chien aide chat

Aujourd’hui tu ne penses qu’à toi, me dit-il, mais n’as-tu jamais voulu rendre quelqu’un heureux ? Au moins une fois dans ta vie ? 

J’ai lu cette phrase ce matin dans un livre. Une fin de chapitre. Le dimanche matin j’aime bien après le petit déjeuner me recoucher et lire quelques lignes. 

Comme c’était une fin de chapitre, cela permet de fermer le livre, provisoirement ou non, et de se poser la même question. De ce côté, j’avoue que je n’ai rien à me reprocher. J’ai tout fait pour rendre mes filles heureuses, et je continue même si elles peuvent maintenant se débrouiller seules, disons que je suis toujours là pour elles si besoin. J’ai tout fait pour mon mari aussi pendant un temps.
Bien sûr j’ai tout fait pour ma maman surtout quand elle a été veuve, surtout pour ses vieux jours. Si je regarde plus loin en arrière, je dirai que j’aurais même tout fait pour mes parents, pour ma fratrie quand j’étais jeune. Je l’ai fait d’ailleurs en leur prêtant des sous, du temps où j’en avais, oui oui même à mes parents ! 

Petite parenthèse : il y a des moments où j’aurais voulu en faire plus, mais là c’est plus une question de moyens. Si j’avais pu j’aurais payé des travaux pour le studio de ma mère pour que ce soit plus confortable, je l’aurais emmenée plus souvent en week-end, j’aurais aidé mes filles pour acheter une maison, payé la voiture d’Artémis cet été quand elle s’est retrouvé sans voiture, mais malheureusement on ne peut pas faire grand-chose pour gonfler son porte monnaie. 

 

Bref comme dirait Martine, je ne pense pas que le monsieur du livre ait quoi que ce soit à me reprocher.
Et par association d’idées, j’ai pensé à la phrase ” Dieu te le rendra ” ou ” vous le rendra ” car j’ai dans la tête la chanson de Enrico Marcias (référence de vieux). 

Je dis Dieu mais ça peut être tout ce que vous voulez. Ce n’est pas parce que nous sommes dimanche que je vais vous proposer d’aller à la messe. Un ange gardien, la providence, le destin. La mode c’est l’univers ” l’univers m’a envoyé un signe, l’univers m’a sauvée car je n’ai pas pris l’avion qui s’est écrasé “ 
Vous avez compris l’idée, si vous êtes généreux, vous serez récompensés. Mouais. 

Jusqu’à maintenant je ne peux pas dire que l’on m’ait rendu grand chose ! 
Bien sûr d’une certaine manière je ne vais pas me plaindre. Rendre c’est peut-être : tu as une vie confortable, pas de gros soucis, voilà je t’ai rendu, elle n’est pas belle la vie ? 

Mais moi je vois plutôt les choses autrement : puisque je suis généreuse et j’ai beaucoup donné, je devrais trouver sur mon chemin des personnes qui voudront me donner.
Je ne pense pas : ceux à qui j’ai donné devront me donner en retour, non ce serait trop simple… et utopique.
Grande rêveuse que je suis moi j’imagine plutôt une générosité qui vient du ciel, de l’univers, du destin. Les autres, les gentils, les généreux, ceux qui vous connaissent à peine mais sont prêts à vous rendre service. 

Et je n’en ai pas croisé beaucoup, pour ainsi dire jamais. 

Si vous êtes généreux, serviables, les gens s’habituent ou pire en profitent. Ou alors ils vous regardent avec condescendance : la pauvre ne doit avoir personne dans sa vie pour être prête à aider le premier venu. Parfois vous avez de la chance, vous trouvez quelqu’un qui sait vous remercier et vous aider en retour.

On ne se change pas, je continuerai à donner, je ne sais pas faire autrement. 

Je n’attends pas de miracle. Mais je me dis juste que je ne mérite pas la solitude, que j’espère ne pas finir ma vie dans la solitude. 

coeur sur main