Une grande rêveuse - Mot-clé - âge<p>Louisianne</p>2024-03-25T18:24:17+01:00Louisianneurn:md5:d337931c96145e79975280b17ba1d6d1DotclearYvonneurn:md5:d86d01e2f4378e896d87b51ae67915482017-04-27T14:27:00+02:002017-05-06T10:55:26+02:00LouisianneAmour, amitié, relationssolitudevieillesseâge <p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_11/yvonne.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p>Je vous ai déjà raconté que depuis son hospitalisation, Martine a une nouvelle amie. Je l’ai appelé Yvonne dans <a href="http://grandereveuse.fr/?post/L-arriv%C3%A9e">ce billet</a>.</p>
<p>Dans la vraie vie son prénom est le nom de Martine, mon nom de jeune fille qui est un prénom, z’avez qu’à suivre !</p>
<p>Yvonne est plus jeune que Martine, pourtant elle l’appelle ” ma petite sœur ” et prend soin d’elle comme si c’était le cas. Elle lui rappelle ses RV à l’hôpital, vérifie que Martine n’a pas oublié la moitié de son dossier, sert d’intermédiaire quand Martine n’entend rien ou est mal reçue : quand Martine est allé faire changer ses lunettes, Yvonne a houspillé l’opticienne : ça ne vous viendrait pas à l’idée de faire assoir mon amie ? Vous ne voyez pas que c’est une personne âgée ?<br />
Yvonne est maintenant invitée avec la tribu à chaque anniversaire de Martine.</p>
<p>Yvonne m’aime bien. Elle me préfère à mes sœurs. Sans doute parce que je suis plus calme, ni pressée, ni stressée et que je papote avec elles deux. Elle me trouve ouverte et gaie, et puis elle apprécie le fait que je m’occupe autant de ma mère. Et aussi le fait que je sois célbataire, avec des filles loin de moi et pas triste pour autant. En même temps, je sens que tout comme ma maman, cela lui donne envie de me protéger, qu’elle pense que je mérite plus d’attention que ma fratrie et c’est plutôt mignon.</p>
<p>Un jour je propose à Martine et Yvonne de venir prendre le thé chez moi. Yvonne est ravie, cela la sort un peu. Je les retrouve chez Martine et je les emmène en voiture.</p>
<p>Yvonne est toujours très élégante, grande et mince, elle ne ressemble pas du tout à Martine. C’est une femme très posée, très discrète. J’ai aimé sa vision des choses et sa façon de parler. Nous parlions de restaurant et elle me dit :</p>
<p>- Avant j’allais au restaurant seule. Et à chaque fois on me mettait dans un coin au fond, près de toilettes ! Mais enfin si je sors c’est que j’ai envie de voir du monde ! On dirait que dès qu’on est vieux et seul, on a plus le droit d’exister ! On dirait que l’on est punie !</p>
<p>Je lui dis qu’elle est bien gentille, que moi je n ‘accepterai pas d’être reléguée près des toilettes ! Et si vous disiez ce que vous venez de me dire : quand on est seul on veut voir du monde ! Sans doute que ça clouerait le bec à la jeune serveuse !</p>
<p>Plus tard nous parlions du célibat, de la difficulté de rencontrer. Elle me demande : vous ne pensez pas que c’est plus facile en province ?<br />
Je dis oui et je suis même étonnée qu’elle le pense. Elle dit :<br />
- Je crois que les gens se connaissent plus.</p>
<p>Je ne suis pas tellement d’accord avec ça : connaître tout le monde pour moi cela a l’effet contraire ! Le même que lorsque l’on dit : je vois toujours les mêmes amis, les mêmes couples, les mêmes collègues, du coup je ne rencontre personne !<br />
Et puis je sais aussi que la province est un bien joli mot, mais bien vaste aussi : tout dépend où l’on va, il y a des endroits où c’est très difficile de se faire des amis.</p>
<p>- Je le pense pour d’autres raisons : je pense que les gens sont moins difficiles sur le physique. Le look, la ligne, le paraître ça compte moins.</p>
<p><em>Parenthèse : J’ai déjà raconté ici combien mes sœurs et moi, jeunes, étions ravies d’avoir un tel succès à Petite Ville du Sud, alors qu’en Ile de France nous n’avons jamais été les reines du bal. Pas moche non plus, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais comme beaucoup de monde : dans la moyenne. </em></p>
<p>Plus tard nous allons faire un tour en voiture, je leur montre les étangs et la forêt. Yvonne parle de la solitude, elle dit :</p>
<p>- Je ne me plains pas. Si on parle trop on lasse les gens, et puis il y a toujours plus malheureux que nous. Mais c’est difficile quand on a vécu des années avec quelqu’un de bien ! Ce n’est pas parce qu’il est mort que je dis qu’il était bien, mais il était vraiment bien !</p>
<p>Soupir de Martine qui pense la même chose… Sauf que Martine se plaint plus souvent.</p>
<p>- Ma fille Louisianne (oui sa fille s’appelle comme moi) me dit souvent : ” mais maman il y a des gens qui n’ont jamais connu ça ! “</p>
<p>Martine rit : ma Louisianne aussi elle me dit ça !</p>
<p>Je dis : oui je lui dis ça : moi je n’ai jamais connu ça, ne te plains pas maman !</p>
<p>Yvonne dit : oui c’est vrai ! On ne se rend pas compte la vie est injuste ! Souvent ceux qui mériteraient ne trouvent pas !</p>
<p>J’ai aimé cette façon de penser ! C’est tellement rare !<br />
En général les gens vous abreuvent de conseils, voire vous font des reproches : trop difficile, trop gentil, trop ceci, trop cela, et ce n’est pas Gwenaël qui dirait le contraire puisqu’on lui dit souvent ! Alors que ceux qui disent ça ne vous connaissent même pas vraiment !</p>
<p>Et j’ai aimé aussi cette façon de dire : je ne me plains pas. Moi je la plains et je trouve ça très triste. Sa fille vit à New York, elle n’aura pas d’enfants. Je trouve ça triste pour elle et pour tant d’autres veuves. Elles ont une belle vie mais la vie n’est pas finie, elle pourra être encore longue.<br />
Elles n’ont pas envie d’en finir, mais elles ne remplaceront jamais celui qui est parti.</p>
<p>Il me reste au moins l’espoir, et je n’ai pas dans mon cœur le fantôme d’un conjoint que je ne sais pas enterrer.<br />
Mais si un jour d’ici une vingtaine d’années, je me retrouvais dans la même situation, je ne sais pas si j’aurais encore mon optimisme.</p>
<p>Quand je l’ai déposée à Ville Natale, il faisait beau. Elle m’a dit de la laisser chez Martine : je vais rentrer à pied. Quand il fait beau comme ça, je n’ai pas envie de rentrer trop tôt, j’aurais l’impression d’être punie si je rentrais déjà !<br />
Je me dis qu’elle est bien plus seule que Martine qui a toujours de la visite. Martine a cette chance de plus en plus rare d’avoir tous ses enfants et aussi beaucoup de ses petits enfants qui ne vivent pas loin.</p>
<p>Cela me laisse un vide au cœur. Et je me dis que peut-être c’est ce qui m’attend un jour.</p>Début d'annéeurn:md5:8669e584bbcde8497487c0a8e990a1622017-01-31T14:00:00+01:002017-01-31T14:04:03+01:00LouisianneVraie viequotidiensociététravailâge <p><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_11/.mana_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p>J’en suis où dans tout ça ? Dans les questionnements ? Enfin façon de parler, je me suis toujours posé des questions !<br />
Non ce qui me gêne parfois c’est de me demander si je n’ai pas perdu trop de temps… Tiens comme les djeuns qui mettent des panneaux Face de bouc : j’ai perdu trop de temps avec mon ex !</p>
<p>Non ce n’est pas avec mon ex, qui d’ailleurs n’a jamais été un officiel mais un caché. C’est plutôt en général. Quand je me dis : j’adore mon appart, j’aurais du déménager plus tôt… Ben non ça ne colle pas, je n’aurais pas eu cet appart là ! Bref je suis toujours optimiste, mais il y a quand même des moments où le temps que l’on ne voit pas passer, passe quand même sans nous demander notre avis.</p>
<p>Par exemple je veux changer de poste. Bon d’accord je ne vais pas me plaindre, c’est en interne, personne ne me met dehors, personne ne m’oblige à changer et je ne serai jamais à la rue.<br />
Mais quand je met à jour mon CV et que je vois mon âge… Ah ouais quand même !<br />
Bien sûr je suis hyper dynamique, en pleine forme, je ne me sens pas ” en fin de carrière ” ni même retraitable. Mais ce matin on m’a demandé :</p>
<p>- Et au niveau de votre carrière, vous comptez vous arrêtez quand ?<br />
- Euh, dans 10 ans pourquoi ?<br />
Déjà le fait que l’on me pose la question m’inquiète ! C’est pas bon signe, ça !<br />
Les recruteurs veulent que l’on reste de 3 à 5 ans sur un poste ! Et alors ? Dans 5 ans je serai toujours là !<br />
Bon du coup tu te dis, comme tous tes amis : mouais à CV égal, si il y a une hésitation on ne va pas me choisir !<br />
Ce serait déjà un coup de bol si je suis l’heureuse élue au milieu de 10 ou 15 candidats, alors si en plus on regarde l’âge !</p>
<p>Alors ça fait tout de même drôle ! Parce que c’est un truc sur lequel tu n’as aucun pouvoir ! Tu as toujours la pêche toujours l’envie de bouger, de découvrir, de changer, d’apprendre. Et c’est ça qui compte, sauf que voilà il y a ce truc que d’autres vont voir : ton âge !<br />
<br />
C’est un peu comme la maladie, tu n’as aucun pouvoir là dessus, tu ne choisis pas !<br />
Tu pestes, tu enrages, tu dis ” non mais lâche-moi la grippe, et toi mon corps c’est pas toi qui décide ! Laisse moi me lever de mon lit et aller où bon me semble ! “</p>
<p>Et puis c’est la même chose, quand tu te dis que l’amour c’est pas gagné !<br />
Tes amis ont beau te dire : mais non c’est à tout âge ! Ma voisine de 60 ans a rencontré son nouveau mari en promenant son chien…<br />
Oui bien sûr tu sais tout ça. Mais tu sais bien aussi que ce n’était déjà pas facile quand tu étais jeune, que tes potes de trente ans se plaignent que tout le monde est déjà en couple. Que l’on dit même que passé un certain âge, on ne se fait pas d’amis aussi facilement qu’à vingt ans.<br />
Là encore tu n’as pas vraiment ” la main ” sur tout ça.</p>
<p>Peut-être que c’est plus fort que moi, il faut que j’agisse, il faut que je me bouge. Je sais râler comme tout le monde, mais pas que ! J’agis, et je ne suis pas le genre à pleurer au coin de feu, je bouge.<br />
Alors quand les gens (ceux qui me connaissent peu) me disent : il faut se bouger, j’éclate de rire : on ne peut pas dire que je ne me bouge pas !</p>
<p>C’est clair on ne referra pas le monde, on ne changera pas le regard de la société.</p>
<p>Athéna rit toujours quand je lui parle de tout ce que je fais, elle dit que je suis une incorrigible optimiste.<br />
Je change mes meubles, je répète mon texte pour mon spectacle de théâtre en juin, je prends des cours de danse et je fais des stages, je me fais dorloter avec des massages et soins relaxants. Puis je teste des petits resto avec mon complice. Mes filles disent que je rajeunis, que j’en fais dix fois plus qu’elles. Et si je leur demande mon principal défaut elles me disent :<br />
- Tu ne supportes pas de t’ennuyer !</p>
<p>Mais la bonne nouvelle de l’année 2017, là maintenant tout de suite, c’est que mon voyage à New York est programmé pour fin mars !</p>
<center>
<h1><span style="color:#ff0000;"><span style="background-color: rgb(255, 255, 0);">YOUPIIII !</span></span></h1>
<p><span style="color:#ff0000;"><span style="background-color: rgb(255, 255, 0);"><img alt="" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_11/.torche_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></span></span></p>
</center>Dépensesurn:md5:4add9224c9345d3eecf69c5cffca8fe42016-11-15T13:33:00+01:002016-11-15T13:33:00+01:00LouisianneVraie viemyopieâge <figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_11/lunettes.JPG"><img alt="lunettes.JPG" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_11/.lunettes_m.jpg" /></a>
<figcaption> </figcaption>
</figure>
<p>Il y a des dépenses dont on se passerait bien !</p>
<p>Ou plutôt, si on veut bien les faire ces dépenses, mais ce serait bien si on nous remboursait les deux tiers ou au moins la moitié !</p>
<p>Je dois changer mes lunettes, hé oui encore ! Pendant quelques années j’ai été tranquille, ma myopie n’évoluait pas, et puis comme je met plus souvent mes lentilles que mes lunettes, je m’en moquais un peu des lunettes.</p>
<p>Sauf que voilà vision de près a pointé le bout de son nez. Les lentilles sont devenues progressives (et beaucoup plus chères) et mes yeux de plus en plus fatigués ce qui fait que lorsque je travaille, je met plus souvent mes lunettes. Et si je ne vois pas bien de près avec mes lunettes, je ne peux pas travailler, logique !</p>
<p>Mais quand je vois ma dernière facture de lunettes (pourtant chez “la fin des lunettes chères”) j’ai la nausée. D’ailleurs je n’y retournerai pas chez tous ces “discount”. Pas assez de choix, un personnel qui change tout le temps. Bref, je vais rester fidèle à mon opticienne de quartier que je connais depuis des années, ce n’est pas plus cher et le service est le meilleur.</p>
<p>Et puis il y a aussi mon ami le dentiste. Non je ne plaisante pas ! Après bien des déboires, j’en ai enfin trouvé un bien, qui ne pousse pas à la consommation et n’est pas un voleur. Il est même plutôt du genre à dire : vous êtes vraiment sûre que vous voulez une dent ? Vous voulez vraiment boucher ce trou ? Ben oui mon petit monsieur, je n’aime pas les trous, vous voulez qu’on m’appelle “sans dents” ? Hihi.</p>
<p>Et là aussi le devis donne la nausée.</p>
<p>Bref moi qui était contente d’avoir retrouvé un peu d’air dans mes finances, et moi qui rêvait d’un voyage à New York, il va falloir y réfléchir à deux fois ! Mme Mutuelle ne va pas proposer grand chose, j’ai l’habitude !</p>
<p>Voilà des dépenses dont je me passerais bien !</p>
<p>Et comme dit Martine : ne te plains pas ! Tu verras quand tu auras EN PLUS les appareils auditifs !</p>
<p>Super ! J’en rêve déjà !<br />
</p>Le fil de juinurn:md5:2a7b7e1d2f5b57af3efec9f68aa9ef9d2015-06-27T09:30:00+02:002015-06-27T08:35:12+02:00LouisianneJournal de bordfamillevacancesvieillesseâge <p>J’ai du mal à reprendre le fil de juin et pourtant je m’étais promis d’être plus présente ici !</p>
<p>La fin de l’année arrive pourtant ! Enfin ! Année scolaire bien sûr ! Cédric me disait l’an dernier que l’on devrait faire un réveillon le 30 juin, dire Bonne Année, lancer les confettis, déboucher le champagne !</p>
<p>Car nous sommes nombreux à fonctionner comme ça ! L’année scolaire, la coupure c’est l’été, la reprise c’est septembre. Et peu importe que l’on parte longtemps ou non, que l’on ait des enfants d’âge scolaire ou non !</p>
<p>Beaucoup d’entreprises connaissent un ralentissement l’été, même si Paris au mois d’aôut n’est plus vraiment l’accalmie qu’on a connu, même si le temps où on peut se garer en ville dure de moins en moins longtemps !</p>
<p>Et si comme moi vous faites des activités, que ce soit de la boxe, du dessin ou de la danse, quel que soit l’âge des adhérents, des élèves, la rentrée est en septembre et la fin des cours en juin.</p>
<p>En ce moment ce sont les soirées de fin d’année, les buffets apéros pour fêter le dernier cours. La plupart des soirées récurrentes s’arrêtent en juin, parfois en juillet, même si d’autres “de plein air” prennent le relais et on reçoit déjà des méls pour les inscriptions de septembre !</p>
<p>Juin c’est aussi le mois des invitations, celui où vite on remplit son agenda : zut depuis le temps que je dois inviter la famille Ursule, il faut que je le fasse avant les vacances ! Et pour ceux qui ont la chance d’avoir un jardin ou un petit bout de terasse, c’est toujours moins de tracas de faire un barbecue !</p>
<p>Côté tribu toujours beaucoup de choses à gérer. Après un court séjour en maison de repos qui s’est révélé catastrophique, Martine est retourné à l’hôpital en gériatrie cette fois. La maison de repos n’était pas responsable du fait qu’elle soit repartie en urgence, c’était évident qu’elle était sortie trop tôt de l’hôpital. Beaucoup trop faible et pas autonome. Et les résidents sont vraiment seuls. Nous avons du faire un scandale mes soeurs et moi pour que le médecin se décide à intervenir. Depuis le vendredi nous avions signalé qu’elle allait de plus en plus mal, et c’est seulement le samedi soir qu’elle est partie en ambulance aux urgences.</p>
<p>Elle ne mange pas ! Elle ne mange pas, on fait quoi ? Voilà la phrase que nous avons du répéter cent fois, depuis décembre d’ailleurs, avant même sa première hospitalisation, sans jamais avoir de vraie réponse. Pour tout le reste, oui, pour ça non.</p>
<p>Une seule fois pourtant, quand Martine avait arraché la sonde qui la nourissait on m’avait dit qu’elle ne pouvait pas rattraper seule ses carences, qu’il faudrait qu’elle mange toute la journée ! Et pourtant une semaine après on lui retirait les perfusions et on l’envoyait en maison de repos !</p>
<p>Je précise que je n’ai absolument rien contre le personnel hospitalier ! Ils sont tous dévoués, courageux, à l’écoute. Le seul problème vient de plus haut : les internes. Ce n’est pas qu’ils ne soient pas compétents, c’est qu’ils sont débordés et qu’ils changent trop souvent de service. On ne voit jamais le médecin chef, le grand ponte. On sait qu’il a dit ça et ça, qu’il y a des réunions pluridisciplinaire. Un jeune interne charmant m’avait même dit qu’il n’avait pas accès à toutes les données concernant le cancer.</p>
<p>Bref, Martine revient en gériatrie où on lui remet une perfusion et elle reprend du poil de la bête à vitesse grand V. Servane m’écrit qu’elle a vu la gériatre qui lui a dit : elle a 2, 5 l par jour, elle ne pourrait jamais faire ça toute seule. Et elle me dit un peu étonnée : mais on t’avait déjà ça non ?</p>
<p>Je dis oui. Alors pourquoi est-elle sortie ? Une semaine et demie sans perf, et elle a dépéri, dans une maison soit disant “médicalisée” personne n’a vu qu’elle était tombée à 9 de tension ! Et pourtant j’avais vu qu’on lui avait mis une couche ! On avait bien remarqué qu’elle ne pouvait même plus se lever pour aller aux toilettes pourtant juste à côté de son lit !<br />
Il y a vraiment des abérhations !</p>
<p>Mais en gériatrie la doctoresse est une femme qui a de la bouteille, elle est charmante. Un jour elle nous reçoit tous les 4. Nous en avons marre, Martine aussi : nous voulons la sortir de l’hôpital. Elle a eu plusieurs permissions de sortie le dimanche et elle est revenue transformée. La doctoresse a bien compris qu’elle est bien quand elle est entourée de sa famille, le meilleur remède.</p>
<p>Alors nous posons mille question : la Sauvageonne c’est possible ? Le voyage ? Et après le retour, une infirmière à domicile ?</p>
<p>Nous avons le feu vert mais il reste un délicat problème. Ce satané système de poche qui fuit tout le temps, panique Martine, use le personnel hospitalier et nous panique aussi.</p>
<p>Puis le miracle arrive. Le chirurgien qui la jugeait trop faible jusque là accepte d’opérer Martine. Servane saute au plafond de joie. Elle qui disait au docteur : mais bon sang opérez là ! Elle était dix fois plus faible quand elle est arrivée ! Et elle a subi 4 opérations ! Débarassez-la de ce truc !</p>
<p>Servane disait souvent aussi : mouais finalement tout ça n’aura servi à rien ou pas grand chose : elle n’a toujours pas d’appétit et elle a toujours les mêmes problèmes de transit qu’en décembre !</p>
<p>Depuis mardi on a rebranché les ” tuyaux inernes” de Martine. Et débranché les perfusions. Elle doit sortir la semaine prochaine. Elle n’est pas en grande forme, elle marche doucement, elle est faible, mange peu, mais elle est heureuse de sortir.</p>
<p>Elle dormira chez Cédric en attendant le départ. Car bien qu’on nous promette monts et merveilles : une ambulance oui bien sûr c’est pris en charge, ceci cela, oui bien sûr c’est pris en charge…Mouais en fait à part l’hôpital rien n’est gratuit, et la mutuelle, que pourtant Martine a payé toute sa vie sans jamais être malade rembourse avec parcimonie selon des critères toujours complexes…</p>
<p>Après avoir juré leurs grands dieux que Martine ne pouvait voyager qu’en ambulance et critiquer ma vieille break, ma fratrie a finalement trouvé que c’était bien que j’emmène Martine comme tous les ans…<br />
En même temps personne ne s’est proposé et j’ai doucement rigolé !</p>
<p>- ça va c’est bon, je vais rouler de nuit, Martine allongera le siège et dormira, ainsi que Jolinette et Manivelle. Pas de soucis, dis-je, dans la voiture tout le monde dort sauf moi !</p>
<p>J’ai même entendu quelques machos critiquer ma conduite (beau-frère, neveu). Je suis trop cool, il parait. Je m’arrête trop souvent, toutes les deux ou trois heures. Je ne fais pas la course, je met plus de temps qu’EUX à descendre, EUX ils se vantent de ne mettre QUE 6 ou 7 h.</p>
<p>Laisse parler les gens me disent mes filles. J’y compte bien ! C’est drôle de toujours penser que la vie est une compéttition ! Et qu’une grande rêveuse est forcément un peu à la ramasse, et du coup on la met toujours à la table des enfants, des ados ou des mamies.</p>
<p>Bon je vous rassure c’est seulement la vision d’une partie de ma tribu !</p>
<p>Je vais terminer ce billet fil de juin par une petite anecdote émouvante :</p>
<p>Dimanche dernier c’était mon tour de “prendre” Martine pour qu’elle voit mon nouvel appartement. Elle avait déjà vu des photos mais pas en vrai. Elle avait raté un long et important épisode : des premiers cartons jusqu’à l’installation. Martine s’était beaucoup inquiété de mon sort et s’était vraiment fait des noeuds à l’estomac au propre et au figuré !</p>
<p>Le jour J, je m’arrête près de la petite allée, Artémis prend le bras de sa grand-mère pour l’aider à monter l’unique étage, pendant ce temps, je gare la voiture au sous-sol. J’ai rejoint ma mère et ma fille, et ce n’est que beaucoup plus tard qu’Artémis m’a dit :</p>
<p>- Martine a pleuré de joie en voyant l’appartement !</p>Févrierurn:md5:dfd076482ea6696dbb69acf15e0d6ee22015-02-22T19:00:00+01:002015-02-22T19:18:51+01:00LouisianneQuotidienfamilleâge <p><img alt="jrdin.jpg" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_7/.jrdin_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="" /></p>
<p>Le temps passe vite.</p>
<p>La semaine prochaine je vais à la Sauvageonne. Ce voyage va nous permettre d’emmener tous les meubles et les outils de jardin.</p>
<p>C’est plutôt rare que j’aille à la Sauvageonne en février, la dernière fois c’était parce qu’une tempête avait arraché des tuiles. Et je garde un souvenir horrible du froid, le bois était tellement humide que je n’ai pas pu ouvrir les fenêtres, donc les volets non plus !</p>
<p>Heureusement, je ne vais pas dormir à la Sauvageonne mais à Petite Colline chez les parents de Jérémy. Ils sont charmants et font partie de la famille maintenant. J’aurais chaud chez eux et nous partagerons leurs repas.<br />
Après la fatigue du voyage et le déchargement du camion ce sera bien appréciable !</p>
<p>Et heureusement que Jérémy est là pour me motiver. C’est presque lui qui me donne les indications :</p>
<p>- Vide les deux armoires de l’entrée, on va les démonter, et on entreposera les cartons là.</p>
<p>Une tâche qui me paraissait insurmontable ! Mais Artémis et Jérémy sont venus m’aider. Petit à petit on y voit plus clair.</p>
<p>Il reste encore beaucoup de bazar. Et d’un côté je suis contente de prendre un nouveau départ dans un deux pièces juste pour moi. De l’autre je me demande où je vais mettre “tout ça”.</p>
<p>Parfois je n’en dors plus. <em>Voyons, il faudra bien un meuble pour mettre toute la paperasse, La chambre va être petite, j’ai une armoire et une commode, mais où mettre le linge de maisons, les draps, les serviettes de toilette… Et si je n’ai pas de cave…</em></p>
<p>Samedi j’ai invité Martine, toujours aussi faible à nous regarder ranger. Le médecin l’a envoyée chez un spécialiste et elle doit passer une batterie d’examens. Camomille s’occupe de tous les rendez-vous, se faire houspiller par Servane a été utile.<br />
Mais en attendant elle ne mange toujours pas ou très peu. Le spécialiste a même dit qu’elle fait de l’anorexie ! Pour une aussi bonne mangeuse c’est un comble.</p>
<p>Du coup l’inquiétude dure. J’avais espéré naÏvement un traitement express et qu’on en parle plus. Mais voilà il va falloir trouver la cause. Et bien sûr nous croisons les doigts pour qu’on ne nous annonce pas quelque chose de très grave. Car à priori le diagnostic du médecin “mycose” n’est pas exact.</p>
<p>Servane et moi disons qu’elle a un problème depuis longtemps. Elle n’a jamais voulu aller voir le médecin car elle a des idées toute faites sur les causes. Mais là cela s’aggrave.</p>
<p>Heureusement elle a envie d’aller à la Sauvageonne à Pâques et cela fait une motivation. Depuis quelques jours elle semble voir moins les choses en noir.</p>
<p>Servane et moi disons souvent que ça fait drôle de ne plus voir notre mère “comme avant”. D’arriver le matin et de la trouver en robe de chambre, son lit pas fait, alors qu’elle est toujours debout de bonne heure et la maison rangée.</p>
<p>Je continue à rester positive. À imaginer des lendemains souriants. Je suis sûre que c’est un mauvais moment à passer. Tout comme mon déménagement.</p>Petits et gros soucisurn:md5:9177961d20cbfe568d86901694eb4a982015-02-16T20:33:00+01:002015-03-22T12:18:07+01:00LouisianneFamillefamilleâge <p><img alt="age.JPG" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_7/.age_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="" /><br />
Je suis tellement fatiguée que je n’arrive plus à bloguer, ni même à lire vos blogs.</p>
<p>Entre mon rangement, mes cartons et ma recherche d’appartement je ne vois plus le jour.</p>
<p>Et puis depuis décembre, Martine ne va pas bien. Tout a commencé par un zona qui l’a défigurée. Ensuite une mycose de l’intestin, je ne savais même pas que ça existait, qui l’a rendue malade et lui a fait perdre 8 kilos.</p>
<p>Pas facile à gérer parce que Martine est têtue. Servane et moi avons toute les peines du monde a la faire consulter le médecin : non il ne saura pas me soigner, mais non je suis allergique aux médicaments, non pas d’analyses de sang, ça ne sert à rien, ils ne vont rien trouver !</p>
<p>Bref ma soeur et moi passons notre temps à nous téléphoner, nous donner des nouvelles, nous relayer pour l’appeler.</p>
<p>Pourquoi seulement nous ?<br />
Justement Servane perd aussi beaucoup d’énergie à s’énerver après les deux autres ! Camomille qui est tout le temps débordée, trouve tout le temps une bonne excuse : je n’ai pas le temps. Cédric qui habite au dessus de chez Martine, mais ne remarque rien de spécial, passe tous les soirs. Mais il a fallu tirer le signal d’alarme pour lui dire : passe aussi tous les matins</p>
<p>On s’en moque dis-je à Servane. C’est comme ça dans toutes les familLes. Nous sommes quatres donc il y en a deux de sûres, c’est déjà bien !<br />
On ne peut pas compter sur les autres, on s’en cogne ! Moi je m’inquiète surtout pour maman !</p>
<p>À leur décharge, Martine ne demande jamais rien. Elle n’ose pas déranger, n’ose pas demander. Forcément qui ne veut rien voir, ne voit rien !</p>
<p>Heureusement il y a aussi les petits enfants. Les visites continuelles en rentrant du lycée. Athéna est loin mais appelle régulièrement. Artémis et Jérémy passent la voir et Jérémy en profite pour réparer deux ou trois trucs.</p>
<p>À force de ne pas s’alimenter, Martine n’a plus de forces. C’est à peine si elle peut faire son lit. Servane et moi nous râlons, insistons pour savoir ce qu’elle a mangé.<br />
Mais je ne peux avaler, je n’ai plus de goût à rien !</p>
<p>En plus elle qui est plutôt gaie voit tout en noir, une grosse déprime. Un rien la contrarie, elle ressasse la moindre nouvelle.</p>
<p>Dimanche nous avons décidé de l’obliger coûte que coûte à faire ses analyses de sang, ce qu’elle a fait aujourd’hui. Je dis à Servane : le mieux est de l’accompagner chez le médecin et de lui dire qu’elle ne mange pas ! Nous ne savons pas ce qu’elle lui dit, ni ce qu’elle entend !</p>
<p>Ce matin appel de Servane, j’étais au travail :</p>
<p>- Trop tard ! Elle a pris rendez vous demain matin ! Et moi je ne peux pas, j’ai une réunion importante.</p>
<p>Je fais ni une, ni deux, je pose une journée :</p>
<p>- J’y vais ! Ne lui dis rien ce sera la surprise !</p>
<p>Le médecin est en face de chez Martine. Je ne l’ai pas vu depuis des siècles, ça va faire drôle. Quand je me suis mariée j’ai changé de médecin et je ne suis jamais revenue.</p>
<p>Mais je crois qu’il y un moment où ce n’est plus la mère qui accompagne sa fille chez le médecin, mais l’inverse.</p>Mûrir ça a du bonurn:md5:197b67373a8f5d9b0a51cdb74efc63552015-01-18T11:08:00+01:002024-01-23T11:56:41+01:00LouisiannePsycho drôlesociétéâge <p>Je n’ai pas dit vieillir, car le troisième et quatrième âge, ça a peut-être du bon, mais je vous dirai ça en temps utile.</p>
<p>Je me souviens d’une émission consacrée à un seul invité, chanteur, acteur. La coutume était que le présentateur demande :</p>
<p>Si tu pouvais changer quelque chose dans ton physique et ta personnalité ce serait quoi ?</p>
<p>Un chanteur dans la cinquantaine a dit : physique, non ça va, je me suis habitué finalement !</p>
<p>Cela m’a fait sourire, en effet je me suis souvent dit que les petits travers que l’on se trouve, les petites choses qu’on changerait bien, les petits complexes, un jour on se dit : finalement c’est bien !</p>
<p>Voici quelques exemples dont certain me concernent bien sûr, mais pas seulement !</p>
<p> ********</p>
<p><span style="color:#800080;">Je faisais plus jeune que ma cadette de 3 ans, cela m’agaçait un peu. C’est moi l’aînée, non mais !<br />
Aujourd’hui je ris quand on me croit la plus jeune. Plus jeune que mes deux soeurs, et aussi que mon frère qui perd ses cheveux.</span></p>
<p><span style="color:#0000CD;">Avoir une peau grasse : un cauchemar à l’adolescence. Mais la peau grasse se calme un jour. Et ce sont les peaux, les plus épaisses, les plus solides. Une peau fine se ride, s’assèche, un cauchemar à l’âge mûr. </span></p>
<p><span style="color:#EE82EE;">Être un petit bout de chou. Rêver d’être plus grande à l’adolescence, on ne me voit pas, zut, pourquoi je n’ai pas la taille mannequin ? Quand on a pris un peu de bouteille, cette pseudo fragilité a du bon : on vous tient la porte, on vous porte votre sac. Les ados boutonneux n’y pensaient pas forcément, mais en mûrissant on devient un peu plus attentif. </span></p>
<p><span style="color:#A52A2A;">Et côté homme ? Les femmes préfèrent les grands ? Pas forcement vrai et si on vous a oublié en route, pas grave, vous serez le seul célibataire et content de l’être quand vos potes seront à l’âge du divorce. Et vos amies aussi. Et un homme libre c’est une denrée rare et chère ! </span></p>
<p><span style="color:#FFA500;">Je rêvais d’avoir une voix de femme fatale, j’ai une voix de gamine. Énervant quand on est jeune, surtout si on fait jeune, mais génial en mûrissant. On me prenait pour une de mes filles au téléphone, je me suis d’ailleurs souvent fait passer pour elles pour des démarches,. Quand les gens qui ne m’ont eue au téléphone me rencontrent en vrai, ils me disent : je m’attendais à voir une jeune fille.</span><br />
<br />
<span style="color:#0000CD;">Ce que je suis d’ailleurs, une jeune fille, mais bon avec l’âge on devient myope aussi</span></p>
<p><span style="color:#A52A2A;">Les rondeurs. Ah les rondeurs ! Un jour on s’aperçoit que lorsqu’on a des rondeurs on a pas de rides. Les joues rondes : je voulais avoir des pommettes hautes et saillantes pour faire femme fatale et j’ai des joues rondes.<br />
Encore un atout en vieillissant ! </span></p>
<p><span style="color:#008000;"><em>Parenthèse : Là j’avoue que je ne suis pas du tout objective : je n’aime pas les sacs d’os, les trop maigres, et ce quel que soit l’age. Bien sûr certains ne sont pas responsables, mais d’autres si.<br />
On le disait chez les regardeurs de poids : il faut faire la différence entre le poids de croisière (celui où on est bien sans trop d’effort) et le poids fanstamé, celui qu’on s’escrime à garder au péril de sa santé !<br />
Et j’en ai un exemple flagrant avec mes sœurs. Ben oui quand on est ” taillée comme une armoire normande ” comme dit Martine, normande bien sûr, pas la peine d’essayer de ressembler à une ado pré-pubère.<br />
Du coup je n’arrête pas d’embêter mes soeurs : tu as trop froid ? Normal tu n’as que la peau sur les os. Tu as des rides ? Tu n’avais pas besoin de maigrir autant : tu avais de jolies rondes quand tu étais jeune. Tu as les seins qui tombent, fallait pas faire le yoyo ! Tu n’en as plus ? Pourtant tu en avais beaucoup quand tu étais ado, on a rien sans rien.</em></span></p>
<p><span style="color:#FF8C00;">Avoir une âme d’enfant, s’émerveiller de tout. Jeune on vous dit, ma pauvre tu vis au pays des bisounours, tu ne t’en sortiras pas dans la vie, tu es trop naïve, tu te feras avoir. À quarante ans on vous invite parce que vous êtes toujours gaie et les autres aigris, vous êtes un rayon de soleil. </span></p>
<p><span style="color:#0000FF;">Une grande rêveuse : À quinze ans ma pauvre fille tu rêves pendant les cours, tu planes, tu ne pourras jamais trouver un métier.<br />
À quarante et plus : tu en as de la chance de savoir rêver encore, moi j’ai perdu le goût de rêver ! </span></p>
<p><span style="color:#B22222;">Se disperser avoir envie de tout, tout faire à la fois. Quand on est jeune c’est un défaut : concentre toi sur une chose et finis là ! Quand on mûrit on a appris à faire la part des choses à faire le tri. Alors que ceux qui ne faisaient pas grand chose ne font plus rien. </span></p>
<p><span style="color:#DAA520;">Avoir une passion surtout si on est excessif. Jeune c’est bien mais c’est trop. On ne fréquente que ceux qui ont la même passion, on s’isole des autres. Adulte on aura une autre passion ou plusieurs, car un passionné ne cesse jamais de l’être. Et au lieu de nous engloutir et nous isoler, au contraire cette passion sera une soupape, un jardin secret peut-être même.</span></p>Attenteurn:md5:ac1005f8bcdcf4ec831cd225eeea305d2014-12-29T20:40:00+01:002015-03-08T10:06:46+01:00LouisianneÉtat d'âmesociétéâgeâmeévolution <p><img alt="attente.jpg" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_7/.attente_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="" /></p>
<p>Peut-être suis dans une phase lugubre en ce moment, mais hier je me disais qu’il y a un moment dans la vie où on a l’impression qu’on attend plus rien, plus grand chose… À part la paix peut-être.</p>
<p>J’avais un ami qui dès quarante ans me disait que la vie était trop longue, que l’on vivait trop longtemps. Je riais, je ne comprenais pas, je me disais qu’il devait être malheureux, ou pessimiste.</p>
<p>Et aujourd’hui ça ne me parait pas si ridicule comme sombre pensée.</p>
<p>Qu’est ce que j’attends, qu’est ce que j’espère, quels sont mes rêves ?</p>
<p><span style="color:#800080;">Il y a l’enfance, le pays du bonheur, de l’innocence et des illusions. </span></p>
<p><span style="color:#FF8C00;">Puis vient l’adolescence, le pays de tous les désirs, celui où on veut tout, tout de suite, celui où nous nous croyons immortels, et où nous pensons que nous aurons tout, car nous serons plus fort que nos parents. </span></p>
<p>Ensuite vient l’âge adulte. Et c’est celui là qui est le plus long, interminable, même si nous pouvons le diviser en tranches.</p>
<p><span style="color:#008000;">Jeunes adultes, nous cherchons du travail, nous trouvons un appartement, nous nous mettons en couple, nous nous marions ou pas, nous avons des enfants ou pas. Mais quoiqu’il en soit, c’est une phase d’installation.<br />
C’est une période plutôt agréable, même si nous pouvons avoir des soucis, des peurs de ne pas y arriver. Arriver à trouver un travail, arriver à faire carrière, arriver à avoir des enfants, oui ce n’est pas toujours simple vu l’âge auquel on se décide, arriver à trouver le conjoint idéal pour ceux qui le souhaitent. </span></p>
<p>Puis le temps passe, et il y a peut-être d’autres tranches différentes, changer d’orientation professionelle, changer de région, trouver un mi-temps pour s’occuper des enfants.</p>
<p><span style="color:#FF0000;">Et puis il y a cet autre temps. Cette impression d’avoir tout fait ou de ne plus avoir de rêves.</span></p>
<p>Les enfants ont grandi, et même si ils ne sont pas encore partis, ils n’ont plus vraiment besoin de vous, et plus envie d’aller au parc d’attractions avec vous, en vacances ou même au restaurant.</p>
<p>Ce serait le moment d’en profiter, de voyager, de sortir ? Sauf que finalement vous vous demandez si vous en avez encore envie !</p>
<p>Vous n’avez pas d’enfants ? De toutes façons passé 35 ans, ou 40, il y a peu de chances que vous en vouliez encore, donc vous vous retrouvez presque au même point que vos amis qui en ont.</p>
<p>Vous avez un travail mais vous en avez un peu assez, mais ce n’est pas possible de tout arrêter. Vous perdez votre travail, et même si il ne vous plaisait pas trop, c’est la catastrophe. Vous vous apercevez qu’on passe vite de “expérimenté” à “trop vieux”.</p>
<p>Vous avez envie de voyager, mais les finances ne suivent pas. Vous vous dites que vous allez faire plus de sport ou en commencer un nouveau, mais les courbatures commencent à arriver, vous aviez oublié que vous n’avez plus 20 ans.</p>
<p>Vous rêvez encore du conjont idéal ? Ou alors vous venez de vous séparer après 20 ans ? Là aussi vous vous rendez compte que vous n’avez plus 20 ans, la concurrence est rude, les vieux veulent des jeunes, les vieilles aussi d’ailleurs !</p>
<p>Et si vous avez la chance d’avoir une deuxième chance, vous verrez vite que ce n’est pas la même chose que la première fois, surtout si vous avez chacun vos enfants, chacun votre appart.</p>
<p>Si vous êtes bien en couple, tant mieux pour vous. Mais ça n’est pas pour autant que vous vous sentez comblés ou sans soucis.</p>
<p>Vous vous rendez compte que vous n’aurez jamais la maison de vos rêves, ou l’appartement de vos rêves. Vous aurez déjà de la chance si vous arrivez encore à payer les charges à la retraite, oui même propriétaire, vous n’êtes pas à l’abri comme l’ont été vos parents.</p>
<p>Vous avez tout. Et c’est là que la bât blesse. Vos rêves d’ados ou de jeune adulte : un toit sur la tête, un travail, des enfants, des amis, une télé grande comme le mur, une voiture, une trottinette.</p>
<p>Alors que reste t-il à attendre, à écrire ?</p>
<p>Nous nous estimons heureux si nous ne souffrons pas d’une maladie grave, si nous n’avons aucune dette. Cela s’apelle la paix, la tranquilllité d’esprit, mais cela ne suffit, cela n’est pas un but, un rêve.</p>
<p>Celles que je connais qui sont grand-mères, disent qu’elles revivent que c’est magnifique, que c’est un but dans la vie.</p>
<p>Un but ? Je veux bien croire que c’est un grand bonheur et qu’un petit enfant fait voir l’avenir “autrement”. Mais même si c’est une joie, et si je vais en choquer certain : j’ai déjà donné !<br />
Avoir des enfants, je sais ce que c’est et je ne serai pas Martine, je ne “recommence pas” je n’élèverai pas mes petits enfants comme je l’ai fait pour mes enfants. J’en serai très heureuse, mais ce sera le but, le rêve, la vie de mes enfants, je ne sais pas si je suis claire…<br />
Et puis toute optimiste que je suis, je m’inquièterais pour leur avenir, nous vivons une drôle d’époque…</p>
<p>Le temps est long. Et il ne faut pas se plaindre, car bientôt viendra le troisième âge, avec son lot d’ennuis de santé, les oreilles qui n’entendent plus, les articulations qui bloquent et la tension qui monte ou baisse.</p>
<p>Je ne sais plus ce que j’attends. Je n’attends plus rien. Je ne sais plus quoi rêver, je n’ose plus rêver. Et j’ai encore de longues années à vivre. Bien sûr si on m’annonçait une maladie grave, je me dirais : Non pas ça, non pas maintenant.</p>
<p>Seulement voilà je ne sais pas me contenter de vivre au jour le jour, en me contentant de ce que j’ai et en m’estimant heureuse de l’avoir. Oui bien sûr je sais que j’ai de la chance, oui je suis consciente de tout ça.</p>
<p>Mais ma joie de vivre et mon optimisme légendaire m’ont lâchement abandonnée.</p>
<p><img alt="attente2.jpg" class="media" src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos_7/.attente2_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="" /></p>Mille viesurn:md5:be8618a70013689844850e378ccc95fa2010-12-04T00:00:00+01:002010-12-04T00:00:00+01:00LouisianneÉtat d'âmerelationâge <p><img src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/Photos/.1000vies_m.jpg" alt="104368251" style="margin-top: 0; margin-right: auto; margin-bottom: 0; margin-left: auto; display: block; " title="104368251" /></p>
<p>À l’époque où j’ai divorcé, j’écoutais en boucle cette chanson, parce
qu’elle était pleine d’espoir, qu’elle me rappelait qu’il n’est jamais
trop tard, que l’on peut vivre mille vies en une. </p>
<p>Et ces derniers temps deux épisodes de ma nouvelle vie m’ont fait un effet un peu étrange. </p>
<p><strong>Épisode 1 :</strong></p>
<p>C’était un soir tard, je devais rejoindre Dimitri chez lui pour
passer la nuit. Benoîte Groult a écrit : “On est toujours une jeune
fille quand on part pour se faire aimer”, et c’est toujours la sensation
que j’ai quand je prends ma voiture. Je me gare sur le parking, Dimitri
est en retard, il m’a appelée pour me prévenir. Attendre dans la
voiture en écoutant la musique. Cette situation me rappelle mes années
de jeunesse. Je ne pense même pas à des visages, à des histoires. Je
pense plutôt à des attentes, des galères. Je pense au nombre de “mauvais
chevaux” qui auraient mérité d’être largué beaucoup plus vite ! Et
dire que je me croyais libre !</p>
<p>Puis ensuite quand Dimitri est là, c’est une autre sensation, celle
d’échapper au quotidien parce que je ne suis pas chez moi. Comme souvent
je me rappelle de mots, de gestes. Entre les rounds du soir et ceux du
matin, il remonte la couette jusqu’à nos yeux, me prend la main sous
les draps et me dit “on est pas bien là ?”, je réponds “oh si !”</p>
<p>Et je me dis que je suis bien plus libre que dans mes vies
précédentes, où j’avais tellement peur de “ne jamais trouver l’âme
sœur”. Je suis libre de dire oui à Dimitri et non à tous les autres,
parce que<strong> je sais ce que je ne veux plus ! </strong></p>
<p><strong>Épisode 2 : </strong></p>
<p>Un soir nous allons au cinéma avec quelques amis de mon cours de
danse. Bastien n’a pas sa voiture ce soir là et m’a demandé de passer le
prendre. On se retrouve tous au ciné, nous avions prévu de boire un
verre après. Mais finalement tout le monde est fatigué et chacun rentre
chez soi. Je raccompagne Bastien chez lui et il me propose de boire un
verre. Il habite provisoirement chez ses parents, une grande chambre au
dessus du garage. Pas la peine de poser la question, Bastien est un
copain, aucune ambiguïté entre nous, c’est un garçon gentil avec tout le
monde, qui me fait toujours danser dans les soirées, il aime parler
sans être trop bavard non plus.</p>
<p>Je suis impressionnée par sa “chambre, bureau, salon” comme il
l’appelle. Une très grande pièce avec une grande hauteur de plafond, des
poutres apparentes, on se croirait à la campagne ! Trois ordinateurs,
une grande télé, une console de jeux, une bibliothèque pleine de livres,
de jeux vidéos, des figurines de personnages de films de science
fiction ou de jeux de rôles. Des meubles aux styles mélangés, années 60
ou plus modernes, on sent qu’il y a là plusieurs “strates” de vie, du
petit garçon, à l’ado jusqu’à l’adulte. </p>
<p>Cela me fait drôle de me retrouver dans une chambre de garçon comme
je n’en ai pas connu, à mon époque il n’y a avait pas de jeux vidéos, ni
de PC partout.<br />Artémis est à la maison, mais je n’ai pas besoin de
me presser pour rentrer, elle sait que je rentre tard et elle n’a pas
besoin de moi ! </p>
<p>Nous discutons pas mal, il me parle de ses projets, de son ex, de
celle qui l’intéresse en ce moment et que je connais, de nos amis
communs, de soirées passées ou à venir. Puis comme on en revient
toujours à sa passion, il me fait écouter ses CD de salsa et nous
dansons sur le tapis à fleurs. Comme moi il n’a aucune timidité, et ça
nous est arrivé souvent de danser n’importe où, avant le cours devant le
bar sans musique, dans la cuisine d’une copine un dimanche après midi,
et tant pis si tout le monde nous regarde ! <br />Mais là dans une chambre appartement, c’est vraiment drôle ! </p>
<p>Lors de ces deux épisodes j’ai oublié mon âge, j’ai oublié que
j’avais eu mille vies avant celle là : jeune fille, épouse, mère de
famille, puis mère élevant seule ses filles. </p>
<p>J’ai eu <a href="http://www.deezer.com/listen-1113961">mille vies</a>, mais j’en ai mille autres qui m’attendent. </p>
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://files.deezer.com/swf/singlePlayer.swf?idSong=1113961&colorBackground=0x555552&textColor1=0xFFFFFF&colorVolume=0x39D1FD&autoplay=0" height="55" width="220"><br /><param name="movie" value="http://files.deezer.com/swf/singlePlayer.swf?idSong=1113961&colorBackground=0x555552&textColor1=0xFFFFFF&colorVolume=0x39D1FD&autoplay=0" /> <param name="bgcolor" value="#FFFFFF" /> <param name="wmode" value="transparent" /> </object>Rêves sagesurn:md5:59896d4c64e42ad2ec5baaa989bb6e702010-02-02T00:00:00+01:002010-02-02T00:00:00+01:00LouisianneRêvesrêvesâge <p><img src="http://grandereveuse.fr/carnet/public/.nappe_m.jpg" alt="84168755" style="display:block; margin:0 auto;" title="84168755" /></p>
<p>Les rêves aussi chan­gent !</p>
<p>J’avais écrit ce billet <a href="http://grandereveuse.fr/?post/L-%C3%A2ge-adulte">“L’âge adulte”</a> où je fai­sais la liste des cho­ses qui chan­gent imper­cep­ti­ble­ment. Les rêves c’est un peu pareil !</p>
<p>Par­fois je me rends compte que je ne fais pas les mêmes rêves, (je parle de rêves éveillés) que lors­que j’étais jeune ! Les rêves s’assa­gis­sent aussi !</p>
<p>Par exem­ple, jeune, je me disais que j’allais ren­con­trer un homme, for­cé­ment ! Oui mais voilà lui et moi nous ne serions pas un cou­ple ordi­naire ! Nous serions des dieux ! Des gens pas comme les autres ! On nous envie­rait ! D’ailleurs il serait tota­le­ment fou de moi, et moi din­gue de lui, comme au pre­mier jour !</p>
<p>Et je n’aurais pas une vie banale, loin s’en faut ! Déjà ma mai­son ne serait pas une mai­son ordi­naire, elle serait excep­tion­nelle et cons­truite rien que pour moi selon mes plans ! Et puis je n’irai pas rem­plir mon cad­die le samedi au super­mar­ché ! Sure­ment que je serais assez riche pour aller au resto tous les jours ou pour avoir des domes­ti­ques ! Je ne ferais sure­ment rien comme mes parents !</p>
<p>Sinon je serais sure­ment très belle, élé­gante, je ne ferais pas mon âge, et j’aurais des enfants excep­tion­nels ! De ce côté là, mes rêves sont réa­li­sés ! (Je parle des enfants, je ne suis pas pré­ten­tieuse à ce point !)</p>
<p>Bref, les cho­ses sim­ples, je n’y rêvais pas vrai­ment !</p>
<p>Et aujourd’hui je m’étonne de mes rêves. Bien sur je rêve encore d’une mai­son assez grande : mais pas pour les mêmes rai­sons ! Je rêve de repas du diman­che, je rêve des petits plats que je pour­rais faire, de la déco­ra­tion de la table.</p>
<p>Je rêve d’une famille, je ne parle pas de celle dont je suis issue, je rêve plu­tôt d’agran­dir celle que je forme avec mes filles, je l’ai déjà dit, j’en ai assez de n’avoir per­sonne à part Mar­tine à invi­ter pour Noël, je vou­drais une grande table, avec les copains de mes filles pour­quoi pas, mais si j’avais moi aussi un homme, et sa tribu ce serait bien !</p>
<p>Et c’est sur, jamais à 20 ans, je n’aurais pensé rêvé que j’aime­rais pré­pa­rer un repas pour 12 per­son­nes !</p>