En ce moment on parle beaucoup du confinement de 2020. Parce que ça fait 5 ans. Cela m’étonne d’ailleurs que l’on en parle seulement maintenant ” dans le poste ” parce que dans les conversations, nous nous rendons compte tous les jours combien il y a eu un ” avant ” et un ” après “.
Vous pouvez voir les dates sur ma capture wiki, même si pour nous tous il n’y en a eu qu’un vrai confinement. Un confinement où l’on travaille avec un couvre-feu, où les boutiques sont fermés, c’est certes un confinement mais les rues ne sont plus vides. J’ai le souvenir d’un rendez-vous chez ma coiffeuse à Paris, dernier jour avant fermeture où les clients sans rendez-vous passaient la tête en suppliant d’être coiffés, les pauvres femmes ont travaillé jusqu’à minuit !
Bref comme dirait Martine, dans le poste on parle beaucoup du télétravail. Pour ma part je télé-travaillais déjà le lundi et j’avais du du faire moult paperasses et demandes pour l’obtenir et tout à coup tout le monde était en télétravail, y compris une collègue de 67 ans qui ne voulait pas, n’avait pas internet chez elle et s’est contenté de lire ses méls sur son téléphone portable.
J’ajoute qu’après on nous a bien embêté : on nous a interdit de choisir le lundi (mon jour) puis le vendredi, puis finalement on a autorisé, on nous a obligé à 3jours par semaine (confinement numéro 3) ce qui fait que je n’étais pas au bureau le lundi et le vendredi ce que je ne souhaitais pas, c’était trop long !
On parle aussi des soignants, ceux qu’on applaudissait tous les soirs à 20 h, seulement pendant le premier confinement. Des soignants que l’on a vite oublié : pas d’augmentation de salaires, pas de lits supplémentaires, pas plus de moyens pour les hôptiaux. Nos grands pontes n’ont tiré aucune leçon de la pandémie.
Même les éboueurs ont été accueillis comme des héros, vite oubliés eux aussi.
Parfois on a entendu parler aussi des changements d’habitude. Les livraisons de repas qui se sont multipliés, les commandes sur Internet : même les plus frileux s’y sont mis et ont compris que commander sur internet ne veut pas forcément dire GAFA.
Ce que je retiens surtout c’est la façon dont il a changé nos vies. Pas ce que l’on dit dans le poste mais ce que l’on entends dans les conversations. J’avoue que je reste un peu septique quand on dit que la crise immobilière, les prix ” c’est la faute au confinement ” encore aujourd’hui.
Mais c’est justement dans le choix du lieu de vie que le confinement a changé beaucoup de nos mentalités. Le télétravail a bien sûr aidé. Quitter la grande ville pour habiter à trois heures de train devient plus facile.
Paris je te quitte est un site internet que je suivais déjà avant. Partage de témoignagnes sur les autres villes, les campagnes. Il y a même des personnes qui vous proposent de vous chercher une maison ou un appartement selon vos critères en faisant le tour des agences. C’est un métier rémunéré bien sûr mais dans un couple où les deux travaillent où les enfants sont à l’école, ça laisse peu de temps pour prospecter dans une autre ville.
Après le confinement beaucoup ont sauté le pas.
Ce qui est intéressant ce sont ceux qui ont tout changé alors qu’ils n’y avaient pas pensé avant.
Cédric et Marianne qui ont confiné à Ville Natale, las de ne pas avoir de jardin ont acheté une maison de campagne en Normandie. Le plus amusant c’est qu’ils l’ont acheté à un couple de profs parisiens dont c’était la maison de campagne. Tout naturellement ce couple a confiné dans leur maison de campagne et du coup ils ne pouvaient plus la voir en peinture et ont décidé de la vendre !
Une amie blogueuse qui ne blogue plus habitait une ville de la côte d’Azur donc vie idyllique à première vue. Elle m’a confié plus tard que tout avait changé : ” je me suis rendue compte que ce qui me manquait le plus ce n’était pas la mer, ce n’était pas la ville, non c’était la nature ! “. Elle a déménagé loin de la mer dans les collines d’un petit village perché.
Il y a ceux qui ont changé de travail pour un job avec moins de contrainte et d’horaires et tant pis si ça paye moins, ceux qui ont fait revivre une boulangerie dans un village ou ouvert une petite épicerie. Hélas les médecins n’ont pas suivi ce mouvement alors que les villages les attendent.
Ceux qui ont planté un potager,
Ainsi beaucoup se sont rendus compte qu’une vie qui leur convenait faute de mieux ne leur convenait plus. Beaucoup se sont rendus compte de l’absurdité de leur vie !
Pour ma part j’avais déjà beaucoup de raisons (à commencer par la retraite) de quitter l’Ile de France, j’avais déjà beaucoup de motivations et le confinement s’y est bien sûr ajouté. Il a joué le rôle de déclic, de dernier verrou à déverouiller.
Je termine par une pensée émue pour ceux qui ont perdu un proche. Pour eux aussi il y a un avant et un après. N’oublions pas comment les défunts et leur famille ont été traités. Corps entassés nus dans des sacs, pas de possibilité pour les familles de les voir une dernière fois, pas d’enterrements.
Et pour quelle raison ? Un mort n’est pas contagieux !
Camomille ne s’est pas encore remise de n’avoir pas pu voir sa belle-mère mourante à l’hôpital. C’était après le confinement mais les visites étaient interdites à part pour son mari de temps en temps. Au téléphone cette pauvre femme pleurait disant qu’elle n’aurait jamais cru mourir dans une telle solitude.
15 réactions
1 De brigou
- 18/03/2025, 3:27
J'ai un mauvais souvenir du confinement de 2020. Cette période a été le début de mes angoisses, j'avais peur je ne m'en cache pas ! J'ai basculé dans une dépression et depuis je reste "fragile" de ce côté là. Même en consultant une psy je n'ai pas réussi à savoir ce qui avait déclenché mon mal être. Pourtant mes proches n'ont pas été malades, j'étais déjà retraitée et je vis dans une petite ville. Cela reste un mystère !
2 De Louisianne
- 19/03/2025, 10:32
@Brigou : Je comprends. C'est très difficile psychologiquement. Personne n'aurait imaginé vivre une pandémie.
3 De Bleck
- 20/03/2025, 9:14
Je crains fort que cette période si particulière, si extrême fut quelque chose comme un puissant révélateur... depuis la fin du kovid, je ressens un énorme décalage entre individus dans la société, je crois par exemple que le je m'en foutisme, la violence sont exponentielles, une frustration gigantesque un mal être profond ont été mis à jour... ça déconne fort depuis ces dates-là.
Bleck
4 De Denis
- 20/03/2025, 10:19
Perso, je l'ai mal vécu, c'était complètement fou avec ses histoires d'autorisations, de restrictions, des lois prises à la va vite complétement délirantes. Je n'aurais jamais imaginé que cela puisse un jour nous arrivé. Et effectivement, c'est une date super marquante.
5 De Louisianne
- 22/03/2025, 7:53
@Bleck : tu as tout à fait raison pour le révélateur. Et tu prouves encore une fois qu'il y a eu un avant et un après
6 De Louisianne
- 22/03/2025, 8:04
@Denis : je suis d'accord en ville c'était dur. Pendant au moins un mois je ne suis pas allée vaoir ma mère par peur de me faire arrêter avec ces attetations bidons que l'on ne m'a jamais demandées, je me souviens des troupes de motards aux grands axes quand il fallait rentrer avant 18 h je crois (et tant pis pour les bouchons mais ça devait être le deuxième confinement). Quand j'ai eu le droit d'y aller parce que les lois changaiant, la peur aussi de contaminer ma mère, je m'asseyais sur un tabouret dans la cour à 10 mètres d'elle, et elle à sa porte.
Maintenant qu'elle n'est plus là je pense à tout ce temps perdu.
Puis le temps a passé, il y a quelques mois j'étais à Ville Natale pour quelques jours mon frère nous a dit qu'il avait le covid, mais mes sœurs et moi lui avons dit que nous nous en moquions royalement et nous avons tous mangé dans un café, personne n'a attrapé le virus.
Aujourd'hui je suis sûre que plus personne n'obéirait aux injections, masque, confinement !
7 De moune
- 22/03/2025, 10:08
Et le pire c'est que personne n'en veut au gouvernement. Les gens continuent à croire aux balivernes du prince des ténèbres qui nous gouverne, et nombreux ont été se faire vacciner encore cette année ! On croise encore des masqués dans les rues !
Ma boulangère était masquée cette semaine : Parce qu'elle tousse un peu !!!
L'expérience de Milgram a bien fonctionné. Seule 20 % de la population a résisté.
J'ai deux amies dont les filles, polyvaccinées, ont fait des fausses couches à 7 mois ! Impossible qu'elles mettent en cause l'injection hasardeuse !
Ils peuvent maintenant tout faire accepter. Aller aussi loin qu'ils le désirent dans la torture sociale et la privation de liberté.
Il y a cinq ans, le déclin de l'occident a commencé. Ce n'était que le début....
8 De Louisianne
- 22/03/2025, 11:02
@Moune : je ne sais pas si les gens en veulent au gouvernement, mais en tout cas on ne fait pas beaucoup confiance !
D'ailleurs en ce moment ça me fait bien rire, tout à coup " on va aider l'Ukraine ". Alors qu'on a jamais rien fait, à part des associations, des bénévoles qui les ont aidés en France. Et puis qui va croire ce que dit le Président ? Cause toujours !
9 De Acanthe
- 22/03/2025, 2:15
Je garde un très mauvais souvenir du 1er confinement. Découverte du télétravail, de la solitude sans les collègues, des réseaux informatiques non configurés pour des connexions à distance aussi importantes et qui plantaient tout le temps, la voisine du dessous qui "pétait un câble" en mettant la musique à fond, et celles du dessus confinées avec cousine et petites filles, trois adultes et trois fillettes qui couraient partout... L'horreur. Dès que j'ai pu, j'ai repris le travail sur site à temps complet. Et puis finalement on s'habitue à tout, je me souviens à peine du 2ème confinement, et je ne me souvenais même plus qu'il y en avait eu un 3ème ! Pour autant, au final, le télétravail s'est révélé, pour moi, un immense progrès dans mon rapport au travail. Mais je garde une sale impression de cette épidémie de Covid, le décompte journalier des morts, cette sensation d'avoir perdu tous mes droits de citoyenne et de ne plus avoir de maîtrise sur ma vie. La ruée sur le papier toilette, la pénurie de masques, l'inconnu aussi sur ce virus dont je n'avais pourtant l'impression qu'il n'était qu'une grippe, les médias qui entretenaient un climat anxiogène et puis, aussi, le "quoi qu'il en coûte" de Macron, dont on paie les conséquences aujourd'hui. Non, vraiment, une sale période.
10 De Acanthe
- 22/03/2025, 2:17
Et puis j'ajoute : tous ces travailleurs en première ligne qu'on a en effet applaudis tous les soirs - quelle arnaque, ils en sont au même point aujourd'hui et c'est honteux.
11 De Louisianne
- 24/03/2025, 10:14
@Acanthe : bien d'accord avec toi ! Je télétravaillais déjà le lundi et donc pas de soucis pour moi, même si après ça a été la valse hésitation : autorisation de télétravailler 3 jours par semaine, mais pas le lundi, pas le vendredi, puis finalement si. J'avais une collègue de 37 ans qui n'a jamais voulu télétravailler qui n'avait pas d'ordinateur chez elle, du coup elle pouvait juste lire ses méls sur son portable. Le service informatique n'avait plus assez de portables pour tout le monde !
Quand aux personnel hospitalier, je le dis dans mon billet on a tiré aucune leçon de la pandémie !
Et je n'oublie pas mes gendres qui travaillaient dans le bâtiment et donc ont continué à travailler (oui le bâtiment c'est primordial voyons) alors qu'au début on avait tous la trouille du virus. Et aussi ma sœur qui travaille dans la justice et était réquisitionnée car vu le retard des tribunaux, il ne fallait pas aggraver la chose !
12 De Acanthe
- 31/03/2025, 8:30
Je viens de voir quelques photos prises après le premier confinement. Le tram une place sur deux était condamnee pour respecter la distance de sécurité. J'avais oublié tout ça, un siège sur deux également au cinéma, les places en quinconce à la cafet du boulot et les écrans en plexiglas sur les tables, le pass sanitaire... Nous avons la mémoire bien courte !
13 De Louisianne
- 01/04/2025, 8:19
@Acanthe : je vois encore des salles d'attente configurée "covid" ça fait bizarre !
14 De Gilsoub
- 02/04/2025, 11:46
Concernant les salles d'attentes de toubib, ça me parait normal, vu le nombre de malade potentiel ;-) Je porte toujours un masque dans les transport en commun si j'ai un peu de fièvre ou me sent malade. Pour moi, c'est juste du bon sens vis à vis des autres. Ça à été le cas début février, et j'ai bien fait, parce qu'au final c'était une vraie grippe ! Arrêt de travail, masque à la maison et chambre à part pour ne pas contaminer l'Amoureuse (et ça a marché ;-) ).
15 De Louisianne
- 02/04/2025, 5:48
@Gilsoub : c'est vrai que nous avons acquis des réflexes qui sont sûrement utiles. ne pas contaminer les autres, je fais tout pour l'éviter, mais j'avoue que je ne remets pas le masque je ne suis pas un bon exemple !