Il m’arrive souvent de me faire du souci pour des choses qui ne sont pas encore arrivées, qui n’existent pas encore. Je ne suis pas la seule je crois. Heureusement pour moi mon naturel optimiste prend vite le dessus, je peux passer une ou deux nuits à dormir mal, et puis le soufflé retombe, tout va bien, mais comment ai-je pu m’inquiéter comme ça ? Il sera toujours temps d’aviser en temps voulu !

Dès que j’ai mon texte de théâtre, je me plonge dedans, un peu affolée à l’idée de ne pas être prête le jour J. Le prof se moque un peu de moi : tu es la seule à apprendre ton texte ” au cordeau ” . Comme il le dit souvent, on est plus à l’école, ce n’est pas grave si vous oubliez un mot, remplacez le par un autre, improvisez, ce n’est pas pour rien qu’on fait de l’impro pendant 6 mois !
Ça devient une prison, me dit-il, ton texte, oublie le pour jouer ! Soit, mais chassez le naturel… Et puis pour avoir eu l’an dernier comme partenaire bébé Denis qui n’apprenait pas son texte ou en oubliait la moitié, il est bien évident que si votre partenaire oublie la phrase ou le mot qui doit vous faire enchaîner sur votre propre réplique, ” scolaire ” ou pas, ça complique quand même le jeu, surtout si on ajoute le stress et le trac !

En attendant le prof a su tirer parti de mon ” défaut ” et m’a choisi un texte où j’ai deux tunnels*  cette année !

*Arg. du théâtre. Long monologue où l’acteur peut être sujet à un trou de mémoire. Entrer dans un tunnel. J’attaque le grand monologue de don Carlos (…) le plus sacré tunnel de tous les tunnels (Arnoux, Zulma, 1960, p. 296).
Source :
CNRTL