Une grande rêveuse - Mot-clé - souffrance<p>Louisianne</p>2024-03-25T18:24:17+01:00Louisianneurn:md5:d337931c96145e79975280b17ba1d6d1DotclearPas d'intérêturn:md5:13fc6a5c28b980d9ef6fd6ca9863d5ff2017-11-04T11:15:00+01:002017-11-04T14:15:44+01:00LouisianneHistoiressolitudesouffranceâme <p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_12/.repas_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p>- On m’a proposé un nouveau poste, mais ça ne m’intéresse pas ” dit-il</p>
<p>Les gens parlent de choses et d’autres, de souvenirs communs, d’amis communs.<br />
Il dit à sa femme : ” aller chez les Dumontier, non ça ne m’intéresse pas “.</p>
<p>Personne ne fait vraiment attention, les gens parlent de choses et d’autres. Les vacances à la mer, non ça ne me tente pas, les voyages à l’étranger non ça ne m’intéresse pas.</p>
<p>L’homme est plutôt gai, il rit beaucoup, il fait rire, c’est un bon vivant, une compagnie agréable. Les gens parlent de choses et d’autres. Quand il est question d’un livre : lire un roman ça ne m’intéresse pas. Et si on parle d’Histoire de France, d’un artiste ou d’un musée : la culture ça ne m’intéresse pas.</p>
<p>Personne n’y a jamais fait vraiment attention. En réalité l’homme ne s’intéresse à rien.<br />
Rien. C’est possible, ça existe ?</p>
<p>L’homme est plutôt gai, il fait rire. En fait c’est un grand déconeur, il tourne tout en dérision, un bon moyen de ne s’intéresser à rien, et surtout pas aux autres.</p>
<p>Les gens parlent de choses et d’autres. Il est probablement le seul à le savoir. Un masque c’est bien pratique pour mardi gras et pour Halloween, mais le reste du temps ça peut être pesant.</p>
<p>Personne ne fait vraiment attention, les gens parlent de choses et d’autres.<br />
Mais le temps passe, l’homme n’a plus vingt ans et il le sait, les enfants ont grandi, ils sont partis. Ils ont leur vie, ça ne m’intéresse pas.</p>
<p>Et puis son travail ne l’intéresse plus.<br />
Mais un jour c’est son travail qui ne s’intéresse plus à lui, on lui montre la porte. Personne n’a vraiment fait attention. Il ne reste que sa femme qui ne le connaît pas vraiment et a toujours pris ses belles phrases pour des caprices d’enfant gâté.</p>
<p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_12/.deprime_s.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p>Les gens parlent de choses et d’autres. Lui ne rit plus, ne fait plus rire, et la liste des conseils qu’on lui donne pour s’occuper en attendant de retrouver du travail le laisse de marbre : ça ne m’intéresse pas</p>
<p>Il a des tas de projets, des tas d’idées pour se recycler, changer de travail. Et puis il laisse tout en plan, ça ne l’intéresse pas.</p>
<p>L’ambiance se détériore chez lui. Son manque d’intérêt pour tout, son manque d’intérêt pour les autres agace ses enfants qui prennent le parti de leur mère. Cette sainte qui a porté à bout de bras la famille pendant que l’homme fuyait sa vie en faisant trop d’heures au travail.</p>
<p>Ça ne m’intéresse pas d’aller voir un psy, ça ne m’intéresse pas de fouiller dans mon passé. Personne ne fait vraiment attention, personne n’a plus envie de le voir, il n’est plus drôle.</p>
<p>Sa femme finit par ne plus le trouver drôle non plus. Elle le quitte et lui laisse l’appartement.<br />
Au début il se croit libre, plus personne pour lui dire ce qu’il doit faire, ou lui montrer un planning de ministre avec moult invitations. Plusl de rôle à jouer, plus de masque à porter, c’est peut-être une bonne chose.<br />
Se faire de nouveaux amis, trouver des activités ? Il y croit un peu, mais il faut toujours faire des efforts et ça ne l’intéresse pas.</p>
<p>Ses enfants lui demande si il pense à manger, l’invitent, lui disent de se secouer, lui assurent qu’ils l’aiment et ont besoin de lui.</p>
<p>Un jour sur un coup de tête l’homme vend tous ses meubles sauf son lit.<br />
Et puis il s’allonge sur son lit et avale une boîte entière de médicaments.</p>
<p>La vie ? Ça ne m’intéresse pas !</p>
<p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_12/deprime2.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>Joseph et idées noiresurn:md5:68ebeab229f57969e483bb49f43237562012-10-22T00:00:00+02:002012-10-22T00:00:00+02:00LouisianneÉtat d'âmeamitiésouffrance <p><img style="margin: 0 auto; display: block;" alt="IDnoir.jpg" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_2/.IDnoir_m.jpg" /></p>
<p>J’ai souvent des périodes noires. Et quand je dis noir c’est noir ! </p>
<p>J’ai même parfois du mal à comprendre comment je fais pour m’en
sortir, alors que j’aurais du logiquement mettre un terme à ma triste
vie ! </p>
<p>Dans ces moments là, je me terre dans mon coin. Enfin façon de parler
! Je continue de me lever, d’aller travailler, de vivre. Je peux
pleurer pendant deux jours sans que personne ne le sache ! </p>
<p>À ce stade il faut faire la différence entre période noire sans raison, et avec raison ! <br />Là c’était une période noire sans raison. Mais tout est noir ! Je n’ai pas d’avenir ! </p>
<p>L’horizon me paraît tellement bouché que je n’y vois plus rien ! Je
ne peux plus qu’attendre la mort, parce que malheureusement je n’ai pas
envie de me suicider ! Je ne sais pas faire, je n’y pense jamais, je
pense juste à me rouler en boule et pleurer dans mon lit pour le restant
de mes jours ! </p>
<p>C’était en septembre il faisait encore beau. J’étais dans une période
noire. J’étais assise sur un banc au milieu de la pelouse de la
caserne. </p>
<p>Tout autour régnait une harmonie dans les bâtiments, alignés au
carré, tous identiques. Plusieurs grands carrés de bâtiments avec de
l’herbe au milieu. Un grand tapis vert derrière un des immeubles, des
murs bas rehaussés d’une grille haute. Un jour j’avais pris une photo et
Athéna m’avait dit que ça ressemblait à une prison. Je n’ai jamais
ressenti ça ! </p>
<p>Je vois arriver dans l’allée principale, à pied, quatre jeunes et
beaux garçons. En treillis et rangers, en plein soleil, tous sont bruns,
l’œil vif, la joue rapeuse. <br />Je me lève, trois poursuivent leur chemin, le quatrième vient vers moi.<br />C’est mon Joseph adoré ! </p>
<p>Il me dit qu’il est épuisé, nous montons chez lui où je m’installe
tandis qu’il va se changer. Je n’étais venue que pour boire un verre et
lui rendre un objet. Je ne lui avais pas parlé de ma période noire. Il
me retient, me dit “reste manger avec moi”. Il me masse les épaules,
comme s’il avait senti que ça ne va pas fort. </p>
<p>J’ai parlé j’ai tout dit. Je lui ai dit le détail de mes idées
noires. À quoi je pense quand je pense que je n’ai pas d’avenir ! Puis
il parle à son tour. Parfois nous ne nous voyons pas pendant longtemps,
alors il me dit où il en est. Avec lui il y a un toujours un vraie
échange. Il n’y en a pas un qui parle tout le temps et n’écoute jamais
l’autre. </p>
<p>Puis nous nous quittons. Quelques jours plus tard, je suis sortie de
ma période noire, je vais mieux ! J’écris un mél à Joseph qui me répond :
</p>
<p>- Bravo ! ça c’est la Louisianne que je connais et que j’aime ! </p>Mon jeudi noir (fin)urn:md5:943e56c17b873210c3dbbc98a4b77a8b2010-03-31T00:00:00+02:002010-03-31T00:00:00+02:00LouisianneLe passéfamillesouffrance <p><em><img title="6574-000026" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/cimetiere.jpg" /><br /></em></p>
<p><em>Le lendemain</em></p>
<p>Personne n’est allé travailler. Athéna est allée en cours, elle était triste mais ne voulait pas dire à ses copines ce qui n’allait pas. Artémis a voulu rester à la maison. Cela m’ennuyait un peu de la laisser seule. Elle a dormi presque tout le jour, à un moment elle ouvert un œil. Elle m’a dit plus tard qu’elle avait vu son grand père dans sa chambre, en train de réparer sa serrure. Il lui a parlé. Rien d’anormal, elle se rendort. Elle n’en a parlé que beaucoup plus tard. </p>
<p>Je vais à l’hôpital avec Camomille et Martine. On nous dit qu’Eugène respire tout seul, il n’a plus de tuyaux. Il était solide finalement ! Martine parle sans arrêt, elle raconte des histoires qu’elle nous a cent fois racontées et qui sont interminables. C’est insupportable, mais Camomille me dit : “laisse la parler, c’est sa façon d’évacuer le stress”. Récemment quand mon oncle et ma tante sont morts, j’ai arrêté tout de suite ma mère : non pitié, je sais déjà tout ça ! </p>
<p>On nous a fait sortir pour des soins, en revenant dans la chambre, ma mère me dit : regarde il pleure, il a entendu tout ce qu’on a dit ! <br />- mais non maman ! On lui a mis des gouttes dans les yeux ! </p>
<p>Le samedi je suis retournée seule avec ma mère à l’hôpital. Je ne dormais pas la nuit, j’ignorais combien de temps allait durer cette attente, nous savions que c’était fini, mais cliniquement Eugène vivait encore. </p>
<p><em>Puis il s’éteint</em></p>
<p>Le dimanche dans la nuit, Eugène s’éteint. Marianne m’appelle en pleine nuit. Je pleure. Le lendemain matin seule dans ma cuisine je pleure sans discontinuer, une de ces crises de larmes qu’on ne peut arrêter, dont on se dit qu’on ne sortira pas, que plus jamais on ne sera “normale”. Je ne suis plus qu’un trop plein de larmes, si on me secoue, je deviens une fontaine. </p>
<p><em>Les jours qui suivent</em></p>
<p>Rien n’existe plus que cette douleur atroce, insurmontable. Je déteste ces gens qui vivent, qui ne savent rien, mais il est mort, puisque je vous dis qu’il est mort ! Comment pouvez vous vivre comme si de rien n’était. Je rencontre ma voisine en allant chercher le pain, elle voit tout de suite que je ne suis pas dans mon état normal. </p>
<p>Puis vient le jour où je vais aux pompes funèbres avec Servane et Martine. Choisir un cercueil pour mon père, je ne savais pas que c’était possible. Nous nous mettons d’accord pour ce bois acajou qui rappelle les meubles qu’il bricolait. Martine découvre sans peine et sans peur, la tombe où elle aussi sera un jour, dans le grand cimetière. </p>
<p>Nous nous relayons pour dormir chez Martine qui ne veut pas dormir seule. Petits, en vacances sans mon père, nous dormions chacun notre tour avec ma mère. J’avais vite mis fin à cette pratique que je n’aimais pas, je pensais que c’était parce que j’étais l’aînée, j’avais grandi plus vite. </p>
<p>Mes sœurs et mon frère ont tous voulu dormir avec ma mère, chacun leur tour. Pas moi, j’ai retrouvé ma chambre de jeune fille avec des sensations étranges, une nostalgie, un gout de plus jamais. </p>
<p>Un matin où c’était le tour de mon frère, je suis rentrée dans la maison. Voir mon frère dans le lit de mes parents, à la place de mes parents, m’a causé un profond malaise. J’ai peut être trop lu de livres de psychologie, mais je trouve cela malsain ! </p>
<p>Et dire que c’est moi qu’on considère comme l’immature fantasque ! </p>
<p>Je me souviens de certains moments : Coralie est sortie de l’hôpital, elle a une béquille. Camomille va très mal : elle n’a jamais su souffrir en silence, et réagit très mal en période de crises : cris, hurlement, comportements irrationnels, conflits, régressions. </p>
<p>Pour calmer le jeu, et parce que nous en avions assez d’être enfermés chez mes parents à boire des cafés avec la famille qui passaient tous, j’ai emmené Camomille et Coralie, les deux blondes. sur un banc sur le boulevard tout près. Un endroit où ne faisions que passer, jamais d’arrêt. Pour une fois Camomille ne parlait pas, et Coralie si jeune était une présence rafraichissante.</p>
<p>C’est dans ces moments là que j’ai vu que chacun vivait le deuil à sa manière. Je voulais bien la présence de ma tribu, mais je n’avais pas envie de parler. Les monologues de Martine me saoulaient, les crises de Camomille m’agaçaient. </p>
<p>Avec mes filles c’était différent. Je me souviens de m’être arrêtée au milieu de l’escalier, de m’assoir sur une marche et de pleurer, Athéna a simplement posé la main sur mon épaule. Je me souviens d’un matin frais, où je me suis assise dans le jardin, Artémis s’est simplement assise à côté de moi. </p>
<p>Parfois j’avais l’impression qu’on me volait mon deuil : Martine pensait pour tout le monde “il nous manque, il pensait ceci ou cela”. Non je ne voulais pas de ça, j’avais ma relation avec mon père, elle avait la sienne, chacun son deuil, chacun son défunt. Il était mon père, il était son mari, elle n’avait pas le droit de “penser à ma place” comme elle l’avait toujours fait !</p>
<p>Plus tard, j’ai vu des choses pas très agréables mais guère surprenantes : si nous avons toujours été une famille unie, nous ne sommes pas une famille idéale. Servane et moi proches d’Eugène avons mieux vécu la succession : il nous en avait déjà parlé. D’ailleurs nous somme les seules à avoir pris les tableaux que mon père aimait, car nous savions pourquoi il les aimait. </p>
<p>Camomille a eu besoin d’un bouc émissaire, Servane qui soi disant était “trop sérieuse, trop juriste”. Lors des “réunions”, Camomille se comportait en gamine, n’écoutait rien, et appelait ensuite ma mère pour qu’elle lui explique. Immature, elle avait aussi besoin d’un allié, Cédric, qui se laisse entrainer, et la voilà à se plaindre de sa soeur, à se battre pour une stupide coiffeuse, qu’importe l’objet qui n’est qu’un enjeu, d’ailleurs personne n’en a voulu ! Un jour en l’absence de Servane, je me suis fâchée, j’en ai eu assez de les entendre casser du sucre sur le dos de Servane. Cédric a fini par reconnaitre ses torts. </p>
<p>À partir de là j’ai toujours refusé d’entendre dire du mal des autres en leur absence, quelle que soit mes relations avec eux. J’ai fait taire Martine la première, car sans son exemple, nous n’en serions pas là ! </p>
<p>Je pense que maintenant ma fratrie a gagné en maturité, mais je n’en crains pas moi le pire pour l’avenir. Cependant moi je suis tout à fait prête à réagir rapidement si il le faut ! </p>
<p>Et dire que c’est moi l’immature trop fantasque ! </p>
<p><em>L’enterrement</em></p>
<p>Benjamin et mon frère étaient fâchés depuis le remariage de mon ex mari.Benjjamin et Cédric étaient amis avant que Benjamin ne soit mon mari. Mais Cédric a refusé d’aller au deuxième mariage de Benjamin. Benjamin lui en a voulu : on se connaissait avant toi ! <br />- Oui mais je suis sa sœur, mets toi à sa place ! </p>
<p>Mon frère est le seul qui voulait bien voir le corps de mon père. Lors de la mise en bière, Benjamin, Cédric, et le frère de mon père étaient les seules présents. Une fois que le cercueil s’est refermé, Cédric s’est écroulé en larmes dans les bras de son ex-beau frère : les deux hommes ne seront plus jamais fâchés. </p>
<p>Je ne suis jamais sentie aussi seule que le jour de l’enterrement. Il n’y avait que des couples et j’étais seule. Artémis ne quittait pas cousine Coralie pour l’aider avec sa béquille, Athéna était accrochée au bras de son père. Seul Jean-Louis, mon regretté beau-frère avait montré un peu de sollicitude pour moi, en me disant de ne pas prendre ma voiture, qu’il m’emmènerait. </p>
<p>Pendant la messe, Luigi pleure à fendre l’âme et brise le cœur de tous les adultes présents. </p>
<p>Laurent est arrivé en retard comme d’habitude à la messe., et il est venu seul comme pour tous les moments importants de ma vie.<br />Après la bénédiction du cercueil, il est passé près de moi, sans me voir, j’étais sur la chaise au bout de l’allée. Je l’ai arrêté. Il m’a fait la bise, puis est resté à côté de moi. Merci d’avoir été là, Laurent. </p>
<p><em>Marine <br /></em></p>
<p>La petite Marine a été traumatisée. Elle était sur les genoux de son grand père. Ensuite dès qu’un de ses frères, ou sa grand mère s’endormait, elle le secouait : non, ne ferme pas les yeux ! Sa mère puis un prêtre ami de la famille ont essayé de lui expliquer les choses. Marine en a conclu que Jésus était un méchant qui a pris son grand père. </p>
<p>Marine a fait un dessin où l’on voit son grand père assis avec elle sur les genoux, sa grand mère qui fait les crêpes, Luigi. Puis dans les coins de la feuille, des oiseaux qui représentent ses deux autres frères, son père et sa mère, loin de la maison. </p>
<p>Son autre grand mère, une psychologue, a conseillé à ma sœur de montrer la tombe à Marine. Marine n’était pas venu à l’enterrement, et elle a pensé qu’il fallait qu’elle comprenne où était son grand père. Le résultat a été catastrophique ! </p>
<p>Marine, accompagné de Martine et de sa mère, voit la tombe, c’est de la terre, pas encore de pierre tombale. Marine pousse la plante, creuse la terre de sa petite main : donne moi la main Eugène, je vais t’aider à sortir, aide moi grand mère ! <br />Martine pleure tellement que Camomille abrège très vite la séance cimetière. Marine a bien compris que Eugène est dans la terre. Souvent elle dit à sa grand mère : ne va pas dans la terre, ne meurs pas. Elle dit la même chose à ses frères. </p>
<p>Longtemps, elle l’empêchera de faire la sieste, non Grand mère, ne ferme pas les yeux, je ne veux pas que tu ailles dans la terre. Marine a fini par grandir. Elle a dans sa chambre une photo de son grand père qui la serre contre lui. D’ailleurs c’est son grand père qui a refait toute sa chambre, avant de partir. </p>
<p><em>Après </em></p>
<p>Je me souviens de ce premier été, où je suis partie à la Sauvageonne, avec sa voiture, Martine, mes filles, le chat très mal éduqué par mes parents, qui avait l’habitude de se promener partout dans la voiture, y compris sur les pieds du chauffeur. Je me souviens de m’être retrouvé là, clés et tournevis en main à ouvrir les portes qu’il avait fermé pour la dernière fois l’été précédent. Je me souviens m’être félicitée d’avoir si souvent bricolé avec lui. Je me souviens des appels de Servane qui pleurait en rangeant la maison de mes parents. </p>
<p>Le temps a filé. Il me manque encore bien souvent. </p>
<p><em>Ces billets ont été difficile à écrire, les larmes aux yeux… C’est néanmoins un bonheur de partager ces émotions avec vous. </em></p>Mon jeudi noir (partie 2)urn:md5:a9bc252186fe3c6cc48b991014ee8f5e2010-03-30T00:00:00+02:002010-10-02T15:53:07+02:00LouisianneLe passéfamillesouffrance <p><img style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/.grands_parents_m.jpg" /></p>
<p><em>Le soir même</em></p>
<p>Martine et Eugène sont donc chez Camomille avec Luigi et Marine. Les grands, Timothée et Chris sont au sport et doivent rentrer plus tard. </p>
<p>Luigi joue un petit air au piano à son grand père impressionné d’avoir un petit fils si doué. Puis il lui demande de mettre son émission C dans l’air, et il s’étonne que le petit obtempère si vite, alors qu’il a surement envie de voir autre chose. </p>
<p>Martine fait les crêpes, et reçoit un coup de fil de sa sœur. Elle apprend qu’une de ses sœurs, malade d’un cancer depuis longtemps vient de décéder. Elle s’y attendait bien sur, mais ça n’en reste pas moins un choc. </p>
<p>Martine s’approche de Eugène pour lui annoncer la nouvelle : “Tu vois un qui part, l’autre qui arrive” dit elle faisant allusion à la future naissance de Manivelle. </p>
<p>Eugène se lève de son fauteuil pour faire un câlin à Martine (le dernier mais ils ne le savent pas) et lui dit : <br />- mais tu n’as jamais été aussi pessimiste ! Il la console comme il peut. <br />Puis Martine qui ne peut rester inactive longtemps, retourne faire les crêpes. À ce moment Marine qui avait 3 ans, arrive dans la cuisine et se fait passer un savon par sa grand mère : </p>
<p>- Je t’avais dit de ne pas monter au grenier seule ! L’escalier est dangereux ! </p>
<p>- Oui ! T’as qu’à m’entendre ! Tu n’entends rien, j’ai appelé !” proteste la petite qui a du caractère ! Puis boudeuse, elle court se réfugier sur les genoux de son grand père adoré. </p>
<p>À ce moment, Martine entend Eugène pousser un cri OUH OUH et sur le coup croit qu’il s’amuse avec Marine. Elle accourt et le voyant comprend qu’il ne s’agit pas d’un jeu. Elle lui prend la main, hurle : Eugène, Eugène, ne pars pas, ne me laisse pas ! </p>
<p>Il s’écroule sur le tapis, sous les yeux des enfants. Ce qui les as le plus choqué, c’est la tache sur le tapis, ils voient bien que ce n’est pas normal, grand père n’est pas un bébé et ne fait pas pipi n’importe où. </p>
<p>Martine hurle de plus belle : Luigi, le téléphone, Luigi, éteind les poëles, les pompiers, vite ! </p>
<p>C’est un de ces téléphones sans fil dont Martine ne sait pas se servir, heureusement Luigi sait comment faire. </p>
<p>Au moment où les pompiers arrivent dans la rue, Chris est dans une voiture, avec la mère d’un copain qui le ramène. Voyant les pompiers, il s’inquiète d’abord. Mais les pompiers se trompent de numéro, et Chris se dit “ouf, ce n’est pas chez moi”. Puis il s’aperçoit que finalement les pompiers s’arrêtent bien chez lui. </p>
<p>Il descend à ce moment là de la voiture, et comprend bien vite ce qui se passe, Martine est sur le perron, elle tient dans ses bras Marie qui n’a pas de chaussures. </p>
<p>Chris se met à hurler dans la rue : Non pas mon grand père, pas mon grand père ! </p>
<p>Toutes les voisines sortent de chez elles, et les pompiers qui sont rentrés dans la maison, demandent d’une voix ferme qu’on éloigne les enfants. Une dame âgée prend en charge Martine complètement abasourdie : “donnez moi vos enfants Madame, je les emmène chez moi”, elle emmène Marie, Luigi et Chris. </p>
<p>Martine doit gérer une autre voisine trop commère qui veut appeler Camomille à son lycée : </p>
<p>- Je vous interdis de faire ça ! Vous allez la déranger en plein conseil de classe, et elle va paniquer et avoir un accident en revenant ! Mêlez vous de vos affaires et si j’apprends que vous avez appelé ma fille, vous aurez affaire à moi ! </p>
<p>Martine peut être complètement paralysée par les événements mais ne badine pas avec la sécurité de ses enfants ! Elle a totalement raison d’ailleurs ! </p>
<p>Après de longues minutes d’efforts, les pompiers relayés par le Samu ont ranimé Eugène, ils emmènent Eugène aux urgences. </p>
<p>Bizarre réaction de Martine qui ne suit pas son mari à l’hôpital, c’est pourtant ce que j’aurais fait à sa place. Sans doute veut elle garder les enfants quoiqu’il arrive. </p>
<p>Enfin les derniers à rentrer sont Timothée et son père Luc. Quand Timothée voit sa grand mère, il lui dit comme quand il était petit : </p>
<p>- T’en fais pas grand mère, je suis là ! </p>
<p>Puis Martine veut rentrer chez elle, Luc la ramène, et appelle Servane pour ne pas que Martine ne reste pas seule. Servane arrive chez mes parents, et m’appelle à ce moment là. </p>
<p><em>à suivre</em></p>Mon jeudi noirurn:md5:3bae05cbe738e666a501f92e1a02ac922010-03-29T00:00:00+02:002013-08-25T19:00:26+02:00LouisianneLe passéfamillesouffrance <p><img style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/.pistil_s.jpg" /></p>
<p>Le temps a passé. Suffisamment pour que je sois capable d’en parler.
Enfin de l’écrire. </p>
<p>Athéna avait 15 ans, et Artémis 13. C’était en mars. Athéna était à son cours de danse avec une copine. Nous nous arrangions pour le transport : j’emmenais les deux filles au cours, et le papa de la copine les ramenait. J’étais à table avec Artémis dans la cuisine. </p>
<p>Ma sœur Camomille avait un conseil de classe. Martine était chez elle avec Eugène pour garder les enfants. Elle m’avait dit qu’elle allait en profiter pour faire une soirée crêpes. C’était une période riche en événements, Coralie était à l’hôpital, elle devait se faire opérer le lendemain. Une des multiples opérations qui succédait à un accident de voiture que je raconterais peut être un jour. Cédric habitait à R, il était seul avec Manuréva, et Marianne dormait à l’hôpital à Paris avec sa fille aînée. Eugène se faisait un sang d’encre pour sa petite fille, il avait très mal vécu cet accident. </p>
<p>Alors que je suis à table, le téléphone sonne. C’est Servane, elle est en larmes. Je sens tout de suite qu’il se passe quelque chose de grave : </p>
<p>- Papa a eu un malaise ! Les pompiers sont venus, on l’a transporté aux urgences ! </p>
<p>Puis ensuite elle me demande d’appeler Benjamin, qui travaille à l’hôpital, pour savoir ce qu’il a exactement. Apparemment Martine est trop effondrée pour faire quoi que ce soit. </p>
<p>Je lâche le téléphone et je suis en larmes. Je n’aime pas appeler mon ex, car je n’ai aucune envie de tomber sur sa femme. Je fais quelque chose que je regrette encore : j’annonce la mauvaise nouvelle à Artémis, qui bien sur se met à pleurer, et je lui demande d’appeler son père ! Bien sur je la câline pendant qu’elle appelle, mais je n’aurais pas du ! </p>
<p>Bien sur Benjamin a des paroles de consolation pour sa fille en larmes. </p>
<p>En fait sa femme n’est pas là, elle est partie travailler, elle vient d’arriver à l’hôpital. Benjamin me rappelle en me disant qu’il me rappellera dès qu’elle aura eu le temps de se renseigner. </p>
<p>Servane est chez mes parents. Camomille, rentrée de son conseil de classe, les rejoint. Elle m’appelle pour me dire : “Benjamin a appelé, c’est un comas non réactif, il ne reviendra pas”. </p>
<p>Puis elle me dit qu’elle part aux urgences avec ma mère et ma sœur. </p>
<p>Puis vient l’heure où Athéna arrive. Quand j’ouvre la porte, elle me dit : “j’espère que tu n’as pas fait à manger, je n’ai pas faim”. </p>
<p>Je lui avoue que je n’ai même pas pensé à faire à manger, et je lui dis. Elle se met à pleurer et je pleure dans ses bras, ma grande fille plus grande que moi. </p>
<p>Je me souviens encore des premiers mots qu’elle me dit : <br />- Mais il ne sera pas là pour mon anniversaire ! Il ne connaîtra jamais son dixième petit enfant ! </p>
<p>En effet Servane est enceinte de Manivelle, qui naîtra en septembre. </p>
<p>Artémis et Athéna montent dans leur chambre, je reste hébétée sur le canapé. Cédric m’appelle et je pleure sans m’arrêter. Il me dit qu’il attend sa belle sœur, qui doit venir en taxi, pour garder Manuréva, et qu’il va venir pour qu’on se retrouve tous à l’hôpital. Benjamin appelle Athéna, qu’il n’a pas eue avant au téléphone. </p>
<p>Je propose à mes filles de venir, tout en leur expliquant qu’il aura des tuyaux partout, et que si ça leur fait peur, qu’elles ne viennent pas. Mais elles veulent venir. Elles seront les seules des petits enfants assez grandes pour voir leur grand père pendant qu’il est encore vivant… si on peut dire. </p>
<p>Camomille m’appelle et m’explique qu’il est tard, l’hôpital est fermé, il faut passer par les urgences. Je la préviens que Cédric arrive aussi. </p>
<p>Mes filles et moi nous passons chez mes parents, je ne me souviens plus pourquoi, sans doute que Martine m’aura demandé d’amener quelque chose pour l’hôpital. Lorsque j’arrive dans la grande maison sombre, ça me fait comme un choc… Un “plus jamais”. </p>
<p>Sur le buffet il y a une enveloppe avec l’écriture de mon père sur l’adresse, et un petit mot pour moi : Louisianne, signe et envoie, bisous, papa : ma déclaration d’impôts. Je me mets à pleurer à chaudes larmes. </p>
<p>Puis ma sœur appelle à nouveau et nous demande d’amener la boite de médicaments d’Eugène. Nous nous moquions toujours de sa boite, une grosse boite à biscuits en fer, nous disions qu’il était une pharmacie à lui tout seul, Eugène qui avait subi deux pontages, était sous anti coagulants depuis des années. </p>
<p>Artémis a serré la boîte de médicaments contre elle, comme si il s’agissait de son grand père. </p>
<p>Puis nous nous sommes retrouvés toutes au chevet de Eugène. Il avait l’air si calme, juste endormi. Puis Cédric arrive. Martine dit : voilà ton fils, tous tes enfants sont là ! </p>
<p>Le personnel hospitalier ne comprend pas bien que nous voulions tous être là, ni pourquoi. “On vous prévient si il arrive quelque chose”. Nous restons une heure. Puis nous partons. </p>
<p>Martine dit que la voiture est restée chez Coralie, Cédric dit qu’il va ramener Martine et dormir chez mes parents. Martine ne veut pas rester seule. Puis il nous demande si il peut prendre la voiture pour rentrer le lendemain chez lui. Bien sur, Martine ne sait pas conduire, que ferait elle de la voiture ?</p>
<p>Les jours suivants ça m’a fait tout drôle de voir mon frère au volant de la vieille Nevada grise, surtout quand il mettait sa casquette, grise, plate, rayée, la même que celle d’Eugène ! C’est finalement moi qui ait gardé la voiture de mon père. </p>
<p>Je suis rentrée avec mes filles. Les jours à venir allaient être durs. Car Eugène vivait ! Cela pouvait durer. Le lendemain aucun de nous n’est allé travailler. Nous étions tous chez mes parents à boire du café et nous retrouver autour de la table. Cédric n’avait pas prévenu sa femme, à cause de l’opération de Coralie, il lui avait dit “n’appelle pas surtout, j’appellerai”, mais le lendemain elle l’a quand même appelé au bureau, et a appris qu’il était chez ses parents. </p>
<p>Les filles de Cédric ont été les dernières prévenues. </p>
<p>Ce n’est que le lendemain que Martine nous a raconté comment les choses se sont passées. </p>
<p><em>à suivre</em></p>Le truc qui m'énerve !urn:md5:91675ee3f4c964543edfff19c53b730c2009-02-19T07:00:00+00:002009-07-16T11:56:50+01:00LouisianneCoup de gueulesouffrance <p>J'avais déjà parlé de ce sujet dans le billet, <a href="http://grandereveuse.canalblog.com/archives/2007/06/26/5427609.html">ne te plains pas</a>, mais en axant plus les choses sur une période de ma vie, le divorce. </p>
<p>Pour la Nième fois je reçois dans ma boîte, un de ces diaporamas chaîne, balancé à tout le carnet d'adresse. Celui là a la prétention d'être élu "mél de l'année". On y voit des images du tiers monde, d'enfants au travail, avec des messages du style : Si tu te plains de ton salaire, pense au sien, si tu souffres, pense à cet homme. </p>
<p><strong>Je le dis tout de suite, loin de moi l'idée de minimiser ou d'ignorer la souffrance dans le monde. </strong></p>
<p>Ce n'est pas le sujet ! Le sujet c'est ce que je réponds à chaque fois aux personnes qui m'envoient le mél : </p>
<p><strong>C'est nul ! </strong><br /><br />Laisse moi te dire ma
philosophie : faire croire que parce qu’on a un toit sur la tête et un ventre
plein, on est à l’abri de la souffrance, est une aberration, <strong><br />La souffrance
morale existe, la souffrance tout court existe !<br /><br /></strong>Bien sûr qu’il y a toujours plus malheureux que soi, mais est ce
que ça va améliorer ton sort de le savoir ?<br />Tu es au chômage, tu vas avoir des gros soucis d'argent, ne te plains pas, pense au tiers monde ! </p>
<p class="blog">Je déteste ces préceptes judéo chrétiens, ces leçons de morale
bidon : <strong>il est interdit de souffrir</strong>, ya plus malheureux que toi ici bas ! </p>
<p class="blog">Parce qu’il y a une hiérarchie de la souffrance ? C’est écrit où
? </p>
<p class="blog">Il faudrait qu’on se sente coupable parce qu’on vit dans un pays
développé ? <br />Ne t'inquiète pas, certain l'ont bien compris, ils se servent de cette culpabilité pour te demander de faire un don, ta boîte aux lettres regorge de sollicitation au moment de Noël ! </p>
<p class="blog"><strong>C’est nul !</strong></p>
<p>Et j'aimerais bien avoir en face de moi le crétin, qui le premier a créé ce ou ces diaporamas, qui se permet de donner des leçons ! </p>
<p>Ça faisait longtemps que je n'avais pas poussé un coup de gueule ! </p>
<p><strong>Na !</strong> </p>