Une grande rêveuse - Mot-clé - mère<p>Louisianne</p>2024-03-25T18:24:17+01:00Louisianneurn:md5:d337931c96145e79975280b17ba1d6d1DotclearUne grande âme s'en vaurn:md5:8980b280f6ccd27cda00b778d26fc4fe2023-09-19T09:20:00+02:002023-09-21T14:04:54+02:00LouisianneÉtat d'âmedeuilfamillemère <p>Ma petite maman s’est éteinte dimanche dans la nuit. Une belle âme vient de s’envoler.</p>
<p>Elle a du m’attendre car je suis montée jeudi, je savais que son état était critique, elle ne mangeait plus, ne buvait plus, était sous perfusion le soir, elle était très maigre.<br />
J’avais peur de ne pas pouvoir la revoir. J’ai pu la voir, lui tenir la main, elle ouvrait les yeux parfois et serrait ma main. </p>
<p>Comme elle avait souhaité voir un prêtre samedi nous avons fait une petite cérémonie avec le prêtre autour de son lit, le sacrement au malade. Nous étions tous autour d’elle, nous tenant la main, c’est très émouvant et très dur. </p>
<p>Curieux coup du sort, je devais partir à 12 H et mon voyage a été annulé, j’avais donc réservé pour un départ de nuit dimanche. Si j’étais partie à midi, je n’aurais pas vu ma maman car il n’y a pas de visites le matin. </p>
<p>Je suis allée à l’hôpital l’après-midi, maman allait très mal, elle souffrait visiblement. Elle était sous morphine et l’infirmière passait toutes les 20 minutes. C’était affreux de la voir comme ça. Ma nièce Coralie est passée, elle est partie en larmes. Le personnel m’a dit de prévenir si son état s’aggravait et de ne pas la laisser seule. <br />
J’ai fait des aller retour entre la machine à café et la chambre, l’infirmière augmentait les doses et ajoutait un traitement pour l’angoisse. </p>
<p>J’ai donc prévenu tout le monde. Sa sœur est arrivée en larmes avec mon cousin, puis Servane, Camomille et son mari. Maman souffrait visiblement beaucoup moins qu’en début d’après midi, mais respirait difficilement. Mon frère est venu plus tard. Camomille et Cédric ont passé une partie de la nuit au chevet de Martine. </p>
<p>Je suis repartie, ma fratrie ne comprenait pas que je parte quand même. J’avais dit au revoir à ma maman, je savais que je devrais remonter avec mes filles et j’avais besoin de les voir. </p>
<p>Maman s’est éteinte dans la nuit. Enfin apaisée car ça faisait vraiment mal de la voir souffrir. </p>
<p>20 ans après mon père. Maman disait souvent : ” je ne pensais pas que ce serait aussi long, pourquoi il ne vient pas me chercher ?”<br />
Hier Athéna est venue manger avec moi, demain j’irai chez elle. Mes filles sont en congés toute la semaine. Artémis est allée à la Sauvageonne faire un bouquet avec les fleurs de sa grand-mère. <br />
Nous attendons encore la date de la cérémonie, certairnement en fin de semaine. <br />
Mes filles, mes gendres et moi monterons tous ensemble en voiture. </p>
<p>Pour le moment je n’arrive même pas à pleurer à part quelques larmes sauf quand mes filles pleurent. </p>
<p>Les tulipes étaient les fleurs préférées de ma maman qui a toujours adoré les fleurs et les plantes.</p>
<p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_21/.photo-by-stefan-k-on-unsplash-1648546254_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p> </p>Un maillon de la chaîne...urn:md5:f8d195a365b42a5796bcc2a9cb03f52f2023-08-04T11:30:00+02:002023-08-19T17:25:52+02:00LouisianneÉtat d'âmefamillefillesmère <p><strong>Réédition du 20 Octobre 2008</strong></p>
<p><span style="color:#2c3e50;"><em>En me promenant dans les archives, je suis tombée sur ce billet de 2008. C’est étrange de relire ça, maintenant qu’il n’est plus possible d’appeler ma maman. Bien sûr c’est toujours possible d’entendre sa voix, d’écouter ses élucubrations, mais plus jamais de l’appeler pour les petits soucis. Amusant aussi de relire les soucis de mes filles de l’époque. Artémis est adulte maintenant et peut m’appeler pour des petits ou gros soucis.</em></span></p>
<p><em><strong>**************************************</strong></em></p>
<p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_21/.stadium_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p>Je me fais souvent une réflexion étrange, ces temps ci…</p>
<p>Souvent j’appelle ma maman. Bien sûr ma maman peut m’agacer, bien sûr nous ne nous ressemblons pas, bien sûr elle parle trop, n’écoute pas assez. Il n’empêche !</p>
<p>Au moindre petit souci, je l’appelle. Et même cela m’énerve si elle n ‘est pas disponible, partie garder une petite fille :<br />
- maman je n’ai pas le moral, plus de sous, je suis malade…</p>
<p>Je dis bien ” petit souci ” parce que si j’en avais un gros, ou si j’apprenais quelque chose susceptible de lui donner du souci, je la ménagerais comme nous le faisons de plus en plus, mon frère, mes sœurs et moi. Quand sa maman prend de l’âge, quand on sait qu’elle est seule, qu’elle ne travaille plus, donc ressasse bien plus qu’avant, on fait le tri dans ce qu’on lui dit ou pas.<br />
<br />
Alors maman rassure, écoute, console, dit des mots simples et banals… “ne te fais pas de soucis, ça va s’arranger” ou encore montre le côté positif : ” d’accord tu n’as plus de sous, mais tu n’as plus de dettes, c’est mieux que l’an dernier, non ? “<br />
<br />
Et ça marche ! Parce que c’est maman !<br />
<br />
Et puis Athéna m’appelle : ” maman, je n’ai pas le moral, plus de sous, je suis malade…”<br />
Artémis est différente : plus secrète sur ses états d’âme, et plus bébé : elle m’appelle en larmes parce qu’elle s’est trompée de bus, qu’elle est perdue, ou que sa sœur l’a laissée tomber dans la discothèque, ou qu’elle a perdu son portable (3 fois déjà ! )<br />
<br />
Alors Louisianne rassure, console, dit des mots simples et banals : ” ne te fais pas de soucis…”, ou encore agit : ” je m’en occupe “. Et ça marche ! Parce que c’est maman !<br />
<br />
Un jour alors qu’Athéna 11 ans, m’avait déjà dépassée en taille, elle m’a dit :<br />
- ça ne te gêne pas que je te dépasse ?<br />
- non ! Je suis contente pour toi ! Et toi ça ne te gêne pas une mère petite ?<br />
- tu es peut être petite, mais tu es rassurante quand même !<br />
<br />
Et quand je me surprends à prononcer les mêmes mots que ma maman, à changer de rôle, cela me fait drôle.<br />
Je me dis que je suis le maillon d’une chaîne, le maillon de la chaîne de la vie.<br />
<br />
<strong>Petite fille</strong> car on l’est toujours tant qu’on peut pleurer sur l’épaule de maman ou de papa (papa, hélas je ne peux plus) et la <strong>mère</strong> qui rassure et qui console et parfois s’en étonne, s’étonne de ce pouvoir, alors qu’à une autre heure du jour, <strong>la mère était la petite fille</strong>.</p>Martineurn:md5:90cfce3492dc3445b540b8f2ad7d7d4c2018-03-28T00:00:00+02:002018-03-29T10:05:31+02:00LouisianneÉtat d'âmefamillemèreparents <p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_12/.mere_fille1_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p>Le samedi après-midi je vais voir ma mère. C’est le jour où elle a le plus de visites, parce qu’il y a toujours quelque chose à faire à Ville Natale, alors mes sœurs, mes nièces viennent lui faire un petit coucou.</p>
<p>Le plus souvent j’y vais en début d’après-midi nous buvons un café en papotant, puis je vais un tour dans Ville Natale, ensuite je reviens chez Martine. Elle me demande ce que j’ai acheté, elle est déçue si je n’ai rien acheté, et que du coup je n’ai rien à lui montrer. Parfois elle me demande de lui rapporter quelque chose du marché, mais elle ne veut pas m’accompagner. Et puis il y a les jours où je ne vais pas faire un tour parce que je n’ai pas de courses à faire, parce qu’il pleut ou tout simplement je ne suis pas en forme.</p>
<p>Samedi dernier je me suis fait une réflexion que je me suis déjà faite. Je venais de passer une semaine pas terrible. Rien de grave, mais beaucoup de petites tuiles. Je ne raconte pas tout à Martine. Il arrrive un moment dans la vie où on ne souhaite pas inquièter nos vieux parents avec des petits soucis.<br />
D’autant plus que j’ai tendance à me faire du souci pour peu de choses, en particulier des choses qui ne sont pas encore arrivées !</p>
<p><br />
Et puis Martine a une fâcheuse tendance à revenir vingt fois sur le sujet, à poser mille fois la même question :<br />
” Alors comme ça la voiture de ta fille est en panne ? Mais comment elle va faire avec sa voiture en panne ? Toujours en panne ? (deux jours après) “<br />
Dans le meilleur des cas elle attend de me revoir, dans le pire des cas elle me téléphone pour me dire qu’elle s’inquiète pour ma fille parce que sa voiture est en panne !<br />
Inutile de dire que si j’en dis le moins possible sur mes soucis, je donne le moins d’information possible sur mes filles.</p>
<p>Bref comme dirait Martine, je m’égare.<br />
Samedi dernier donc je n’ai rien dit de spécial. Nous avons papoté de tout et de rien. Je n’avais pas envie de sortir, mais Martine avait cassé son grille pain, je lui ai proposé de lui en racheter un. Je pars vers le magasin de bricolage, en évitant soigneusement les grandes artères, j’étais encore mal remise de ma mauvaise semaine.</p>
<p>Et puis au moment où je revenais vers chez Martine, je me suis dit que ça allait un peu mieux. Non je ne sautais pas de joie, mais je me sentais mieux. Ce n’est pas la première fois que je me fais cette réflexion.</p>
<p>Je suis allée voir ma mère. Je n’ai rien dit de spécial, elle n’a rien dit de spécial pour me rassurer. Elle ne m’a pas donné de conseils, je n’en ai pas vraiment besoin.</p>
<p>Mais je me sens mieux.</p>
<p>Un pouvoir magique sans doute ?</p>
<p>Comme quand Athéna m’appelle en promenant son chien et qu’elle me raconte sa semaine. Quand elle a un problème que je peux pas l’aider à résoudre, Popol (je vous laisse deviner qui c’est) fait traîner son dossier, lui réclame des papiers.<br />
Je ne fais que l’écouter, mais je sais que ça lui fait du bien.<br />
Artémis préfère écrire. Quand c’est un vrai souci, elle m’écrit : voilà je t’écris tout, tu ne me donnes pas ton avis, tu ne réponds pas et tu ne m’en reparles jamais !</p>
<p>Un pouvoir magique.</p>
<p>Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos mères.</p>
<p>Samedi je me suis inquiétée. Je devrais m’en réjouir pourtant. Je devrais me dire : tu as de la chance, tu vas voir ta mère, elle n’a rien dit de spécial et tu te sens un peu mieux !</p>
<p>C’est tout le contraire ! Je vous ai dit qu’il ne faut pas grand chose pour me faire du souci !<br />
Je m’inquiète parce que je me dis que je suis trop vieille pour avoir encore besoin de ça.<br />
Ce n’est pas normal qu’une visite à ma mère me fasse du bien, je ne suis plus une enfant, je ne suis plus une ado.</p>
<p>Je m’inquiète parce que je sais que Martine n’est pas éternelle.<br />
Que va t-il se passer quand ma mère va mourir (joli titre qui me rappelle le non moins joli d’Athéna).<br />
Vais-je m’effondrer ?<br />
Serais-je à la dérive, perdue comme un bateau en papier au milieu de l’océan ?<br />
Pourtant je sais m’en sortir seule avec mes états d’âme, mes hauts et mes bas.</p>
<p>Je me souviens d’une cousine qui venait de perdre sa mère, elle me disait : ” ces petites choses banales du quotidien, je me dis : tiens je vais en parler à maman, mais maman n’est plus là “<br />
Je pense aussi aux paroles d’une chanson de Renaud : ” elle téléphone à sa mère qui est sa meilleure amie, paroles éphémères et tout petits soucis “.</p>
<p>Les mères ont-elles réellement un pouvoir magique qui fait que l’on a toujours besoin d’une mère ?</p>
<p>Si je pense à mon propre rôle de mère, j’avoue que cela fait plutôt plaisir.</p>
<p>Mais si je pense à mon rôle de fille, cela m’inquiète.</p>
<p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_12/mere_fille.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>Que va t-il se passer quand votre mère va mourir ?urn:md5:5eeb00728924bc031ff33d7f34eee4be2016-02-05T19:30:00+01:002016-02-05T19:35:06+01:00LouisianneÇa m'interpellefamillemèreparents <meta content="text/html; charset=ISO-8859-1"
http-equiv="content-type"><title></title><figure style="margin: 0 auto; display: block;"><img class="media" alt="vent.jpg" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_9/.vent_m.jpg" /><figcaption> </figcaption></figure><p><span style="font-family: Calibri;">Vous êtes arrivé là, cherchant peut-être une réponse. Ou poussé par une curiosité inexplicable. Parce que vous le savez, un jour, votre mère va mourir. Alors, que va t-il se passer ?</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Lorsque votre mère, votre père, votre époux, épouse ou qui que ce soit d’autre de proche de vous va mourir, cela commencera par des mots.</span></p><div style="text-align: center; font-weight: bold;"><big><big><span style="font-family: Calibri; font-style: italic;">“ Il est mort … ” elle est partie… ” c’est fini …”</span></big></big></div><p><br /><span style="font-family: Calibri;">Que vous vous attendiez ou non à cette mort, ces mots provoqueront en vous un choc, une douleur incomparable, difficile à exprimer autrement que par les pleurs. Un décès, qu’il soit la suite inévitable d’une longue maladie, doux dans le sommeil ou brutal à la suite d’un accident ou d’un cœur qui lâche est toujours un choc. </span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Vous saviez, au fond, qu’elle arriverait, la mort. Mais vous ne vouliez pas y penser, c’est bien humain. La mort d’un proche, on la met de côté. On espère toujours que les gens qu’on aime ne nous quitterons jamais.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Après ces mots donc, prononcés par un médecin, un membre de la famille, vous serez sous le choc, vous ne voudrez pas y croire. C’est le déni. Vous ne voudrez pas que votre mère soit morte. C’est inimaginable qu’une maman meurt.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;"><big style="font-style: italic;"><big><span style="font-weight: bold;">“Ce n’est pas possible, non “</span></big></big></span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Au fil des minutes, vous ne cesserez de pleurer. Vous serez peut être seul(e), peut-être avec votre conjoint, vos enfants, peut-être au travail et vous n’aurez qu’une envie : hurler, aller vous coucher, espérer vous endormir pour vous réveiller et vous apercevoir qu’il ne s’agissait que d’un mauvais rêve.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Mais il n’en sera rien, votre mère sera toujours morte.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br style="font-family: Calibri;" /><span style="font-family: Calibri;">Alors que vous commencerez à contacter vos proches : famille, amis en ayant la tâche difficile de leur annoncer à eux aussi, on vous ramènera sur terre, entre deux sanglots : </span></p><div style="text-align: right; font-style: italic;"><big><big><span style="font-family: Calibri; font-weight: bold;">” As-tu appelé les pompes funèbres ? Il faut faire vite”</span></big></big></div><p><br /><span style="font-family: Calibri;">Non, vous l’aurez pas fait, vous n’y pensiez pas. On ne pense jamais à ces choses là. Vous aurez envie de hurler, encore, de passer la main, que quelqu’un le fasse pour vous. Vous aurez autre chose à penser.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Vous vous sentirez anéanti(e), incapable de parler à un étranger et de dire à nouveau « Maman est morte ». Qu’êtes vous censé dire après ? Faut-il préciser la cause du décès ? Va t-on vous expliquer ce qu’il faut faire ?</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Vous êtes novice en décès. On l’est toute sa vie certainement. </span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Mais vous les contacterez, les pompes funèbres. Vous n’avez pas le choix, c’est inévitable. Une infirmière de l’hôpital vous aura gentiment donné la carte de visite de l’entreprise de pompes funèbres du coin, ou la secrétaire de la mairie l’aura fait. Vous ignoriez que ce qu’elle a fait est illégal et lui est passible de 45 000€ d’amende. Et vous appellerez la société de pompes funèbres.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Un conseiller très professionnel vous donnera rendez-vous. </span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Le jour même, ou peut-être le lendemain, vous préférerez que tout ça se passe vite, vous vous rendrez à la société de pompes funèbres. Vous aurez passé la nuit, ou l’après midi, à chercher le livret de famille de votre mère puisqu’il était impératif de l’apporter. Vous ne le saviez pas. Vous auriez préféré ne rien penser, ne rien chercher. Ne rien faire d’autre que d’évacuer la douleur qui vous accablera. Vous aurez mal à la tête d’avoir trop pleuré, et vos geste seront ceux d’un automate.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">On vous installera dans un bureau. </span></p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: Calibri;"><big><big><span style="font-style: italic; font-weight: bold;">” Quand aura lieu la cérémonie ? “</span></big></big></span></div><p><br /><span style="font-family: Calibri;">Demanderez-vous. C’est cela qui importe maintenant, c’est tout. Mais le conseiller funéraire vous ramènera une fois de plus, sur terre : le jour de la cérémonie, c’est un détail, mardi si vous le souhaitez, ou jeudi.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Ensuite il vous posera un flot de questions dont les réponses lui sont indispensables : </span></p><p> </p><div style="text-align: center;"><big><big><span style="font-family: Calibri; font-weight: bold; font-style: italic;">” Quel mode de sépulture avait choisi votre mère ? Avait-elle une concession ? Souhaitez -vous faire effectuer des soins ?”</span></big></big></div><p><br /><span style="font-family: Calibri;">Ces questions, on ne vous les avait jamais posées. C’est la première fois que vous devrez y répondre. Et vous ne comprendrez rien. Lorsqu’avant, vous pensiez “pompes funèbres”, vous pensiez ” choisir un cercueil “. Et c’était tout. Et vous découvrirez que le cercueil, comme le jour de la cérémonie, importent peu. </span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">On vous parlera d’ayant-droits, de concession, de capiton et de tout un tas d’autres termes que l’on apposera ou non sur un devis. Vous vous laisserez porter par le professionnel qui vous expliquera, mais votre tête sera ailleurs. Souvent vous répondrez :</span><br /><br style="font-family: Calibri;" /><big><big><span style="font-family: Calibri; font-weight: bold; font-style: italic;">“Je ne sais pas” </span></big></big><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Vous vous remémorerez quelques souvenirs. Ces weekends ou vous passiez la voir, elle avait toujours un petit quelque chose pour vous, ou pour les enfants. Ces weekends ou vous ne passiez pas la voir - pas le temps - même si vous saviez sa déception. Cela provoquera des remords, vous retiendrez vos larmes. Vous repenserez à votre enfance. Vous voudrez y retourner, et ne pas être là. Là, justement, le conseiller funéraire vous posera encore une question, vous demandera de choisir encore une prestation.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br style="font-family: Calibri;" /><span style="font-family: Calibri;">Vous essayerez d’y réfléchir : vous avait-elle dit quoique ce soit à propos de ses obsèques ? Non, elle n’aimait pas parler de la mort. Ou peut-être que oui, elle en avait touché un mot, une fois. </span></p><p> </p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: Calibri;"><big><big><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">” Simple “</span></big></big></span></div><p><span style="font-family: Calibri;"> <br />Qu’est ce que cela voulait dire des “obsèques simples” ? Rien dans ce que l’on vous a demandé n’est simple.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">On vous présentera des papiers. Transport, mise en bière, soins, travaux, il y en aura tellement. Vous les parcourrez sans vraiment comprendre. Vous signerez. On vous remerciera.</span><br style="font-family: Calibri;" /><span style="font-family: Calibri;">Au bout d’une heure, vous sortirez de la société de pompes funèbres, devis et bon de commande en main. La cérémonie sera jeudi, a dit le conseiller. Jeudi. Vous aurez toujours mal à la tête, mais vous pourrez pleurer à nouveau, vous étonnant du nombre de larmes qu’un être humain peut faire couler.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Votre sœur sera arrivée, ou votre frère, votre tante, une personne de la famille. Elle vous aidera à trier les papiers. Vous ne pensiez pas cela si urgent. Vous auriez aimé rester avec les enfants, qui semblent ne pas saisir ce qui se passe. Comme vous. Comme tout le monde.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;"><big><big style="font-style: italic; font-weight: bold;">” Maman n’avait rien “</big></big></span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Dira votre sœur. Bien sûr que si, répondrez-vous. Elle avait du cœur, elle avait la joie de vivre, elle avait ces vieux bibelots chinés. Seulement elle n’avait plus d’argent. Elle survivait avec sa maigre retraite. Vous aussi, avec les deux salaires à la maison et les enfants, vous survivez. Vous n’êtes pas des plus malheureux, mais vous n’êtes pas des plus riches. Qu’est ce que ça fera de toute façon, que Maman n’aie rien? Elle n’aura plus besoin de rien maintenant. On vous ramènera sur terre, encore : oui, mais les obsèques, il faut les payer. Comment règle t-on une facture de 4000€ avec rien ?</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Mardi on vous contactera. C’est la société de pompes funèbres : </span></p><p> </p><p> </p><div style="text-align: right; font-weight: bold; font-style: italic;"><big><big><span style="font-family: Calibri;">” Il y a un problème “</span></big></big></div><p><br /><span style="font-family: Calibri;">Le caveau familial n’aura plus de place pour accueillir le cercueil de Maman. Il faudra faire des réductions de corps. Mais il faudra retrouver les ayant-droits, les cousins ou cousines, oncles ou tantes, ils devront vous signer un papier. Le mal de tête reviendra.</span><br style="font-family: Calibri;" /><br /><span style="font-family: Calibri;">Vous allez certainement pleurer, encore. Votre famille sera là, vous vous soutiendrez tous, mais vous vous sentirez seul(e) au monde. Vous voudrez ne penser qu’à elle, qu’à Maman. Parler d’elle, dormir, partir loin, arrêter de souffrir, qu’elle revienne. Vous lui en voudrez parfois :</span></p><p> </p><p> </p><div style="text-align: center;"><big><big><span style="font-family: Calibri; font-weight: bold; font-style: italic;">” Pourquoi n’a t-elle jamais rien dit de ses obsèques ? “</span></big></big></div><p><br /><span style="font-family: Calibri;">Vous vous en voudrez aussi. De lui en vouloir, alors qu’elle n’est plus là. De ne pas y avoir pensé avant, vous aussi. De ne pas en avoir parlé. Ҫa n’aurait fait de mal à personne. Vous vous direz que vous auriez pu choisir un cercueil “simple” dans le sens où elle l’entendait, que vous auriez pu anticiper ce caveau plein, cette facture qui s’alourdit et que vous n’avez pas les moyens de payer. Vous vous direz :</span></p><p> </p><p> </p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: Calibri;"><big><big><big style="font-weight: bold; font-style: italic;">” Finalement, qu’est ce que ça aurait changé <a href="http://fidesfuneraire.fr/funeraire-informe-mieux-prepare/">d’en parler ?</a> “</big></big></big></span></div><p> </p><p> </p><p> </p>L'arrivéeurn:md5:cc2ce9bd3ebd810b57dd5c79adee0d862016-01-24T10:00:00+01:002017-04-27T13:43:43+02:00LouisianneVraie vieamitiémèrevieillesseville <figure style="margin: 0 auto; display: block;"><img alt="Arrivee.JPG" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/.Arrivee_m.jpg" />
<figcaption> </figcaption>
</figure>
<p>Cédric a une nouvelle voiture, hier il nous a emmenée Martine et moi au cimetière pour l’essayer. Au retour il nous a proposé de boire un café à l’Arrivée. Ce café de la gare, à deux pas de la maison (la maison de Martine, de Cédric, la maison de mon enfance donc) est l’endroit où mon frère va très souvent boire un café. Habitude qui fait rire beaucoup de gens : quel intérêt de boire un café à côté de chez soi ? Autant allumer la cafetière. Habitude de citadins sans doute, car nous sommes plusieurs à le faire.</p>
<p>Une fois installée j’ai souri en rappellant à ma mère un souvenir : en mars dernier quand elle est sortie du coma, encore empêtrée dans ses tuyaux et sans aucune force pour se lever, elle houspillait ses enfants et petits enfants, insistait pour qu’on l’emmène, qu’on l’aide à se lever :</p>
<p>- Mais pourquoi faire ? Tu veux aller où ?</p>
<p>- Boire un café à l’Arrivée !</p>
<p>Ce qui déclenchait des éclats de rire, surtout des petits enfants : mais grand-mère tu ne vas jamais à l’Arrivée !</p>
<p>Imaginer leur grand-mère qui ne sort que pour faire le marché, les courses ou quand ses enfans l’emmènent quelque part, aller boire un café au café du coin, il y a de quoi rire !</p>
<p>Et pourtant il semble que le destin s’en soit mêlé…</p>
<p>Martine n’a pas d’amis, et les rares fois où elle aurait eu l’occasion de s’en faire, trop timorée, voire sauvage, elle n’a pas donné suite.<br />
Je le lui ai souvent reproché : tu ne vis que pour tes enfants et petits enfants ! Mais même les petits enfants grandissent et ne seront pas toujours là. Elle me répond qu’elle a ses frères et soeurs. Ses frères vivent loin, et il ne reste que deux soeurs en vie. Mais elles aussi ont des enfants, des petits enfants et sont débordées.</p>
<p>Cette année pourtant Martine a reçu 40 cartes de voeux ! Elle a frôlé la mort, beaucoup de silencieux ont du se dire que la vie est courte.</p>
<p>Quand Martine était à l’hôpital, elle a eu la visite d’une femme charmante, qu’elle connaissait un peu. Cette dame Yvonne était la nourrice de la fille de l’amie d’enfance de Servane. Yvonne a une fille qui est partie vive aux Etats Unis, elle est veuve. Elle s’occupe en s’occupant des autres, aidant les personnes âgées de son voisinage, elle aime se rendre utile.</p>
<p>Durant les 4 mois que Martine a passé à l’hôpital elle est venue la voir tous les jours. Elle est un peu plus jeune que Martine mais elles ont beaucoup de points communs, Martine disait : qu’est-ce qu’on raconte comme bêtises !</p>
<p>Un jour Artémis me dit au téléphone : grand-mère m’a dit qu’elle allait au resto avec une copine ! Une copine ! Grand-mère a une copine !</p>
<p>J’ai dit oui ! Car depuis que Martine est sortie de l’hôpital, Yvonne et elle se voient régulièrement. Elles vont au salon de thé, au café, au restaurant. Yvonne dit : je vous dévergonde…</p>
<p>C’est petit chez Martine, et chez Yvonne aussi, c’est mieux de sortir? Et puis Ville Natale offre tellement de possibilités ! Martine redécouvre la villle qu’elle avait presque oubliée, le nombre de restaurants et de cafés qui ont changé d’enseigne !</p>
<p>Leur relation est amusante : Yvonne dit : vous êtes ma petite sœur. Si Martine a une course à faire loin de chez elle, ou une viste chez l’opticien, même si elle marche de mieux en mieux, Yvonne l’accompagne et souvent parle pour elle, car Martine n’entend pas toujours. Un jour j’ai demandé à Martine :</p>
<p>- Mais vous continuez à vous vouvoyer ? Vous ne direz jamais ” tu “.</p>
<p>- Oh non, on se vouvoyera toujours !</p>
<p>” On va boire un café, ou manger une crêpe ou un gâteau, bien sûr ça fait dépenser des sous, dit Martine qui reste normande, parfois 7 ou 8 euros “… J’éclate de rire !</p>
<p>Beaucoup de cafés ont changé d’enseigne. Mais pas l’ Arrivée ! Et c’est là que Martine et son amie vont le plus souvent.</p>
<p>Alors hier j’ai dit à Martine : Hé bien tu vois, tu devais être visionnaire : tu n’allais jamais boire un café à l’Arrivée avant ton hospitalisation, mais maintenant tu y vas souvent !</p>
<p>Comme quoi les cafés de la gare sont des thérapies très efficaces sans le savoir !</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: block;"><img alt="cafe.jpg" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_9/.cafe_m.jpg" />
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</figure>
<p> </p>Fête des mèresurn:md5:7b4eb28e5786dbcf4147a9bf3f43ff772015-05-31T08:31:00+02:002015-05-31T08:31:00+02:00LouisianneJournal de bordmaladiemèretribu <p>Pour la fête des mères, Martine a une permission de sortie pour la journée. Elle est maintenant en maison de repos médicalisée à Ville Natale, jsute à côté de chez elle. Ce qui est bien pratique, car Servane et moi passons notre temps à rapporter du linge pour laver chez elle, lui en ramener etc.</p>
<p>Elle est encore très faible. Elle ne mange pas, n’a pas d’appétit, maigrit. La convalescence va être très longue. Un psychologue doit la voir car le blocage semble être dans sa tête, même si son estomac est resté fragile.</p>
<p>Elle a retrouvé toute sa tête, malgré quelques “bugs”. En particulier sa maladie, elle a du mal à comprendre ce qu’elle a, ce qu’elle a eu.</p>
<p>C’est dur de la voir comme ça. Elle ne pourra pas aller à la Sauvageonne cet été, et je sais déjà que tout à l’heure quand j’irai la chercher avec Artémis (tout le monde s’est dégonglé, y compris Camomille qui avait pourtant lancé l’idée, demandé la permission mais qui va au final prétendre qu’elle prépare le repas), bref je sais que ça va être le parcours du combattant en fauteuil roulant, monter dans la voiture etc.</p>
<p>Je suis ravie qu’Artémis ne déménage qu’en juillet, qu’elle soit encore là. Elle est très présente, va voir souvent sa grand-mère. Discrète, peu bavarde, elle n’en est pas moins là, tout comme Jolinette. Comme souvent ceux qui font beaucoup de bruit ne sont pas ceux qui en le font le plus.</p>
<p>D’ailleurs Servane qui tout comme moi se tape les lessives, s’est accroché avec Camomille qui ne se sentait pas trop concernée par ces détails. Mais elle a compris la leçon !</p>
<p>Mais bon oublions ! Je ne sais pas si ça va être gai. Mais au moins Martine est contente de sortir et d’être avec nous.</p>Découragement suiteurn:md5:d05a990a0fa6993e5c884de7212b6eb62015-03-24T13:48:00+01:002015-03-25T08:10:39+01:00LouisianneJournal de bordfamillemaladiemère <p><img alt="decouragement2.JPG" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_8/.decouragement2_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="" /></p>
<p>J’ai du mal à rester éveillée jusqu’à 21 h30. Quand j’appelle on me dit que Martine sort tout juste du bloc mais que je dois rappeler dans un quart d’heure.</p>
<p>J’envoie un sms à mes sœurs, qui ne veulent pas appeler mais me bombardent de sms : alors ?</p>
<p>Heureusement Cédric n’est pas comme ça. Il attend les nouvelles ou m’appelle mais jamais il ne me harcèle pour savoir si j’ai appelé.</p>
<p>Enfin j’ai l’infirmière qui me dit que ça va, elle a été juste anesthésie, pas de coma artificiel, on lui a fait un co truc truc et elle va être sous respirateur un petit peu.</p>
<p>Je passe le message. Le lendemain matin j’appelle on me dit qu’elle est sous calmant, car elle a été très agitée la nuit.</p>
<p>Comme on dit il y a une loi de l’emmerdement maximum, voilà qu’un autre tuile me contrarie.</p>
<p>Dès le début j’ai appelé une des sœurs de Martine, il ne lui en reste que deux, toujours ensemble et qui habitent pas loin. L’une me dit qu’elle va faire le relais avec le reste de la famille. C’est à dire prévenir les 3 frères dont deux habitent loin. Et elles n’arrêtaient pas de me dire qu’elles allaient venir la voir… Dès qu’elle sera réveillée… Puis dès qu’elle aura sa tête.</p>
<p>Mes sœurs et moi commençons à être déçues d’un tel comportement, je décide de ne plus leur envoyer de sms tous les deux jours comme je le faisais. Et comme mes sœurs m’ont dit plus d’une fois : mais tu es sûre qu’elles ont prévenu les frères ? Je demande à l’autre (pas l’une) par sms si elle l’a fait !</p>
<p>Réponse : on ne voulait pas les alarmer ! On attend qu’elle aille mieux !</p>
<p>N’importe quoi ! me dit Artémis énervée ! Car nous sommes devant l’hôpital ou Artémis fume avant d’entrer.</p>
<p>Je réponds assez sèchement merci de les prévenir. Si faire le relais c’est prévenir leurs enfants, on s’en fout un peu, non ? D’autant plus agaçant que dans cette famille le téléphone arabe marche plutôt trop bien !</p>
<p>Mais bon mon ton a porté ses fruits, aujourd’hui l’autre m’a appelée son fils qui est adorable veut aller voir Martine et elles ont enfin appelé tout le monde.</p>
<p>Hier soir quand j’arrive à l’hôpital Artémis est là avec une infirmière. Martine est très agitée. Elle a essayé d’arracher ses tuyaux encore. Artémis lui parle pour la calmer. L’infirmière lui aurait donné un anxiolytique. Servane m’avait dit dans la journée : elle est calme quand elle dort mais dès qu’elle se réveille elle s’agite.</p>
<p>Ensuite je reste avec ma fille et ma mère. Elle s’endort, elle semble apaisée. Artémis a eu encore d’autres infos sur l’opération, y compris la première : tu vois on ne nous dit pas tout.</p>
<p>Camomille doit y aller aujourd’hui. Elle veut voir le médecin et ne partira pas tant qu’elle ne l’aura pas vu. Ils sont tous charmants gentils, mais ce ne sont jamais les mêmes et nous attendons des réponses claires.</p>
<p>Hier soir Cédric m’a appelée. Nous nous racontions notre découragement. Nous attendions tellement une chambre normale ! Et nous avions du mal à accepter qu’elle ne puisse pas parler. Mais bon sang où est sa tête ?</p>
<p>Avec Servane nous avions commencé à être inquiète avant même que le week-end.</p>
<p>Et si elle restait comme ça ? On nous a tant assuré qu’un coma artificiel, surtout deux jours, ne pouvait pas avoir de séquelles !</p>Découragementurn:md5:8da7357049adbf8de8b2a6a7dc0a72a82015-03-24T13:37:00+01:002023-05-18T10:26:34+02:00LouisianneJournal de bordfamillemaladiemère <p><img alt="decouragment.JPG" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_8/.decouragment_m.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" /> C’est difficile de décrire la drôle de vie que je mène, que nous menons ma tribu et moi.</p>
<p>Nous avons éprouvé un grand soulagement, car on ne va pas dire joie, quand Martine est enfin sortie du coma, qu’elle nous parlait ou plutôt essayait, d’une voix rauque et inaudible. Nous pensions voir le bout du tunnel.</p>
<p>Plus de tuyau dans la bouche, même si il en restait encore dans les bras, le cou, le nez.</p>
<p>Mais nous trouvions inquiétant qu’elle soit aussi incohérente, et aussi agitée. Toujours en train d’essayer de se lever, d’enlever les tuyaux comme si elle n’avait pas conscience de l’endroit où elle est, et pourtant quand on lui disait : tu sais que tu es à l’hôpital, elle disait oui. Mais elle avait l’air perdu, paniqué.</p>
<p>Mes sœurs, ma fille, ma nièce et moi essayons toujours d’avoir des infos quand nous croisons un interne, impossible pour mon frère qui rentre trop tard. Et bien sûr nous continuons à nous envoyer des sms, à nous appeler.</p>
<p>J’y vais tous les soirs. Je rentre chez moi, je prends ma voiture et je repars, après être passé chercher Artémis. Vendredi Servane nous dit que Martine devrait changer de service ce week-end, qu’elle retrouvera toute sa tête dans quelques jours voire une semaine. Vu le temps qu’elle a mis à se réveiller je ne suis pas trop étonnée.</p>
<p>Cependant je me demande comment elle peut changer de service. Elle n’est toujours nourrie que par perfusion, elle n’a pas de force et est incapable de se faire comprendre. Qui va s’occuper d’elle dans un service normal autre que la réanimation ?</p>
<p>Le samedi on nous dit qu’elle est faible et fatiguée et ne partira que lundi. Artémis et moi passons notre temps à essayer de la redresser, assise elle ne tient pas et glisse, allongée elle n’est pas bien, elle a chaud, elle a froid.</p>
<p>Dimanche j’y vais vers 17 h avec Artémis. Martine est allongée, elle respire vite. Elle a l’air épuisée, répond à peine à nos questions.</p>
<p>Je n’en peux plus. Physiquement moralement, je suis à bout. Nous avons tous connu la vie d’hôpital, visiter un proche régulièrement, s’inquiéter, supporter ces odeurs, en priant pour que ça ne dure pas. Nous avons tous connu et nous savons combien c’est dur moralement, même si le plus à plaindre est le malade bien sûr.</p>
<p>J’admire Artémis. Elle est mon roc. Je me contente de m’asseoir et de regarder ma mère. Je n’ai plus la force de lui poser des questions, de lui parler. Artémis continue à lui poser des questions simples, à lui parler d’une voix forte : grand-mère tu es à l’hôpital mais tu dois te calmer pour guérir ! Respire lentement !</p>
<p>Elle qui est si peu bavarde d’habitude déploie des trésors d’imagination pour trouver des sujets. Ma fille et Jolinette, les plus fidèles au chevet de leur grand-mère, proches et complices, ont montré leur grand cœur. Nous nous moquons gentiment d’elles en disant : vous allez être infirmières, vous savez tout par cœur : elles nous montrent les écrans : la tension, le pouls.</p>
<p>Je suis découragée. Elle est rentrée mercredi 11 mars après l’opération, ça fait une semaine et demie de réanimation, alors qu’on observe la valse des autres chambres, où les malades restent moins d’une semaine.</p>
<p>À ce moment un interne vient nous voir. Il nous dit qu’ils ont remarqué son état, qu’elle s’était affaiblie. Elle devrait repasser au bloc, elle a du liquide dans le côlon. Artémis le bombarde de questions, moi j’ai les larmes aux yeux. Surtout quand il nous dit que c’est reparti pour le “tuyau” le respirateur et peut-être encore un coma artificiel…</p>
<p>Je lui demande tout de même pourquoi elle est en panique, pourquoi elle ne retrouve pas “sa tête”. Il explique vaguement que ce serait du à son infection, courant chez les personnes âgées.</p>
<p>Personne âgées ? Martine a 74 ans, et pas un seul cheveu blanc ! Et même si elle peut être totalement casse pieds, c’est une personne sensée, autonome, capable de comprendre qu’elle est à l’hôpital et qu’elle doit patienter !</p>
<p>Bon là je vous passe les détails, car il n’y a pas que le côlon. Autant de trucs pas vraiment graves mais qui s’accumulent, de mots savants, de solutions proposées.</p>
<p>Idem pour les questions incessantes que nous posons sur les résultats des examens. On ne sait pas, on a rien reçu, là c’est dimanche pas de résultats, moi je ne les ai pas, voyez l’autre équipe.</p>
<p>D’ailleurs depuis samedi mes sœurs m’ont bombardé de sms ” essaye de voir quelqu’un il faut dire ça et ça, c’est pas normal “.</p>
<p>Comment ont elles encore l’énergie de râler ? Moi je n’en peux plus ! Limite je préfèrerai qu’on ne me dise plus rien !</p>
<p>Je voudrais juste une pilule magique, un remède et qu’on me rende ma mère ! Autant quand elle dormait je pensais : reviens-nous ! Autant maintenant j’ai envie de dire : rendez la moi ! Rendez la moi malade, fatiguée si vous voulez, mais avec sa tête !</p>
<p>C’est dur de ne plus pouvoir lui parler normalement.</p>
<p>Après ce dur entretien, nous n’avons même pas eu le temps de rester un peu au calme avec elle. Nous la préparons, vous devez sortir. J’ai demandé à quelle heure je pouvais appeler.</p>
<p>Je suis à peine capable de conduire quand je repars. J’ai envoyé un sms à ma fratrie en disant que j’allais tout expliquer par téléphone.</p>
<p>Pendant que je conduis, Artémis appelle gentiment Camomille, Servane et Athéna. Puis nous passons chez Cédric à Ville Natale.</p>
<p>Nous buvons un café avec Cédric, Mariane et Coralie, échangeant nos angoisses. Comme d’habitude mes sœurs et frères comptent sur moi pour appeler l’hôpital après l’opération vers 21 h. Je ne suis pas inquiète.</p>
<p>J’ai des intuitions très fortes et depuis le début je sais que Martine va s’en sortir. De même que jamais je n’ai craint qu’elle n’ait un gros problème sur la table d’opération. Même malade Martine est une normande. Aussi solide que sa mère Jeanne. Elle n’a pas de problèmes cardiaques ni de problèmes respiratoires.</p>
<p>Ensuite j’emmène Artémis faire des courses, oui le dimanche c’est ouvert dans MaVille, car avec tout ça les frigos se vident et on ne prend même pas le temps de faire les courses.</p>
<p>Quand je rentre chez moi, épuisée, je trouve un mouchoir blanc noué à mon portail. Cela me réchauffe le cœur.</p>
<p>à suivre</p>Inconscient collectifurn:md5:13b3a78908f8ccc986336d8f0468c5c82014-03-28T00:00:00+01:002016-06-27T18:32:28+02:00LouisianneSociétéfemmesmèresociété <p><img alt="166837226" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos5/.inconscient_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="166837226" /></p>
<p>Je me suis toujours battue contre les principes moralisateurs, contre la morale tout court, contre les idées reçues. Je me suis battue contre les sermons, les empêcheurs de penser en rond. Contre tout ce qui veut enfermer les gens dans des cases, leur coller des étiquettes, les mettre dans le rang et je ne veux voir qu’une tête…<br />
<br />
En particulier en ce qui concerne les femmes, parce que j’en suis une bien sûr. Je ne prétends pas que les hommes n’ont pas leur propres chaînes, ni que leur éducation a toujours été idéale. Tout simplement je parle de ce que je connais.<br />
<br />
Je constate combien l’éducation de ma mère, celle de ma grand-mère, la mienne, la nôtre celles de mes sœurs, ont pu avoir un impact sur nos vies, sur nos façons d’envisager la vie.<br />
<br />
Quand je dis que mes filles ont de la chance, quand je constate à quel point les choses ont changé, je sais que ce n’est pas seulement à cause de la période actuelle et du pays où elles vivent. C’est aussi à cause de l’éducation que je leur ai donné, sans vouloir me lancer des fleurs.<br />
<br />
Je me suis fait ces réflexions dernièrement :<br />
<br />
À une époque je me disais qu’il me restait un fond d’éducation judéo-chrétienne, en particulier dans les moments “chauds” ce qui fait qu’il m’a fallu un peu d’entraînement pour me lâcher, malgré mon caractère coquin.<br />
<br />
C’est peut-être la raison pour laquelle les femmes ont tellement besoin d’entendre les mots, d’entendre “ je t’aime ”.<br />
<br />
Une fois qu’elles sont sûres d’être aimées, sûre que leur âme est bien reconnue, respectée, leur âme et pas seulement leur corps, alors tout est permis. Du moins rien ne choque.<br />
<em>OK saute moi dessus grand voyou, grand vo*yeur, ça me fait plaisir et ça ne m’inquiète pas puisque tu m’aimes ! </em><br />
<br />
Ces grands discours que je trouvais déjà stupide quand j’étais jeune : ne lui cède pas ! <em>comme si c’était un enfant à qui on refuse un bonbon</em>, c’est le seul moyen de savoir qu’il tient à toi, pas avant le mariage…<br />
<br />
<em>Tu parles, Charles, les apprentis séducteurs savent bien dire des je t’aime qu’ils ne pensent pas ! </em><br />
<br />
Ces grands discours je ne les ai pas entendus, ma mère avait suffisamment de jugeote pour savoir que ce qui était vrai avant l’invention de la pilule ne l’était plus après.<br />
<br />
Mais ces grands discours ont-ils imprégné l’inconscient collectif malgré tout ?<br />
<br />
Ou alors est ce parce que les femmes, les pauvres, savent très bien qu’elles peuvent être considérées comme des objets ? Sans même parler de l’horreur quand on ne leur demande pas leur avis, il y a aussi les cas, où elles comprennent trop tard qu’elles ont été trop naïves.<br />
<br />
<em>Ne profite pas de moi !</em> C’est ce qu’elles disent tout bas, inconsciemment. À tel point qu’elles ont longtemps oublié de s’écouter elles-mêmes ! Combien de fois dans des débuts de béguin, ne me suis-je pas auto-engueulée  ? (oui j’adore m’auto-engueuler !)<br />
<br />
<em>- Stop ! Avant de ressentir le pinçon de la jalousie, avant de te demander si il va te rappeler ou si il tient à toi, commence d’abord par t’interroger sur ce que tu veux TOI !<br />
Si ça se trouve d’ici 15 jours, tu te seras lassée ! Ou tu auras découvert que finalement il n’est pas si intéressant que ça ! Alors évite de lui faire la grande scène du II ou encore les petites allusions destinées à t’assurer qu’il tient à toi.<br />
Et surtout évite de t’arrêter de vivre pour attendre près du téléphone ! Wait and See ! </em><br />
<br />
Et ces auto-engueulades ont porté leur fruits, l’expérience aidant.<br />
<br />
Ce <em>“ ne profite pas de moi ” </em>rend les femmes aveugles au point que si elles avaient envie de profiter, <strong>elles,</strong> elles se censuraient. Pourquoi elles aussi ne profiteraient pas ? Sûrement parce que dans les grands discours, dans l’inconscient collectif il y a des petites phrases comme : si tu fais ça, tu es une… ou une…<br />
<br />
On a rarement vu un garçon se plaindre qu’une fille profite de son corps et oublie son âme en route ! Sans doute parce qu’eux on ne leur a pas bourré le crâne avec des grands discours sur ce sujet.<br />
<br />
Et puis les hommes ont toujours plus de mal à parler sentiments. Alors les femmes doutaient… Il est gentil, prévenant et tendre, mais il ne l’a pas dit…<br />
<br />
Là encore on se demande si l’inconscient collectif ne joue pas un rôle : ce n’est plus si il t’épouse c’est qu’il t’aime vraiment…<em>(tu parles Charles, vu le nombre de mariage pour la belle dot de la belle)</em>… mais cela devient : si il t’a dit qu’il t’aime, c’est qu’il ne profite pas de toi.<br />
<br />
Au lieu d’écouter l’inconscient collectif, nous devrions écouter nos intuitions, notre instinct. C’est lui mieux que personne qui peut nous guider.<br />
<br />
Que te dit ton inconscient à toi ? N’écoute pas l’inconscient collectif, ni tes copines. Écoute toi, écoute ton cœur, écoute ton instinct.<br />
<br />
Écoute là cette âme que tu veux reconnue et respectée. Commence par la respecter toi aussi !</p>Mères et fillesurn:md5:16383753e01cbc132f4882f2dbd143a02013-02-07T00:00:00+01:002019-06-20T10:04:12+02:00LouisianneÇa m'interpellefillesmèreparents <p><img alt="merefille.jpg" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_2/.merefille_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p>Je vous l’ai sûrement déjà dit, je suis fière de mes filles, de leur beauté, de leur intelligence, de leur petit côté rebelle, de leur bonne éducation (grâce à moi)… Vous dîtes ? Je vous soûle ?</p>
<p>Bref, disais-je, j’en suis fière, je les adore, mais j’avoue que certaines mères ont des attitudes qui me surprennent.</p>
<p>Je me souviens d’une amie d’enfance, que j’ai revue après plusieurs années d’absence. Elle était divorcée et avait élevée seule sa fille, âgée de 17 ans à l’époque. Très vite j’avais trouvé que sa fierté de mère, allait au delà de la fierté.</p>
<p>C’était de l’admiration béate, ça se sentait dans sa façon de citer sa fille toutes les phrases.</p>
<p>Sa fille inscrite dans une école de danse classique, préparait un spectacle de fin d’année, elle, la mère assistait à toutes les répétitions, restant 3 heures assises dans une salle de théâtre. Même pas l’idée ou l’envie d’en profiter pour aller se promener.</p>
<p>Elle me montra une robe, me disant : on se l’est acheté pour nous deux. Je faillis m’étrangler de rire en imaginant la tête de mes filles si j’avais osé faire ça. Elle me racontait les balades et les pique nique l’été avec sa fille. Quand sa fille a travaillé comme serveuse dans un restaurant pour l’été, madame mère y était presque tous les soirs. Je plaignais la pauvre fille d’avoir une mère aussi présente.</p>
<p>Elle faisait plus que vivre pour sa fille, elle vivait au travers de sa fille. Certaines mères ont l’impression de vivre une nouvelle vie par procuration, parce que leur fille est plus belle, plus intelligente, plus dégourdie, plus libre, bref tout ce qu’elles auraient voulu être.</p>
<p>Du coup elles ne savent plus rien faire, plus rien dire sans leur progéniture. Ma fille pense cela, ma fille dit cela, ma fille va faire ça. Bien entendu les amies de la fille connaissaient très bien la mère, car elles sont toujours à la maison.<br />
Et pour peu que la fille ait envie d’apprendre le piano, la mère s’inscrit aussi sec au même cours.</p>
<p>Certaines mères agissent comme si le corps de leur fille leur appartenait, s’incrustent dans la salle de bains, conseillent sur l’épilation, choisissent les sous vêtements.</p>
<p>J’ai une cousine, qui des années après le départ de sa fille de la maison pour vivre en couple, continue à parler des travaux de la maison de cette façon : avec Rose on va faire ça, et puis on va déménager ça, et puis on fera des rideaux… Sans se rendre compte que Rose est passée à autre chose et qu’elle n’a aucune envie de s’impliquer dans les travaux de sa mère.<br />
Et cette fameuse cousine est pourtant toujours mariée avec le père de ses enfants.</p>
<p>Ce comportement est le plus souvent inconscient. J’adore mes filles mais quand je sors, je n’éprouve pas le besoin de parler d’elles toutes les trente secondes. D’ailleurs il faut souvent me connaître depuis un certain temps pour que je dise que j’ai des enfants, et encore si on me pose la question, ou que la conversation vient sur le sujet.</p>
<p>Mais c’est incroyable comme certaines sont <em>deux personnes à la fois !</em><br />
J’ai un I-phone 4, ma fille elle a le 4S, moi je cuisine bien ma fille ne sait pas. Moi j’aime les fruits, ma fille aussi d’ailleurs, je chausse du 38 comme ma fille.</p>
<p>Elles me font penser au couple d’amoureux au début qui cite le nom de chéri ou chérie à chaque phrase, ou au contraire aux couples de retraités qui sont presque gênés quand leur moitié n’est pas là : ma femme n’est pas là, ma femme sait où est le café.</p>
<p>Non seulement je trouve normal que nos enfants aient le droit d’exister loin de nos regards, mais je trouve l’inverse tout aussi vrai.<br />
<br />
Exemple : quand j’étais enfant ou ado, dès que je faisais quelque chose, j’avais bien vite un suiveur ou une suiveuse. J’ai fait de la danse classique, Camomille a voulu s’inscrire (même cours, même prof vu notre peu de différence d’âge), <em>cela dit je la remercie car j’ai abandonné le classique sans aucun regret, trop rigide pour moi.</em><br />
Quand j’ai fait de l’équitation, Servane et Cédric ont voulu en faire aussi. Et je n’avais aucune envie de les voir débarquer dans mon domaine, surtout que les plus jeunes adorent raconter aux parents ce que fait leur aînée, et il y a toujours cette esprit de compétition que je n’avais pas.<br />
<br />
C’est la même chose aujourd’hui ! Mes filles sont venues me voir danser, bien sûr. Mais je n’aimerais pas qu’elles décident de faire la même activité que moi. C’est parfait si l’une fait de la poterie, la deuxième du yoga. Je n’irais sûrement essayer de faire la même chose qu’elles.<br />
<br />
Quand je vois les pubs mères-filles de la marque que je ne citerai pas, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est surtout la mère qui a envie de poser avec sa fille, pour montrer qu’elle est encore jeune et belle, et parce qu’elle est méga fière que sa fille lui ressemble.<br />
<br />
En tout cas mes filles pousseraient des hurlements si je leur proposais : non mais t’es pas bien, maman, je ne suis pas un trophée et c’est la honte de poser avec sa daronne, habillée pareil ! Déjà que quand j’avais 4 ans, tu as acheté le même tee-shirt pour nous deux.<br />
<br />
Peut-être que le même phénomène existe entre père et fils, mais je ne l’ai jamais observé.<br />
<br />
<strong>Bonus :</strong> votre série préférée revient bientôt !<br />
<br />
</p>