Une grande rêveuse - Mot-clé - solitude<p>Louisianne</p>2024-03-25T18:24:17+01:00Louisianneurn:md5:d337931c96145e79975280b17ba1d6d1DotclearPas d'intérêturn:md5:13fc6a5c28b980d9ef6fd6ca9863d5ff2017-11-04T11:15:00+01:002017-11-04T14:15:44+01:00LouisianneHistoiressolitudesouffranceâme <p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_12/.repas_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p>- On m’a proposé un nouveau poste, mais ça ne m’intéresse pas ” dit-il</p>
<p>Les gens parlent de choses et d’autres, de souvenirs communs, d’amis communs.<br />
Il dit à sa femme : ” aller chez les Dumontier, non ça ne m’intéresse pas “.</p>
<p>Personne ne fait vraiment attention, les gens parlent de choses et d’autres. Les vacances à la mer, non ça ne me tente pas, les voyages à l’étranger non ça ne m’intéresse pas.</p>
<p>L’homme est plutôt gai, il rit beaucoup, il fait rire, c’est un bon vivant, une compagnie agréable. Les gens parlent de choses et d’autres. Quand il est question d’un livre : lire un roman ça ne m’intéresse pas. Et si on parle d’Histoire de France, d’un artiste ou d’un musée : la culture ça ne m’intéresse pas.</p>
<p>Personne n’y a jamais fait vraiment attention. En réalité l’homme ne s’intéresse à rien.<br />
Rien. C’est possible, ça existe ?</p>
<p>L’homme est plutôt gai, il fait rire. En fait c’est un grand déconeur, il tourne tout en dérision, un bon moyen de ne s’intéresser à rien, et surtout pas aux autres.</p>
<p>Les gens parlent de choses et d’autres. Il est probablement le seul à le savoir. Un masque c’est bien pratique pour mardi gras et pour Halloween, mais le reste du temps ça peut être pesant.</p>
<p>Personne ne fait vraiment attention, les gens parlent de choses et d’autres.<br />
Mais le temps passe, l’homme n’a plus vingt ans et il le sait, les enfants ont grandi, ils sont partis. Ils ont leur vie, ça ne m’intéresse pas.</p>
<p>Et puis son travail ne l’intéresse plus.<br />
Mais un jour c’est son travail qui ne s’intéresse plus à lui, on lui montre la porte. Personne n’a vraiment fait attention. Il ne reste que sa femme qui ne le connaît pas vraiment et a toujours pris ses belles phrases pour des caprices d’enfant gâté.</p>
<p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_12/.deprime_s.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p>Les gens parlent de choses et d’autres. Lui ne rit plus, ne fait plus rire, et la liste des conseils qu’on lui donne pour s’occuper en attendant de retrouver du travail le laisse de marbre : ça ne m’intéresse pas</p>
<p>Il a des tas de projets, des tas d’idées pour se recycler, changer de travail. Et puis il laisse tout en plan, ça ne l’intéresse pas.</p>
<p>L’ambiance se détériore chez lui. Son manque d’intérêt pour tout, son manque d’intérêt pour les autres agace ses enfants qui prennent le parti de leur mère. Cette sainte qui a porté à bout de bras la famille pendant que l’homme fuyait sa vie en faisant trop d’heures au travail.</p>
<p>Ça ne m’intéresse pas d’aller voir un psy, ça ne m’intéresse pas de fouiller dans mon passé. Personne ne fait vraiment attention, personne n’a plus envie de le voir, il n’est plus drôle.</p>
<p>Sa femme finit par ne plus le trouver drôle non plus. Elle le quitte et lui laisse l’appartement.<br />
Au début il se croit libre, plus personne pour lui dire ce qu’il doit faire, ou lui montrer un planning de ministre avec moult invitations. Plusl de rôle à jouer, plus de masque à porter, c’est peut-être une bonne chose.<br />
Se faire de nouveaux amis, trouver des activités ? Il y croit un peu, mais il faut toujours faire des efforts et ça ne l’intéresse pas.</p>
<p>Ses enfants lui demande si il pense à manger, l’invitent, lui disent de se secouer, lui assurent qu’ils l’aiment et ont besoin de lui.</p>
<p>Un jour sur un coup de tête l’homme vend tous ses meubles sauf son lit.<br />
Et puis il s’allonge sur son lit et avale une boîte entière de médicaments.</p>
<p>La vie ? Ça ne m’intéresse pas !</p>
<p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_12/deprime2.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>Yvonneurn:md5:d86d01e2f4378e896d87b51ae67915482017-04-27T14:27:00+02:002017-05-06T10:55:26+02:00LouisianneAmour, amitié, relationssolitudevieillesseâge <p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_11/yvonne.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p>Je vous ai déjà raconté que depuis son hospitalisation, Martine a une nouvelle amie. Je l’ai appelé Yvonne dans <a href="http://grandereveuse.fr/?post/L-arriv%C3%A9e">ce billet</a>.</p>
<p>Dans la vraie vie son prénom est le nom de Martine, mon nom de jeune fille qui est un prénom, z’avez qu’à suivre !</p>
<p>Yvonne est plus jeune que Martine, pourtant elle l’appelle ” ma petite sœur ” et prend soin d’elle comme si c’était le cas. Elle lui rappelle ses RV à l’hôpital, vérifie que Martine n’a pas oublié la moitié de son dossier, sert d’intermédiaire quand Martine n’entend rien ou est mal reçue : quand Martine est allé faire changer ses lunettes, Yvonne a houspillé l’opticienne : ça ne vous viendrait pas à l’idée de faire assoir mon amie ? Vous ne voyez pas que c’est une personne âgée ?<br />
Yvonne est maintenant invitée avec la tribu à chaque anniversaire de Martine.</p>
<p>Yvonne m’aime bien. Elle me préfère à mes sœurs. Sans doute parce que je suis plus calme, ni pressée, ni stressée et que je papote avec elles deux. Elle me trouve ouverte et gaie, et puis elle apprécie le fait que je m’occupe autant de ma mère. Et aussi le fait que je sois célbataire, avec des filles loin de moi et pas triste pour autant. En même temps, je sens que tout comme ma maman, cela lui donne envie de me protéger, qu’elle pense que je mérite plus d’attention que ma fratrie et c’est plutôt mignon.</p>
<p>Un jour je propose à Martine et Yvonne de venir prendre le thé chez moi. Yvonne est ravie, cela la sort un peu. Je les retrouve chez Martine et je les emmène en voiture.</p>
<p>Yvonne est toujours très élégante, grande et mince, elle ne ressemble pas du tout à Martine. C’est une femme très posée, très discrète. J’ai aimé sa vision des choses et sa façon de parler. Nous parlions de restaurant et elle me dit :</p>
<p>- Avant j’allais au restaurant seule. Et à chaque fois on me mettait dans un coin au fond, près de toilettes ! Mais enfin si je sors c’est que j’ai envie de voir du monde ! On dirait que dès qu’on est vieux et seul, on a plus le droit d’exister ! On dirait que l’on est punie !</p>
<p>Je lui dis qu’elle est bien gentille, que moi je n ‘accepterai pas d’être reléguée près des toilettes ! Et si vous disiez ce que vous venez de me dire : quand on est seul on veut voir du monde ! Sans doute que ça clouerait le bec à la jeune serveuse !</p>
<p>Plus tard nous parlions du célibat, de la difficulté de rencontrer. Elle me demande : vous ne pensez pas que c’est plus facile en province ?<br />
Je dis oui et je suis même étonnée qu’elle le pense. Elle dit :<br />
- Je crois que les gens se connaissent plus.</p>
<p>Je ne suis pas tellement d’accord avec ça : connaître tout le monde pour moi cela a l’effet contraire ! Le même que lorsque l’on dit : je vois toujours les mêmes amis, les mêmes couples, les mêmes collègues, du coup je ne rencontre personne !<br />
Et puis je sais aussi que la province est un bien joli mot, mais bien vaste aussi : tout dépend où l’on va, il y a des endroits où c’est très difficile de se faire des amis.</p>
<p>- Je le pense pour d’autres raisons : je pense que les gens sont moins difficiles sur le physique. Le look, la ligne, le paraître ça compte moins.</p>
<p><em>Parenthèse : J’ai déjà raconté ici combien mes sœurs et moi, jeunes, étions ravies d’avoir un tel succès à Petite Ville du Sud, alors qu’en Ile de France nous n’avons jamais été les reines du bal. Pas moche non plus, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais comme beaucoup de monde : dans la moyenne. </em></p>
<p>Plus tard nous allons faire un tour en voiture, je leur montre les étangs et la forêt. Yvonne parle de la solitude, elle dit :</p>
<p>- Je ne me plains pas. Si on parle trop on lasse les gens, et puis il y a toujours plus malheureux que nous. Mais c’est difficile quand on a vécu des années avec quelqu’un de bien ! Ce n’est pas parce qu’il est mort que je dis qu’il était bien, mais il était vraiment bien !</p>
<p>Soupir de Martine qui pense la même chose… Sauf que Martine se plaint plus souvent.</p>
<p>- Ma fille Louisianne (oui sa fille s’appelle comme moi) me dit souvent : ” mais maman il y a des gens qui n’ont jamais connu ça ! “</p>
<p>Martine rit : ma Louisianne aussi elle me dit ça !</p>
<p>Je dis : oui je lui dis ça : moi je n’ai jamais connu ça, ne te plains pas maman !</p>
<p>Yvonne dit : oui c’est vrai ! On ne se rend pas compte la vie est injuste ! Souvent ceux qui mériteraient ne trouvent pas !</p>
<p>J’ai aimé cette façon de penser ! C’est tellement rare !<br />
En général les gens vous abreuvent de conseils, voire vous font des reproches : trop difficile, trop gentil, trop ceci, trop cela, et ce n’est pas Gwenaël qui dirait le contraire puisqu’on lui dit souvent ! Alors que ceux qui disent ça ne vous connaissent même pas vraiment !</p>
<p>Et j’ai aimé aussi cette façon de dire : je ne me plains pas. Moi je la plains et je trouve ça très triste. Sa fille vit à New York, elle n’aura pas d’enfants. Je trouve ça triste pour elle et pour tant d’autres veuves. Elles ont une belle vie mais la vie n’est pas finie, elle pourra être encore longue.<br />
Elles n’ont pas envie d’en finir, mais elles ne remplaceront jamais celui qui est parti.</p>
<p>Il me reste au moins l’espoir, et je n’ai pas dans mon cœur le fantôme d’un conjoint que je ne sais pas enterrer.<br />
Mais si un jour d’ici une vingtaine d’années, je me retrouvais dans la même situation, je ne sais pas si j’aurais encore mon optimisme.</p>
<p>Quand je l’ai déposée à Ville Natale, il faisait beau. Elle m’a dit de la laisser chez Martine : je vais rentrer à pied. Quand il fait beau comme ça, je n’ai pas envie de rentrer trop tôt, j’aurais l’impression d’être punie si je rentrais déjà !<br />
Je me dis qu’elle est bien plus seule que Martine qui a toujours de la visite. Martine a cette chance de plus en plus rare d’avoir tous ses enfants et aussi beaucoup de ses petits enfants qui ne vivent pas loin.</p>
<p>Cela me laisse un vide au cœur. Et je me dis que peut-être c’est ce qui m’attend un jour.</p>Solitudeurn:md5:c67e5fa97eb5c08d9b9cd38581f4b8162014-10-27T20:15:00+01:002014-10-27T22:58:41+01:00LouisianneÉtat d'âmesolitudetribu <p><strong>19 h 06</strong></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Je
ne sais pas si ça arrive à tout le monde, mais ce soir ça
m’arrive à moi. Il y a des soirs comme ça. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>La
plupart des soirées, des jours de travail se ressemblent.
Ceux où je ressors pour mes cours de danse et où je suis contente de
sortir.
Ceux où je ne sors pas et je suis bien contente de ne pas avoir à
ressortir et
contente de passer une “ soirée série” ou lecture. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Et
puis il y a les soirs comme ce soir. Je suis rentrée tôt. Il
fait déjà nuit. J’ai donné à manger à mon chat, je me suis changée,
j’ai fermé
les volets, allumé mon pc et mis en route une série car il est encore
trop tôt
pour les infos. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Et
puis tout à coup j’ai regardé l’heure, et j’ai arrêté la
télé. <br /></big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Il est tôt. <br /></big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Je me sens terriblement seule. Cela fait combien
d’années que
je suis seule ? Des siècles ! Je ne compte même plus. Toutes
ces
années de solitude, puis les quelques années de mariage. Les années
avec mes
filles, où je n’étais pas seule, mais seule quand même. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Et
combien de temps encore ? Je pense à Martine qui ose se
plaindre de sa solitude ! Comment ose t-elle ? Mon père est
mort
depuis 10 ans, 10 ans de solitude qu’est ce que c’est ? Elle
venait d’une
famille nombreuse, puis elle a été en couple, toute sa vie. Bien sûr il
y a eu
les enfants, les enfants sont toujours là et seront là d’une manière ou
d’une
autre, mais ce n’est pas pareil. <br />Mais elle<span style="">
</span>n’a jamais été seule. Elle a connu un nombre impressionnant
d’années de
mariage, plus que je n’en connaîtrais jamais, il est trop tard pour
moi. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Je
ne veux pas dire que le mariage c’est la vie en rose, je ne
suis pas naïve non plus. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Tout
à coup je donnerais n’importe quoi pour que quelqu’un
m’appelle. Les petits, Artémis et Jérémy sont partis en vacances depuis
deux semaines. Pourtant Jérémy m’a appelée
juste quand je suis arrivée à la maison, j’ai échangé des méls avec
Athéna
aujourd’hui.</big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Mais
j’étouffe soudain. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>J’ai
envie de remettre mes chaussures et d’aller marcher un peu
dans la ville. Mais non pas le courage. J’ouvre la porte et je sors
dans le
jardin. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Il
y a des moments où les années à venir me semblent
insurmontables. Moi l’éternelle optimiste, moi qui passe mon temps à
rêver, qui
ai toujours des idées de vacances, toujours envie d’acheter le dernier
apn ou
le dernier pc. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Même
Athéna disait récemment à Martine <em style="">: maman quand elle ne va
pas bien, ça ne
dure jamais bien longtemps ! Elle a déprimé un instant à cause de
sa
voiture, elle en a une nouvelle et là voilà repartie !</em></big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Mais
personne ne sait rien de ces soirs là. Non je ne vais pas
appeler mes filles, je ne vais pas les inquiéter. Et puis une fois sur
deux
elles sont sur répondeur, et puis que pourraient-elles faire pour moi ?
À part me
dire : allez courage ma petite mère !<br />
</big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Non
je ne vais pas appeler Martine. Elle s’inquiète tout le
temps, pour un oui ou pour un non, et puis elle me proposerait de venir
la
voir, et le remède serait pire que le mal. Je trouve sinistre son
studio, triste,
sombre, et même si je fais tout pour égayer l’atmosphère, je me lasse
vite de l’entendre
se plaindre… jamais gaie ou si rarement !<br />
</big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Non
je ne suis pas si seule, j’ai des amis, j’ai d’ailleurs
passé une bonne soirée samedi. Et je dis toujours que je suis heureuse
d’avoir
deux cours de danse par semaine, même si parfois, surtout l’hiver,
c’est dur de
se bouger, une fois que j’y suis, je suis heureuse de danser, de
papoter, de
vivre quoi ! Tous les célibataires le disent, parfois il faut se
pousser
aux fesses pour bouger, mais une fois qu’on y est, ça fait du bien. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Je
pense quelquefois à la chanson : m’étendre sur l’asphalte
et me laisser mourir. Parce que parfois j’ai l’impression de ne plus
attendre grand-chose,
de ne plus avoir grand-chose à attendre de la vie. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Mes
filles sont amoureuses, elles sont en couple. Quelle chance !
Une chance que je n’ai jamais eu à leur âge. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Elles
ont encore besoin de moi ? Oui peut être, mais bon. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Un
jour ou l’autre, maman va quitter ce monde. Ce sera terrible
de perdre la seule personne qui se soucie réellement de moi. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Ma
tribu ? Je n’ai guère d’illusion là-dessus. Je connais
leur qualités, et je ne me plains pas plus que ça, dans l’ensemble nous
sommes liés,
jamais fâchés. <br />
Mais je doute qu’ils me rendent beaucoup de visites ni ne
m’invitent !
D’ailleurs à part pour les fêtes de famille, jamais personne ne me
dit :
viens diner ce soir ! Alors que nous habitons des villes voisines.
Pourtant
une personne seule c’est pas comme si on devait cuisiner pour 12 !</big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Si
un jour par miracle je devais vivre avec un homme, je
deviendrai intéressante, on nous inviterait à dîner, j’en mettrai ma
main au
feu ! </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Athéna
me dit souvent qu’elle leur en veut, surtout que moi je
considère toujours ma tribu comme un pilier. Malgré mes désillusions,
je
souffre encore à cause d’eux. Il n’y a guère qu’avec Servane que j’ai
une
relation “ normale ” on s’écrit tous les jours, on partage des choses,
nous
sommes différentes mais nous avons les mêmes valeurs. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Mais
le jour où Martine ne sera plus là, le pilier, le chaînon qui
nous relie, il n’y aura plus rien, plus grand-chose !<br />
</big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Et
pas la peine que pour enfoncer le clou, je pense à la
succession et à l’obligation de vendre la Sauvageonne que je ne
pourrais pas
racheter. Alors là, si j’imagine cela, si j’imagine des étés où je ne
saurai
pas où aller, je n’ai qu’une envie, me rouler en boule et attendre la
fin. Sans
compter que mes filles souffriront terriblement et m’en voudront. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Appeler
quelqu’un mais qui ? J’ai fini par me lasser de
parler à qui n’écoute pas. Ce n’est pas que les gens n’écoutent pas,
c’est
juste que parfois on voudrait juste être comprise. Parfois on aimerait
entendre
un mot magique, entendre une phrase réconfortante. Juste un peu
d’empathie,
juste ça ! </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Artémis
et Jérémy parlent de partir vivre dans le Sud. Mais j’habite
en Ile de France, MERZUT ! Ce n’est pas comme si j’habitais à
ploumenzec
les deux églises ! </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Il
y a tout ce qu’il faut ici ! Les transports, les
magasins, les cinémas, les restos, les lumières la nuit ! <br />
Pourquoi mes filles veulent
elles habiter la campagne, alors que nous sommes des citadines ? </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Je
ne leur demande pas d’habiter à côte de chez moi, mais
pourquoi partir si loin ? </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Tout
ce que je voulais c’était une famille. Je rêvais de
dimanche où je les recevrais tous, je rêvais de Noël, mais c’est la
croix et la
bannière pour être tous là en même temps ! J’ai parfois
l’impression de
mendier, et je vais finir par détester Noël ! Alors que mes filles
m’ont
dit si souvent qu’il n’y a que chez moi, chez nous avec moi que Noël
est réussi !
Un comble !<br />
Hé oui je me moque bien d’être une femme célibataire qui a un
amant caché si j’ai tout ça, si je peux vivre en famille le
dimanche ! </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Avec
les petits nous décidons parfois de commander une pizza
chez eux ou chez moi. Souvent je passe chez eux dire bonjour ou
apporter
quelque chose. Même si on ne se voit pas pendant une semaine, je sais
qu’ils sont tout près. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Ils
sont déjà partis un an vivre à Petite Colline. Je sais ce que c’est
quand mes deux filles sont loin. Morne, triste, long. </big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big>Jérémy
voudrait que je déménage, que j’aille habiter Grande Ville du Sud.
Mais d’une part ce n’est pas possible et d’autre part, je n’ai aucune
envie de
repartir de zéro dans une ville où je ne connais personne, où je serai
encore
plus seule qu’ici.</big></p>
<p style="font-family: Calibri; color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA2"><big>Il
me reste encore quelques réserves de larmes pour les soirs
comme ce soir. Mon Dieu que la vie est longue !<br />
</big></p>
<p style="color: rgb(0, 0, 153);" class="PARA0"><big><span style="font-family: Calibri;">Et pourtant parfois j’ai peur qu’elle ne
soit trop courte !
Mais pas les soirs comme ce soir.</span> </big></p>Les petites chosesurn:md5:7e0d6b0340b20e90daf48304dc84d3092012-12-30T10:05:00+01:002015-03-30T18:44:04+02:00LouisianneÉtat d'âmecommunicationjeunessesolitude <p><img alt="158595413" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_2/.coquedenoix_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="158595413" /></p>
<p>Quand j’étais jeune, je n’aimais que les ” vraies ” conversations… Inutile de me parler de la pluie et du beau temps ! Ça ne m’intéressait pas, aucune banalité ne m’intéressait !<br />
J’aimais (j’aime toujours bien sûr) les conversations intelligentes, les grands débats même si je ne comprends pas toujours, et aussi et surtout l’âme humaine.</p>
<p>Auprès des adultes je passais pour une quasi sauvage, ils ne m’intéressaient pas : beau temps pour la saison ! Tu veux faire quoi plus tard ?</p>
<p><em>Un bémol cependant : j’ai toujours aimé et plu aux grands parents et à leurs amis ! Mon côté calme, grande rêveuse, grande liseuse et gentille avec ses parents faisaient de moi une jeune fille exemplaire, loin ces jeunes qui font peur ! </em></p>
<p>À l’époque, je ne manquais pas d’interlocuteurs de mon âge, soucieux de décortiquer leurs états d’âmes et analyser les comportements humains. Paradoxalement c’est une période où on se sent très seul !</p>
<p>Puis les années ont passé. Après quelques années de mariage, j’ai connu la solitude, la vraie. Pas vraiment seule bien sûr, seule avec mes filles en bas âge. </p>
<p>Là je me suis rendue compte combien cela pouvait me manquer, les petites conversations banales, les petites choses.</p>
<p>Ces choses anodines que l’on s’échange au sein d’un couple : je crois que la chaudière va tomber en panne, je changerais bien le buffet de place, tiens le gaz a encore augmenté, j’ai attendu deux heures sous la pluie à la Sécu…</p>
<p>Bien sûr et heureusement, il n’y a pas que ces conversations dans un couple !</p>
<p>Mais je me suis rendue compte combien c’est dur de n’avoir personne avec qui partager ces petits soucis sans importance !</p>
<p>Certain ont ces conversations avec leurs collègues de bureau. Je ne suis pas de ceux là, je ne peux pas ! Et puis au contraire, je préférais parler d’autre choses, oublier ou écouter.</p>
<p>Il y a Martine, mais je me limitais à l’essentiel, au ” moyennement grave ou très grave ” , tout simplement parce que (vous connaissez Martine) je n’avais pas envie d’en entendre reparler une autre fois !<br />
Ces petites choses, on les dit, on les oublie, pas de quoi en faire une affaire d’état ! L’ado que j’étais n’avait pas tort !</p>
<p>Je comprenais mieux la solitude des petites mamies, mes voisines, que j’écoutais patiemment quand je les croisais dans la rue, même si parfois j’aurais souhaité ne pas les croiser (les enfants m’attendent), ou si je rêvais d’une excuse pour abréger (les enfants m’attendent).<br />
Mais comment leur en vouloir ? Avec qui peuvent-elles partager ces petites choses ? </p>
<p>Je comprenais mieux la question bizarre que m’avait posé une enquêtrice, à l’époque où je faisais partie d’un panel : avez-vous au moins une conversation par jour de visu avec une personne ?</p>
<p>Les années ont passé, les filles ont grandi, j’ai pu partager de petites choses surtout avec Athéna, car pour Artémis seules les vraies conversations sont intéressantes, et les conversations des adultes sans intérêt !</p>
<p>Échange pas toujours calme, mais échange quand même : non tu ne changes pas le buffet de place, maman, tu as de ces idées parfois !</p>
<p>Puis j’ai trouvé des amis, des copains et copines et chaque relation est différente, il y a ceux avec qui on a des vraies conversations et ceux avec qui on partage des petites choses.</p>
<p>Les petites choses ne seront pas les conversations les plus courantes, les plus importantes dans mon couple, mais je sais combien ça peut être dur de ne pas pouvoir partager les petites choses !</p>
<p><strong>bonus :</strong> ” Des petites choses ” est le titre du premier billet de mon blog en mars 2007, et pendant longtemps, dans ma bannière le sous-titre de mon blog était : des petites choses que j’aimerais bien dire à quelqu’un</p>