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 Par Jon Sullivan — Domaine public

Quand j’étais enfant, l’Amérique c’était les westerns à la télé. Mon frère en raffolait. Les garçons aimaient les chevaux, les pistolets et jouaient avec des petits cows-boys et indiens en plastique.

Moi j’aimais un peu moins ça, il y en avait trop à la télé. Et puis pourquoi John Wayne, ce vieux moche finissait toujours avec la jolie fille ? beurk !

Les filles fantasmaient sur les cow-boys (non pas le vieux moche) et pourtant on leur expliquait bien avant qu’elles n’apprennent l’anglais qu’un cow boy était un garçon vacher.

Nous rêvions aussi de ces grandes étendues, de ces plaines, de ces villages tout en bois, où il faisait toujours beau et chaud.

Puis les temps ont changé. Les films et séries ont commencé à nous montrer une autre Amérique. Celle des villes qui ne dorment jamais, des buildings, ce pays où tout semble permis, alors que nous étions encore engoncés dans nos principes, même après mai 68.

Après ” L’Amérique ” de Joe Dassin, le ” San Francisco ” de Maxime Le Forestier, celui de Johnny, le mouvement hippie, tout cela a contribué à maintenir le rêve américain. D’ailleurs tous les chanteurs, tous les acteurs rêvaient de connaître la célébrité outre Atlantique.

Je me souviens d’une prof de français qui nous avait dit ” J’espère que vous ne croyez pas encore au rêve américain ! “
Et de nous expliquer que l’ Amérique ce n’est pas les building, mais surtout un pays très rural, la campagne à l’infini.
Nous avions répondu que si, nous avions toujours le rêve américain.
Avec les années certaines séries sont venus montrer cette vie rurale, avec la ferme en bois, la grande grange aux couleurs vives à côté, les cars scolaires. Ou encore ces banlieues pavillonnaires avec des maisons jumelles à perte de vue, loin des commerces et centre villes.

La vision aujourd’hui est plus réaliste. Nous savons la misère, la délinquance, l’absence de couverture sociale.

Il n’y a plus que les western pour nous montrer l’Amérique, nous avons beaucoup lu.
Il y a aussi tous les ” anti américains ” qui vont vous prouver par A + B que tout ce qui vient de là bas est bon à jeter, y compris les mentalités des gens.

Je n’ai pas honte de le dire, j’ai toujours le rêve américain !

Je veux voir New-York, mais aussi San Francisco, Los Angeles. Et aussi l’autre Amérique dont on parle moins, Québec, Montréal.

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