Les traditions, j’aime bien, mais pas toutes. Dans ma tribu nous n’avons jamais fait de jarretière de la mariée. C’est perçu comme une façon de demander encore de l’argent aux invités qui ont déjà fait le voyage, fait un cadeau. Et puis c’est un peu trop grivois ces levers et baissers de robes sous les acclamations.

Il y a aussi le pot de chambre de la mariée, très en vogue dans certaines régions. 

Coutume que j’ai vue beaucoup moins souvent, mais dont je sais qu’elle existe.Coutume prisée dans les mariages campagnards ! Il est vrai qu’en ville, difficile d’aller à la recherche des mariés ! 

Je n’étais guère emballée par cette idée non plus, mais personne n’y pensait parmi mes invités.
Sauf une belle sœur casse pied, appelons la Sybille.

Le jour de mon mariage, Cédric s’est énervé plusieurs fois après elle, en lui disant que non, Louisianne ne voulait pas de pot de chambre, qu’on ne fait pas ça dans la famille. Mais elle insistait la bougresse.

C’était le repas de noces. J’étais à table entre Laurent et Benjamin. Camomille vient me voir et me dit que Sybille est têtue, qu’elle ne lâchera pas l’affaire. Je lui dis “ce serait une bonne idée qu’on change de chambre, ils ne nous trouveraient pas”. 

Nous devions dormir dans l’hôtel où avait lieu le repas. J’avais une grande et belle chambre dans laquelle je m’étais préparée. Camomille va voir la patronne qui lui dit qu’il n’y a pas de chambre de libre. En effet la plupart de mes invités les occupaient, plus deux ou trois couples de touristes inconnus de nous.

Laurent a alors une super idée : et si on échangeait nos chambres ?

Idée géniale, il faut faire les choses discrètement. Le repas dure longtemps, on a tout le temps d’opérer. Je propose à Laurent de l’aider.

- Non, non, la mariée qui quitte la table ça se remarque, surtout avec son témoin ! Alors que le témoin tout seul c’est faisable…

Je donne ma clé à Laurent. La chambre des mariés est au premier étage, la sienne au second. Laurent doit faire des allers retours pour transporter ma trousse de toilettes, mes dessous en dentelle, et tout mon bazar.

De retour à table, il me dit “mais qu’est ce que tu fais avec tout ce bazar ! Tu as besoin de tout ça ?”

Puis le repas se termine et nous allons danser.

Tiens tiens, nous avons changé de chambre… Ne serait-ce pas là que le ennuis commencent ?