

Jérémy mange et repart vite, on l’a appelé, alerte aux cochons… Le soir il nous dira tout fier que trois sangliers ont été tués et nous montrera les photos.

Athéna doit repartir et Artémis veut acheter un cadeau pour un anniversaire. Les filles décident que l’on va faire du shopping à Petite Ville du Sud.
Qu’a cela ne tienne. Je déteste toujours autant le shopping, mais puisque maintenant mes flles vivent loin et que je les vois moins, je suis plus patiente. Elles essayent touts les deux la même robe rouge, je les prend en photo dans les cabines, magnifique !

Ensuite elles me trainent dans une parfumerie libre service qui ont remplacé les intimidantes boutiques où il fallait demander la permission pour sentir un parfum. Bizarrement si je ne suis pas fan de boutiques de fringues, j’aime beaucoup le maquillage, le vernis, le parfum. J’ai toujours des quantités de vernis, de crayons de couleur, de mascara, de crèmes. Parfois je me dis que c’est un peu bizarre de porter un parfum grand luxe avec un pull moyenne gamme…. Mais c’est comme ça !

Puis Athéna nous quitte et reprend la route de Grande Ville du Sud. Artémis et moi rentrons à la Sauvageonne.

- Brr c’est trste les champs labourés avec les corbeaux ! Heureusement les arbres sont beaux !

- Mais maman la campagne est toujours belle ! Tu ne dois pas vraiment l’aimer !

- C’est sûr. Je trouve ça trop triste à part l’été, mais ça dure si peu l’été ! Je ne sais pas comment vous faites, je ne peux vivre qu’en ville !

L’après midi se finti tranquillement. Jérémy nous appelle et propose d’aller à la pizzeria. Nous allons donc à Petite Colline avec deux voitures. Nous mangeons trop encore une fois. Une entrée dans le Sud Ouest ça fait un plat complet pour moi !

-  Les gens mangent beaucoup ici, ça ne les choque pas une si grosse entrée ! La mère de Jérémy dit qu’à Paris il n’y a rien à manger au resto !

Mes enfants vont ensutie chez des amis, et nous nous séparons après une bonne soirée. Gros bisous au revoir, on se voit à Noël.

Je rentre seule à la Sauvageonne. Le lendemain je suis réveillée à 6 h 30. Et je m’active. Couper l’eau, fermer la grange compteur, ne rien oublier.

Nirvarna arrive dès que le jour se lève et se laisse mettre dans le panier sans protester. Et je dis au revoir à la Sauvageonne dans ma tête.

Je reprends la route avec mon chat. Contente de mon week-end, un peu triste de quitter la maison, mais heureuse de retrouver mon appartement, la ville et mon confort.