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Effectivement comme l’a fait remarqué z…, j’ai parlé surtout de mes filles !
C’est que comme d’habitude, je suis trop bavarde, et quand je crois être partie pour écrire un seul billet, je m’aperçois bien vite que ça être trop long, et qu’il faut couper la poire (enfin le billet) en deux !

Mon rythme s’est accéléré depuis septembre. J’ai commencé sagement par une soirée dansante par semaine ce qui reste normal entre guillemets, une activité le soir après le travail comme nous sommes nombreux à le faire. Bien sûr la mienne est un peu exceptionnelle puisque nous dansons jusqu’à minuit, 1 heure, voire plus selon l’ambiance et la motivation du jour.

Puis très vite entraînée par la bande, je suis passée à deux soirées dansantes par semaine puis 3. Même si ce sont mes potes qui m’ont poussée au début, c’est maintenant moi qui sort le plus, et entraîne tout le monde dans mon sillage. En grande partie parce que le prof est devenu un ami, je lui ai fait beaucoup de pub sans le vouloir. avec mon enthousiasme. Je l’ai suivi dans tous les endroits où il fait des animations entrainant ma bande avec moi. Ils ne sont pas tous là à chaque fois, bien sûr, certains sont libres le mercredi, d’autres le jeudi. Mais ils sont de plus en plus nombreux à se raccrocher au noyau dur. Il y a beaucoup de “nouveaux” qui viennent me voir, qui veulent “me suivre” pas sur Twitter mais dans les sorties que j’organise, et je dois avouer que parfois je m’étonne moi-même !

Sur Sordetontrou point com, comme partout, on m’a parlé de quelques “locomotives”, célébrités, à l’époque où je n’y connaissais pas grand chose au concept.
Alors être devenue en si peu de temps une célébrité, j’en suis sur le flan ! Il m’est arrivé d’aller faire des sorties hors du contexte danse, visiter un musée par exemple et de croiser des inconnus : “c’est toi Louisianne ! Je te connais ! Tu danses beaucoup, n’est ce pas ?”

Mais bon, Sordetontrou n’est qu’un moyen, un outil. En plus des soirées dansantes, il y a beaucoup d’autres choses. Cinéma, piscine, restaurant, il y a toujours quelqu’un dans la bande pour proposer quelque chose : “vous faîtes quoi samedi ? On se fait un ciné resto”. Face de bouc et nos téléphones sont devenus nos façons de nous contacter. J’avais un répertoire minuscule, avec uniquement des prénoms, j’ai du ajouter des noms de familles pour ne pas me tromper, tellement la liste s’allonge !

Je sors souvent en semaine, moins le week-end, même si entraînée par la bande, je sens que cela va venir très vite !

Je peux être épuisée, sur les rotules, rien à faire, je ne refuse aucune invitation !
J’ai toujours peur de rater quelque chose si tout le monde y va sauf moi, je suis comme une ado à qui on a interdit de sortir pendant 2 ans. Je m’écroule sur un canapé en me disant : “Terminé ! Je ne danse plus, je me pose 5 minutes et je rentre !”
Et hop, un beau mâle vient m’inviter et c’est reparti pour 3 ou 4 tours !

Pourquoi je suis tellement “à fond” comme diraient mes filles ?
J’ai peur que tout s’arrête !
je sais que tout peut s’arrêter !
Demain mes potes seront peut être tous partis, ou tous en couple… J’ai déjà une copine qui déménage bientôt ! Bien sûr il en restera toujours quelques uns ! Mais je sais d’expérience que ce sont toujours ceux à qui ont tient le plus qui s’en vont !

Je peux mourir demain ? Non je n’y pense pas, d’ailleurs ce qui me fait le plus peur c’est de me casser une cheville et de ne plus pouvoir danser !

Martine me dit que je sors trop ! Mes filles s’étonnent de mon rythme, Athéna râle parfois quand je ne réponds pas au téléphone, il est au fond de mon sac et moi je suis sur la piste ! 

Le week-end je traîne, je me repose de la semaine, j’essaye d’assurer le minimum syndical pour la maison, ménage, lessives, paperasses. Quand je suis seule, je mange sur le pouce, je ne fais presque plus de courses, je maigris et j’en suis ravie !
Je n’allume plus la télé, ou alors pour un flash info, mais je passe du temps sur mon PC bien sûr !

Parfois on me demande comment je fais au boulot, si je dors sur mon clavier !
Non je ne dors pas. Je continue à faire ce que j’ai à faire ! Mais j’avoue que j’ai de moins en moins de motivation. Parfois on me demande aussi si je n’ai pas peur que cela ait des répercussions sur mon boulot, mes folles nuits.

Pour tout dire je m’en contrefous ! Bien sûr que je continue à faire mon travail sérieusement, bien sûr que je suis présente tous les jours. Mais je me demande si je vais encore passer des concours. Je connais tous les rouages de l’endroit où je suis. Je sais que rien ne sert à rien, que les bons ne seront pas récompensés et que les mauvais ne seront même pas sanctionnés. Je n’ai jamais été carriériste. Je trouve un minimum d’intérêt à ce que je fais (un minimum syndical pour ne pas m’ennuyer à mourir) mais je ne suis pas du genre à parler de mon travail en rentrant (j’imagine la tête d’Artémis). Et quand on me demande ce que je fais, j’abrège. Ma vie n’est pas là.
Et puis ça fait tellement longtemps que je travaille ! Je sais que certains rêvent de travailler, moi il ne faudrait pas me dire deux fois “c’est bon tu peux arrêter !”

Ce qui m’amuse aussi c’est de ressentir parfois ce qu’on ressenti mes filles du temps où elles sortaient et pas moi !
Je n’ai pas spécialement envie de tout leur dire, je n’ai pas spécialement envie qu’elles “traînent avec mes potes” selon leur expression. Et même si il leur arrive de venir danser et boire un verre avec moi, je n’aimerais pas qu’elles soient tout le temps là. C’est ma vie (ma life comme elles disent) avant je n’en avais pas (de vie) et maintenant que j’en ai une, c’est mon jardin secret !

C’est encore pire pour ma tribu, même si ils savent que je sors tout le temps, je pense qu’ils ne croiseront jamais mes amis. De toutes façons pour eux il y a quelque chose de “pas net” chez des adultes de tous âges qui sortent si souvent !

Depuis peu les week-ends sont ensoleillés. Nous faisons des barbecues chez les uns ou chez les autres, Il y a en toujours un ou une pour dire “vous faîtes quoi samedi, il va faire beau ! On fait un pique nique ?”.
J’ai aussi retrouver le plaisir des soirées jeux de cartes, je ne pouvais faire ça que l’été à la Sauvageonne. C’est le dimanche soir chez moi, jeux de cartes et apéro dinatoire. Mais là aussi les amateurs sont de plus en plus nombreux, il va falloir trouver un jeu de cartes où on peut jouer à 10 !

Des lieux pour danser qui n’ouvrent que l’été nous font envie. Les discussions vont bon train, on a pas essayé la Pergola, on y va quand ? Ah zut, pas ce vendredi là, Pamela est au boulot et Ludovic en vacances !

Il est loin le temps où j’étais la seule “toujours partante” et je me heurtais à l’immobilisme, aux excuses bidons et au manque enthousiasme ! 

Et puis bien sûr il y a Joseph !
Car tout cela aurait moins de sel sans lui ! Joseph n’est pas toujours là. Il a un travail contraignant qui l’empêche souvent de sortir, et lui interdit de prévoir à l ‘avance. Et en plus c’est un homme, donc il a une mémoire sélective. C’est toujours moi qui le prévient des sorties à venir, moi qui lui rappelle juste avant, moi qui lui raconte quand il rate quelque chose. Malgré son côté sociable, les autres l’oublieraient probablement, nous avons beau être une bonne bande, si quelqu’un cesse de venir pendant plusieurs semaines, c’est comme au bureau, à moins d’avoir une personnalité exceptionnelle, personne ne se demande où vous êtes, voire remarque votre absence ! Tout au plus vous dira t-on en vous revoyant : tiens ça faisait longtemps… Euh… Mireille, c’est ça ?

Je pense sans me vanter, qu’on remarquerait mon absence, mais comme je l’ai écrit dans un billet, cela reste des amitiés factuelles !

Alors Joseph est bien entendu ravi que je pense à lui. Et je me faisais la réflexion il y a peu qu’il est la relation que j’ai toujours rêvé d’avoir ! Un meilleur ami j’en ai eu un, des petits béguins qui étaient des amis, aussi. Mais lui est bien au dessus de tout ça ! Pas seulement parce qu’on s’entend comme deux larrons en foire, pas à cause de notre complicité, mais parce que j’adore son côté câlin !

Bien sûr l’ambigüité ne plaît pas à tout le monde, certains ou certaines préfèrent même se passer d’amitié hommes-femmes à cause de l’ambiguïté. Mais moi j’en ai besoin ! Un besoin vital, peut être parce que je n’ai pas encore trouvé le bon, encore que je ne suis pas sûre que je renoncerai à mes amis hommes le jour où…

Souvent les amis me prennent par les épaules. Geste affectueux, geste que tous n’osent pas, mais tout de même relativement courant, surtout quand on danse ensemble, prendre par les épaules, c’est anodin.

Mais pas Joseph, Joseph me prend dans ses bras. Il me prend vraiment dans ses bras. Souvent il en profite pour me décoiffer, ou pour attraper ma boucle d’oreille en me disant qu’elle sont jolies. En plus il remarque toujours mes tenues, mes bijoux, quel homme !

Il nous est arrivé de passer la soirée à danser, puis au retour de chatter sur face de bouc, puis de nous appeler parce que ça devient long de taper. À 2 heures du matin, on se dit que ce n’est pas sérieux et qu’il faudrait dormir, surtout que demain soir, enfin non ce soir, on ressort pour danser ! 

Où vais-je, que fais-je, dans quel état erre-je ? Je ne préfère pas y penser, car si j’y pense que je me dirais que tout ça va mal finir. Nous nous racontons nos flirts, nos déceptions, nos amoures mortes, nos espoirs. Mais un jour l’un de nous deux trouvera l’âme sœur, ce sera sûrement lui, il est plus jeune que moi. Ce sera sûrement lui, je suis tellement habituée à perdre un jour les amis que j’ai aimé, que j’oublie les fois où c’est moi qui me suis lassée la première !

En attendant je lui dis de ne pas choisir une jalouse, je veux encore danser avec lui !